Peace Maker Kurogane - le manga
Manga / Critique - écrit par juro, le 19/11/2007 (Tags : peace maker kurogane manga eur nanae chrono
La suite du manga des samouraïs du Shinsengumi. En mieux.
Nanae Chrono s’est entiché de ses personnages hauts en couleur pour une suite directe de Peace Maker intitulé tout simplement Peace Maker Kurogane. Et bien lui en a pris. Pour une fois qu’on vantera les mérites d’une suite meilleure que l’originale. Reportant ses personnages préférés dans le cadre du Japon féodal, la mangaka définit cette fois-ci clairement ses intentions pour un résultat moins fouillis, orienté vers un développement mettant en parallèle l’évolution du personnage principal avec celle de son ennemi complètement barge. Un manga sous forme de duel attendu qui prend toute son essence à travers une vendetta sans fin.
Les mêmes en mieux
Peace Maker Kurogane (c) Kami
Le Japon féodal du Bakufu est sur le point de s’effondrer sous les assauts des clans progressistes. La sécurité dans la capitale impériale de Kyoto est assurée par un groupe de samouraïs d’élite : le Shinsengumi. Tetsunosuke Ichimura, leur plus jeune et plus récente recrue, est à peine âgé de quinze ans. Il a rejoint les rangs du Shinsengumi pour devenir plus fort et venger la mort de son père. Un étranger, utilisant une arme à feu, arrive à Kyoto. Son chemin croise celui du fils d’un homme qui se fait appeler le « Peacemaker » et les membres du Shinsengumi se retrouvent impliqués dans l’affaire. Peu après, Tetsunosuke enquête sur la mort troublante d’un vieil homme. Il connaît peut-être quelqu’un susceptible de lui indiquer une piste...
Extrêmement violent, Peace Maker Kurogane ne donne jamais dans la gratuité, le scénario de Nanae Chrono étant construit dans une perspective sur le long terme avec un affrontement programmé entre deux jeunes épéistes virevoltants épris d’un sentiment de vengeance les dépassant. Parfois à la limite de les faire basculer dans la folie si ce n’est pas déjà le cas. Seul importe le résultat pourvu que le sang de l’adversaire coule. A ce jeu, Tetsunosuke apprendra rapidement (mais avec maintes difficultés) à se mettre au niveau de Suzu. Les bases posées dans Peace Maker trouve tout de suite un écho favorable avec un double point de vue sur le sentiment maître du manga : encore et toujours la vengeance. Tetsu se trouve au carrefour des deux sentiments, poursuivant sa propre quête tout en comprenant celle de Suzu qui cherche à lui faire la peau. Le scénario est étoffé par les multiples activités du Shinsengumi et ces nombreux personnages secondaires mais aussi servi habilement par un mélange de petites phrases vicieuses et d’humour à froid d’une mangaka très en verve.
Un plat qui se mange froid
Peace Maker Kurogane est un manga à sang froid illustrant la folie de ceux qui prennent la voie du sabre, leur pouvoir et leur recherche de force. Dans cette optique, on se rapprocherait sans doute de Vagabond mais les facéties des personnages au beau milieu d’un drame qui dépasse leur quête initiatique pour se forger une personnalité et un avenir par tous les moyens rappelle aussi bien Full Metal Alchemist. A la croisée des chemins, le manga de Chrono parvient à se faire une place honorable. Car tout n’est pas parfait avec entre autres, pas mal de bavardages inutiles faisant perdre parfois de vue les objectifs du manga à ces personnages enfants contraints de quitter leur confort pour un découvrir un monde rempli de brutalité. Une découverte pleine de muscles où la loi du plus fort est évidemment la meilleure (qui pourrait soutenir le contraire à Hijikata ?).
Le graphisme n’a pas évolué d’un iota et c’est peut-être ce qui dessert le manga pour prétendre à mieux. L’investissement de la mangaka n’est pas assez performant sur la quasi intégralité des sujets : personnages, arrières plans, expression, SD. On se retrouve avec un manga sympathique mais pas débordant d’idées nouvelles, juste l’essentiel pour passer un moment agréable. Les mêmes problèmes se pose pour des scènes d’action assez confuses, perdant le lecteur dans d’innombrables mouvements difficilement compréhensibles mais relatant bel et bien une violence permanente.
Peace Maker Kurogane tient bon la route et fait progresser une première mouture qui annonçait de beaux affrontements même si rapidement pliée en cinq volumes. Celle-ci apporte un dénouement appréciable, intéressant, développant les thèmes sous d’autres facettes pleines d’intérêt. Une suite convenable qui satisfera les amateurs du précurseur.