6/10Saru Lock

/ Critique - écrit par Kei, le 10/08/2006
Notre verdict : 6/10 - Ca reluque (Fiche technique)

Tags : saru lock serizawa naoki manga tome editeur

On ne peut pas vraiment dire que la collection Senpaï nous ait convaincu à Krinein. En dehors d'un MPD psycho plutôt pas mal, les séries que nous avons critiqué (Remote, Step Up Love Story) ne sont vraiment pas des références. Autant vous l'avouer, on attendait peu de Saru Lock.

Saru Lock
Saru Lock
Saru et Yamato sont les meilleurs amis du monde. Le premier est petit et maigre, le second est grand et gros. Laurel tient une boutique de "clés minutes", Hardy un vidéoclub. Leur point commun ? Ils sont tous les deux puceaux, et aiment se palucher devant des posters d'idol fort peu vêtues. Alors quand l'une de ces idols, la très pulpeuse Yukki, leur demande de mettre la main sur une vidéo de ses ébats filmés par son ex-petit ami et mise sur le marché des vidéos pornos, leur sang ne fait qu'un tour. Tels de preux chevaliers, ils se mettront en quatre pour satisfaire le désir de la belle, en espérant pouvoir toucher une récompense... en nature.

Saru Lock se veut être un G.T.O pour adultes. Les personnages forts en gueule, les scènes scabreuses tournées en dérision, le héros puceau mais apprécié des filles qui le connaissent, loyal, déconneur mais sérieux lorsqu'il y a un vrai problème et l'ambiance yakuza sont autant d'éléments sortis tout droit de la série culte de Fujisawa, elle aussi publiée chez Pika. Et pour passer dans la catégorie "pour adultes", ce manga se contente de pousser plus loin les thèmes licencieux. Les scènes de fan service sont parfois remplacées par des scènes porno, les scènes violentes deviennent des passages à tabac en bonne et due forme, les gangs font bien plus que rouler à moto la nuit par groupes de cinquante, et la drogue détruit les personnes qui en prennent.

Mais dans ce monde plus réaliste, le héros, lui, est toujours un "Onizuka". Droit, loyal, entêté, casse cou, grande gueule, volontairement violent et charmeur à l'occasion, il n'est qu'un héros de shônen de plus, mais évoluant dans un monde beaucoup moins tendre que d'habitude. On a du mal à croire à ce personnage, totalement en décalage avec l'univers du manga. Mais l'auteur insiste. Les deux premiers tomes suivent le schéma des premiers tomes de G.T.O : une jolie fille est dans le pétrin, elle fait appel à contre coeur à notre héros, qui se précipite à son secours. Après avoir bien failli y laisser sa peau, il arrive à tout régler, et tout le monde repart chez soi, elle heureuse et confiante en son héros, lui content d'avoir marqué des points auprès d'elle mais toujours puceau. Et l'histoire ne décolle pas vraiment au cours de ces deux premiers volumes. Les gags ne trouvent pas vraiment leur place et paraissent souvent déplacés, et l'humour toujours en dessous de la ceinture lasse très vite. Mais on peut espérer que l'auteur redresse la barre et qu'il s'engage dans un scénario un peu plus approfondi. Après tout, la série compte déjà huit tomes et est toujours en cours au japon. Reste qu'en attendant, même si graphiquement ce manga est très correct, on ne prend pas grand plaisir à le lire. Il souffre trop de la comparaison que l'on ne peut s'empêcher de faire avec G.T.O.

Laissons le mot de la fin à l'éditeur, qui fait preuve d'un certain humour dans sa présentation de ce manga.
Un titre dont la philosophie trouve un écho dans une des phrases de Saru : "Crocheter une serrure, c'est comme lécher le saint des saints. Faut y aller avec délicatesse." Reste à savoir ce qu'on va trouver derrière...
Pour le moment, on ne trouve pas grand chose derrière la couverture, mais cette série pourrait bien évoluer dans le bon sens.