5.5/10Slayers

/ Critique - écrit par juro, le 02/07/2004
Notre verdict : 5.5/10 - C'est pas sorcier ! (Fiche technique)

Tags : slayers lina anglais slayer niveau episode saison

Trouver un bon anime d'héroïc fantasy, c'est passer du temps à feuilleter les magazines et se renseigner auprès de ses relations pour connaître les échos qui en résultent afin de ne pas être déçu. Avec une notoriété les précédant, Berserk et tant d'autres ont déjà passés le cap de l'adaptation à l'écran et méritait un clin d'oeil pour comparer par rapport au support papier. Sans ou avec beaucoup moins de notoriété, se faire une place et beaucoup plus difficile, c'est le cas de la première saison de Slayers passé anonymement au milieu de la masse d'anime du début des années 90. Pourtant, avec un peu plus de bruit autour de la série, celle-ci aurait pu connaître un succès plus important car son univers sympathique permet d'accrocher un public non négligeable toutes catégories d'âge confondues. Tiré d'un manga et s'auto proclamant en accroche, « la série d'héroïc fantasy numéro 1 au Japon », que peut bien valoir l'anime face aux poids lourds du genre ?

L'Epouvandrag

Lina Inverse est une sorcière aux pouvoirs magiques redoutables qui n'hésitent pas à s'attaquer aux plus redoutables bandits pour s'emparer de leurs fortunes. Son appât du gain est si grand qu'elle ne sait même pas mesurer la portée de ses actes en détruisant tout à des kilomètres à la ronde. Cependant, pour celle qui est sur la route d'Atrax et qui est surnommée l'Epouvandrag, les dérobades se suivent et se ressemblent jusqu'au jour où elle détrousse un précieux trésor à un camp de voleurs qui va mettre sa vie en péril. Les forces maléfiques sont en éveil car l'objet dérobé permettrait de ressusciter le roi des enfers, Shabrani-Goudou. Accompagnée de son fidèle et brave (à tous les sens du terme) Gourry, l'héroïne va devoir faire face à Zelgadis et sa bande pour espérer découvrir le fonds du mystère mais entre temps le moine rouge Rézo fait son apparition. Son aura à double sens en fait un personnage suspect, difficile à classifier. Ami ou ennemi ? La question demeure mais ses pouvoirs immenses laissent suggérer à Lina qu'il vaudrait mieux l'avoir dans son camp. Pourtant petit à petit, Zelgadis fait preuve d'humanité et Rézo se révèle moins sage, à qui Lina et Gourry peuvent-ils faire confiance ?

L'intrigue est basique et ne constitue qu'une faible part de la première saison de Slayers. Se déroulant sur les huit premiers épisodes, la lutte contre Shabrani-Goudou n'est pourtant pas la seule puisque les épisodes suivants sont des aventures indépendantes qui ne semblent pas avoir de trame réelle avec l'histoire... avant d'y retomber dessus à quelques épisodes d'une fin qui ouvre la seconde saison. Entre temps, d'autres personnages auront rejoint la troupe pour prêter main forte à Lina et aux siens pour combattre les forces du mal ainsi la princesse maladroite Amélia fera son apparition après maintes péripéties et... roulés boulés.

Entre magiciens, guerriers et monstres, l'univers de Slayers a de quoi être convaincant du point de vue structurel. D'un autre côté, même si le scénario est un peu plat, quelques rebondissements viennent relever le niveau de l'anime et avec beaucoup d'humour de situation, ça devient regardable et on regarde les épisodes les uns après les autres. Certes, Slayers n'est pas un chef d'oeuvre mais la succession d'épisodes articulée autour de différents thèmes comme le courage, l'amitié, etc... est d'un classicisme évident. Revenons à l'humour qui s'illustre par des situations en SD et par des éléments comiques vus et revus mais qui arrivent à faire mouche tout de même.

Lina, demon slayer

Takashi Watabe est le directeur de cet anime mettant en scène des personnages ultra dynamiques dont le look a été très stylé certainement au détriment du scénario. Néanmoins, il faut reconnaître que les personnages principaux sont attachants avec leurs gros défauts : la cupidité de Lina, la bêtise sans commune mesure de Gourry, la fougue d'Amélia. Les méchants remplissent bien leurs rôles et la variété des monstres est diversifiée mais pour l'originalité, on repassera. Enfin, les studios IG et AIC ont crée quelques personnages secondaires marquants feront leur apparition comme Noonsa le triton, le directeur de théâtre mythomane ou un ersatz de Gutts complètement déjanté. Au niveau de l'animation, c'est fluide sans plus avec parfois quelques plans totalement immobiles, indignes d'une série de moins de dix ans.

L'OST est agréable et les thèmes musicaux récurrents préfigurent de chaque moment de l'épisode, ne laissant aucun doute planer sur le déroulement de l'épisode même si l'ensemble est de qualité. La récurrence est aussi à l'ordre du jour lors des techniques de combats employées par les personnages. Ainsi, à chaque invocation, Lina prononce et exécute les mêmes gestes et en répétant des paroles semblables à la manière de Saint Seiya. Les bonus sont quant à eux assez faibles car à part un historique, une galerie, des explications sur la série ainsi que les bandes annonces d'autres animes chez Déclic, il y a... rien.

Slayers est donc d'un niveau moyen au niveau technique mais l'humour et les personnages parviennent à rendre l'anime largement visible mais pas assez pour en faire une série incontournable permettant de faire face à Berserk et autres dans le domaine de l'héroïc fantasy même si en fait, on ne pourrait pas vraiment comparer les deux car ils s'illustrent dans des genres opposés. Au Japon, la série a connu un succès et une deuxième saison a vu le jour ainsi que des OAV, plusieurs films et des jeux vidéos, bref un mythe... mais qui a pris un gros coup de vieux.