5.5/10Card Captor Sakura

/ Critique - écrit par juro, le 04/07/2005
Notre verdict : 5.5/10 - Le manga (Fiche technique)

Tags : sakura card captor cartes clamp manga livraison

Peu attrayant et sans renouvellement, Card Captor Sakura reste tout de même l'un des meilleurs dans son genre : le magical girl

Une sous catégorie spécifique caractérise le genre de manga mettant en scène des filles aux pouvoirs magiques, les magical girls. Sailor Moon constituait le leader de la catégorie avant que Clamp n'apparaisse et délivre une histoire mettant en scène une chasseuse de cartes combattant des forces maléfiques, Card Captor Sakura. Pur produit commercial destiné aux jeunes filles, ce shôjo a connu son heure de gloire française avec la diffusion de l'anime sur les chaînes hertziennes françaises lors du grand retour des animes de la période Pokemon. Dans un univers où le ‘tout kawaï' domine, Clamp rend un travail dans la droite lignée de ses créations précédentes. Et même si le produit est formaté, quelques rares heureuses surprises apparaissent...

Cart'Attack !

Sakura Kinomoto est une écolière banale, enjouée et férue de pâtisseries qu'elle partage avec ses amis. Elle possède tous les symptômes de la parfaite petite écolière à l'exception de quelques lacunes mathématiques. Sa vie de famille est aussi un petit bonheur en dépit de la perte de sa mère. Entourée de deux âmes masculines, elle est devenue la seule femme de la maison, tâche qu'elle endosse avec courage. Elle éprouve un petit faible pour l'ami de son frère, Yukito. Mais cette vie simple va basculer après avoir ouvert la « boîte de Pandore »... après être tombé par hasard sur un livre intitulé The Clow, Sakura libère malencontreusement toutes les cartes enfermées depuis des lustres pour préserver les humains de ces esprits malins gardés par Keroberos. Les journées déjà bien chargées de Sakura vont connaître une sérieuse révolution avec un nouveau fardeau qui lui tombe sur la tête : devenir une chasseuse de cartes de Clow et les capturer une à une grâce à l'aide de Keroberos. CCS (c) pika
CCS (c) pika

Le scénario répétitif possède le simple mérite d'exister car aucune surprise n'est à relever en ce qui concerne l'intrigue principale rapidement reléguée au second plan. Clamp exploite la relation que va entretenir Sakura avec ses différents prétendants tout en la mettant dans les situations de la vie d'une écolière japonaise de tous les jours. Positivement fleur bleue jusqu'à la mièvrerie, Card Captor Sakura exploite les thèmes que Clamp avait déjà abordés précédemment mais c'est la première fois que le studio rencontrera un tel succès, en faisant le leader incontesté du shôjo classique. Les quelques pointes d'humour provenant des échanges entre Sakura et les hommes (ou Kero) amènent quelques situations cocasses, les niaiseries existent mais sont moins présentes que dans les autres oeuvres du même genre.

Une franchise kawaï

CCS (c) pika
CCS (c) pika
En débutant par le manga, Clamp savait très bien que les titres se succédaient avec beaucoup de succès. Cependant, depuis Sailor Moon, peu de magical girls avaient connu une déferlante aussi puissante que Card Captor Sakura. Le dessin de Clamp y est sans doute pour quelque chose, apportant un certain rafraîchissement au genre toujours un peu « cucul la praline ». L'esprit clampesque multiplie les personnages aux yeux gigantesques, au menton en ‘V' mais possédant un certain style. Les tenues de la chasseuse de cartes sont très travaillées, constituant l'essence même du manga. Le manque de détails se fait plus flagrant, les fonds sont souvent vides ou remplis de motifs répétitifs. Le studio Clamp n'hésite pas non plus à agrémenter de scènes en SD souvent assez drôles et piquantes donnant du rythme au shôjo. Le scénario peu développé dans les premiers tomes évolue progressivement vers une lutte manichéenne un peu plus passionnante. L'essentiel du manga réside dans les rapports entretenus entre les personnages, les histoires de coeur prenant le pas sur le reste.

L'anime fut un gros succès et s'est décliné sur trois saisons. Le nom de Mad House étant généralement gage de qualité, l'animation est un modèle du genre avec une fluidité excellente des personnages et un chara design qui passe mieux que sur papier car plus travaillé et surtout moins extravagant au niveau des visages. Bien sûr l'histoire reste profondément ancrée dans le style magical girl et des passages répétitifs se multiplient à chaque début de combat mais les intrigues sont menées correctement et l'impression de mouvement se reflète beaucoup mieux que dans le manga. La multitude de détails est agréable à l'oeil et les couleurs vives sont marquantes à tel point qu'une partie non négligeable du budget a dû partir rien que pour la colorisation.

S'il y a peu de choses à dire sur la version originale et son opening typiquement J-pop, la version française est tout bonnement une horreur avec la retranscription des noms japonais en français : Sakura Kinimoto devenant Sakura Gauthier, Shao Lan devenant Lionel, la francisation de l'oeuvre n'est pas heureuse, mais le doublage n'est pas trop mauvais. Le premier opening français est désastreux mais a participé à la popularisation de la série, le second est resté plus anonyme collant plus au générique original.

Le packaging d'IDP nous donne de beaux coffrets bien remplis pour les tout derniers avec un livret complétant la Sakura mania agrémenté de quelques dessins qui pourraient figurer dans un art book. Les quelques plans du story board méritent le coup d'oeil.

Peu attrayant et sans renouvellement, Card Captor Sakura reste tout de même l'un des meilleurs dans son genre. Malgré l'absence d'un scénario concret, les personnages et leurs relations amènent l'essentiel et permettent d'obtenir un bon moment de lecture. Tombant parfois dans la niaiserie la plus totale, l'extravagance est aussi de mise compensant tour à tour les baisses de régime et les aventures répétitives de Sakura. L'anime reste toutefois légèrement supérieur car il reste plus concis et centre mieux le scénario sur un laps de temps plus court.