4/10Panzer Princess Punié

/ Critique - écrit par juro, le 22/08/2006
Notre verdict : 4/10 - Comme un ouragan... (Fiche technique)

Tags : punie manga princess panzer images hideki owada

L'image classique de la princesse dans le petit monde dérisoire du manga conviendrait à présenter une jeune fille frêle, maladive et faible, sans doute dotée de pouvoirs magiques et de tenues à faire pâlir Jean-Paul Gaultier devant leur improbabilité. La princesse bénéficierait d'un visage parfait, de courbes exceptionnelles et d'un raffinement sans égal comme l'espère sans doute l'intégralité des petites filles qui en rêvent. Les shôjos ont fait la part belle à tout ce type de convention, matraquant son lectorat sous un panel exhaustif de cette description en s'y approchant de très près. Les rares exceptions confirment la règle. Mais avec Panzer Princess Punié, tout est remis en question...

PuPunié

Panzer Princess Punié
Panzer Princess Punié
Au pays de la magie, un grand événement se prépare. Le départ de la princesse Punié pour le monde des humains ne saurait tarder. Durant toute une année, elle devra cohabiter avec des lycéennes pour parfaire son éducation et ainsi prétendre au trône de reine. D'aventures en aventures, elle rencontrera un groupe de voyous, des fantômes, des congénères de son pays et une collectionneuse de trains pour vivre de nombreuses aventures. Mais derrière ce visage d'ange se cache un esprit démoniaque prêt à utiliser magies dévastatrices et prises de catch pour arriver à ses fins. Une double face pour le meilleur, le pire et le rire...

Hideki Ohwada (Keishicho 24, Heaven Eleven) continue sa grande série de thèmes revisités de fond en comble. Après les shônen sportifs et d'action, le voici parti à l'assaut du shôjo. Parodie et détournement sont exploités une fois de plus à fond les manettes avec une grosse exploitation de l'univers de Card Captor Sakura mêlé à l'univers de Kinnikuman (Muscleman en français). L'assemblage des deux donne une potion explosive, sans répit, où les personnages les plus barrés se côtoient sans vergogne. L'humour tape généralement très en dessous de la ceinture et s'il fait sourire deux ou trois fois, il tombe rapidement dans la banalité la plus totale. On s'ennuie. Les chapitres suivent une trame classique ne servant qu'à mettre en avant le personnage de Punié et la voir passer de princesse souriante à monstre de puissance. Les personnages secondaires sont inexistants et ne servent que de faire-valoir. Bref, 100% déconne mais à trop vouloir en faire, le mangaka se piège lui-même...

Y a-t-il une princesse pour envahir la Terre ?

Force de dérision frôlant l'immersion totale dans la bêtise la plus pure, Panzer Princess Punié s'enfonce très très rapidement dans un délire dans lequel tout lecteur qui se respecte se tient à une distance convenable. Trop c'est trop. Hideki Ohwada en fait des tonnes pour essayer de planter un gag ça et là. Le scénario n'existe pas et les chapitres défilent avec la trame classique d'un « manga à l'école ».

Le trait classique d'Ohwada se retrouve tout au long du manga. Pas très aguichant, les personnages ne proposent que deux facettes, surexcités ou calme. Passant de l'un à l'autre sans transition, le mangaka développe des figures déjà développées dans ses oeuvres précédentes... sans se renouveler. Les méchants ont les traits tirés, les gentils des traits arrondis, le remplissage et les détails manquent gravement mais c'est surtout le manque de précision des proportions de la fin du manga qui laissent une impression hasardeuse. A ce niveau, Keishicho 24 exploite beaucoup mieux le domaine de la bêtise pure que Panzer Princess Punié qui manque clairement d'une ligne directrice pour être attractif. Peut-être que les fans d'Ohwada se laisseront tout de même tentés par l'édition sans fioriture mais convenable de Kurokawa.

Pour compléter sa bibliothèque d'Ohwada, le nouveau magaclown toujours prêt à en faire des tonnes pour nous faire rire mais qui glisse sur la peau de banane de trop pour y arriver cette fois-ci. Retournez lire Keishicho 24 !