Saint Seiya Hadès - le chapitre du sanctuaire
Manga / Critique - écrit par Djak, le 04/03/2005 (Tags : seiya saint hades chevaliers eur dvd zodiaque
Encore convalescent suite à la bataille contre Poséidon, les chevaliers d'Athéna doivent pourtant une fois de plus revêtir leur armure pour défendre leur déesse et le sanctuaire.
En effet, devant la maison du chevalier du bélier, Mü se retrouve opposé à ses anciens camarades revenus à la vie afin de servir Hadès. Ils ont pour mission de ramener la tête de Saori au dieu des ténèbres. Pour cela, les renégats vont devoir, comme l'ont fait Seiya et les autres chevaliers de bronze en leur temps, remonter les 12 maisons du zodiaque.
18 ans plus tard...le revival
Cela faisait des années que les fans attendaient que le chapitre de Hadès soit adapté en série animée. Si l'attente fut longue, en tout cas le résultat est au-delà de toutes les espérances. Cette première partie - le Sanctuaire - adaptée en 13 épisodes est totalement différente techniquement des épisodes de la série. Ainsi, on voit de suite que l'on n'a pas affaire à une production d'un dessin animé destiné pour la télé mais bien à des OAVs. Les épisodes sont homogènes et tous travaillés. Contrairement aux séries habituelles, on ne remarque pas une baisse de régime dans la qualité de l'animation ou du dessin vers le milieu de la série. Pour cette production donc, du temps et de l'argent ont été débloqué afin d'être sur de ne pas rater le retour de cette série devenue culte.
En outre, le staff technique de la série, presque le même que celui d'origine, a su garder le graphisme si particulier de Saint Seiya tout en le faisant évoluer grâce aux progrès techniques. Shingo Araki va une fois de plus proposer un travail de qualité bien supérieur au manga. Coté nouveauté, on remarque surtout l'arrivée de la 3D intégrée aux séquences animées habituelles. Si la scène d'ouverture où l'on voit Seiya revêtir son armure fait très cheap' et très jeu vidéo', les attaques spéciales des chevaliers sont plutôt réussies. Enfin, l'amélioration dans le dessin proviendra surtout des armures (la grande spécialité de Araki) qui sont encore plus travaillées et plus resplendissantes que dans l'ancienne série. Notons en particulier le travail effectué sur les armures d'ombres - les surplices - des chevaliers d'or renégats qui bénéficient de reliefs saisissants.
Passons à la musique, un véritable chef d'oeuvre. Si Seiji Yokoyama a toujours été excellent durant les 115 épisodes, cette version de 2002 est majestueuse et lui fait complètement honneur. Tout commence par le nouvel opening de la série radicalement différent du cultissime Pegasus Fantasy. Chikyugi : générique de début de cette nouvelle saison donne dès la première note le ton que va prendre le chapitre Hadès. Ecrit par Yumi Matsuzawa et Rei Takai, composé et interprété par Yumi Matsuzawa, Chikyugi restera certainement un des génériques les plus dramatiques de toute l'histoire de l'animation japonaise. On a beau l'écouter à chaque début d'épisode, le résultat est toujours le même : des larmes aux yeux, des frissons parcourant le corps. La mélodie colle parfaitement avec la voie envoûtante et pourtant si triste de l'artiste. Saisissant. Le reste de l'OST de la série n'est pas en reste et propose des morceaux très lyriques très proches de ceux des saisons précédentes, voire mêmes des anciens morceaux.
Mais, venons en au véritable attrait de Hadès : son scénario.
La nouvelle guerre sainte.
A quelques nuances près, on peut affirmer que les 115 épisodes de Saint Seiya suivent une trame quasi identique, sans la moindre surprise. Ainsi, on peut deviner sans prendre de risque le déroulement d'un épisode. Pourtant, Hadès brise ce schéma classique, qui a en partie apporté son succès à la série, pour nous proposer un scénario plus étoffé, moins convenu et surtout beaucoup plus adulte
En effet, le chapitre Hadès tout en gardant une trame connue de tout fans de Saint Seiya, à savoir ici la traversée des douze maisons des chevaliers d'or, s'écarte du scénario habituel. Une vraie petite révolution pour une série qui reste encore comme un modèle du genre pour bon nombre de shônen récent. Ce changement de ton et de schéma dans la série provient en grande partie sûrement de la faible présence des chevaliers de bronze dans ces 13 épisodes. D'ailleurs, seules les passages les mettant en scène nous rappellerons le classicisme des anciens épisodes. Car oui, vous avez bien vu, les chevaliers de bronze n'ont qu'une petite place tout au long de ces 13 épisodes qui font la part belle aux chevaliers d'or.
Outre la trame classique abandonnée, le chapitre Hadès recèle encore quelques nouveautés. Sans raconter l'histoire, on peut tout de même dire que l'on va enfin voir Mü se battre et nous prouver qu'il est bien un des plus puissants chevaliers d'or. L'épisode 06 verra l'apparition tant espérée par les fans du chevalier de la balance Dokho. On peut encore citer l'apparition des spectres de Hadès comme Worm, Deep ou Papillon. Si les armures des spectres ne sont pas tous travaillées, ces trois-là (surtout celle de Papillon), sans parler de celle de Radamenthès, font plaisir à voir. Je pourrais encore parler de la nouvelle attaque des chevaliers ou du nouveau chevalier des gémeaux pour ne citer que ça.
Pourtant, tous ces passages restent tout de même dans le domaine du convenu et ne sont pas vraiment la nouveauté de la série : le changement de ton annoncé par l'opening. En effet, ces 13 OAV sont d'une grande tristesse. Les chevaliers d'or vont tomber au fur et à mesure, l'anime passant alors d'une série d'action à une série dramatique. La tension montant à son comble dans l'épisode 09 qui verra le sacrifice émouvant d'un chevalier d'or ainsi que dans l'épisode 11 où la lumière sera en partie faite sur la trahison d'une partie des chevaliers d'Athéna. Au final, ces scènes arracheront forcément des larmes aux plus émotifs. A noter que la musique mais aussi les doubleurs sont sûrement pour beaucoup aussi dans la réussite de ces passages dramatiques.
Au final, Saint Seiya Hadès est sans conteste le chapitre le mieux réussi de toute la série, et de loin. Le ton plus adulte, le graphisme plus travaillé en font une des meilleures séries jamais produites. Seul bémol à ce chef d'oeuvre, la suite de Hadès n'a encore pas été réalisée. Mais gageons que devant le succès de ces épisodes elle arrivera prochainement.