5/10Vampires

/ Critique - écrit par juro, le 04/04/2005
Notre verdict : 5/10 - Rage de dents (Fiche technique)

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Elément usé jusqu'à lie dans le genre du récit fantastique en Occident, le manga s'est aussi approprié les histoires de vampires avec quelques oeuvres plus ou moins sympathiques sur le thème (Blood the Last Vampire, Hellsing). Il y aura désormais Vampires, le bien nommé, ramené à la vie par Asuka et la tendance à publier un grand nombre des oeuvres encore inconnues d'Osamu Tezuka. Série en trois volumes, elle est très loin de compter parmi les plus prestigieuses car manquant clairement de consistance. Une des premières oeuvres de Tezuka qui s'inspirait pourtant de Macbeth...

Vam... pire ?

Vampires
Vampires
Toppei est un jeune garçon qui rêve de travailler dans l'industrie du dessin animé, il s'en va donc rencontrer le plus célèbre d'entre eux, Osamu Tezuka lui-même. Embauché après quelques remous, cet étrange arrivant va être l'objet des attentions de son employeur qui ne va pas tarder à enquêter et découvrir sa vraie nature : Toppei est un loup-garou, descendant du village des vampires. Obligé de cacher son terrible secret, les difficultés se multiplient surtout lorsque des personnages aussi machiavéliques que Rock Makube font leur apparition. Le but de celui-ci n'est autre que de conquérir la fortune de la famille qui l'a accueilli en instrumentalisant l'envie de tous les vampires de s'intégrer à la société. Si un grand nombre d'entre eux se laisse convaincre, Toppei n'est pas dupe et décide d'arrêter Rock par tous les moyens...

Au premier coup d'oeil, le scénario de Vampires ne vole pas haut, les personnages sont clairement définis dans des petits cases manichéennes, le dessin est dans le plus pur style d'Astro Boy, l'ambiance qui s'en dégage assez commune mais... le personnage le plus intéressant est mis en valeur au détriment du héros, Rock surclasse Toppei. Il s'impose comme un très bon personnage dont la mentalité est pervertie par la gloire et la richesse à la manière du personnage central de MW et donc de Macbeth, les mythes ne meurent jamais... Les autres personnages sont beaucoup moins originaux et mêmes assez communs de l'univers de Tezuka, répondant toujours aux mêmes caractéristiques et stéréotypes du genre shônen. Après une permière partie de présentation, c'est le duel à distance et les intimidations entre Toppei et Rock qui se développent. La seule véritable surprise est de voir Osamu Tezuka se mettre en scène pendant plusieurs chapitres comme étant un personnage principal alors qu'il était habitué à s'auto-parodier seulement pour des apparitions sporadiques.

Rock contre Toppei

Pas de morts vivants ni de véritables horreurs, Tezuka a adapté son récit au public visé, Vampires reste relativement gentillet en abordant le fantastique. Le mangaka présente à sa sauce ce qu'il appelle vampires mais qui, pour le coup, n'en sont absolument pas ! Tezuka généralise le vampire à toute créature humaine pouvant se transformer en une autre créature animale. La référence à Macbeth est minimale et le manga n'en tire pas vraiment parti pour développer l'intrigue. Au lieu d'exploiter la trame dramatique, c'est la comédie qui est mise en valeur mais les gags sont attendus et répétitifs.

Question dessin, le trait est arrondi pour coller au style shônen et on retrouve les personnages types des mangas signés Tezuka : le détective au menton carré, le petit vieux malin à la moustache, la belle demoiselle en détresse. D'un manga à l'autre, ceux-ci bénéficient du même design, les représentations de ces personnages secondaires nous rappellent leurs caractères avant qu'il ait commencé à agir. La seule surprise concerne encore le personnage de Rock habituellement stéréotype du jeune homme bon et courageux visible notamment dans Nanairo Inko ou Princesse Saphir et qui évolue dans Vampires de manière totalement opposé.

Vampires reste une oeuvre pour compléter sa bibliographie sur Tezuka mais en aucun cas une oeuvre majeure du mangaka car son manque de qualité demeure tout de même assez flagrant dès les premiers instants. Dans l'immense tas d'oeuvres du maître, trouver mieux reste aisé surtout dans les récits plus adultes...