6.5/10Genshiken - la série

/ Critique - écrit par juro, le 01/10/2005
Notre verdict : 6.5/10 - Otakus au taquet ? (la série globalement) (Fiche technique)

Tags : genshiken club manga kio otaku shimoku saki

Les otakus sont ces petites bêtes avides de toutes les nouveautés concernant mangas, animes, jeux vidéo et figurines de personnages célèbres. Si leur vie sociale est un désastre, ils se regroupent pour vivre leur passion en créant des clubs, en participant à des cosplays, en jouant à des jeux érotiques... En tout cas, c'est ce que Genshiken essaye de nous mettre dans la tête en se moquant gentiment de ses asociaux aux caractères timides qui essayent de se fondre dans la masse tant bien que mal autant dire que leur popularité frôle le zéro. Si pour eux la maxime « pour vivre eux, vivons cachés » s'applique à toutes les sauces, le contact avec les autres devient un calvaire abominable et engendre pas mal de situations cocasses...

Plaisir vidéoludique solitaire

Qui dit premier jour dans un lycée nippon dit forcément jour d'inscription dans un club aux préoccupations les plus diverses : tennis, football, base-ball, couture, cérémonie du thé, supporters, manga, anime et... Genshiken ou Groupe d'Etudes de la Culture Visuelle Moderne, un nom étrange pour un club qui l'est tout autant car composé uniquement d'otakus. Sasahara Kanji va se laisser tenter par l'aventure un peu à contre coeur pour rejoindre ce groupe de quatre membres vouant un culte à l'anime du moment : Kujibiki Unbalance, anime kawaï par excellence. Débat animé sur la série, karaoké, soirée otaku, convention, cosplay, dôjinshi. Sasahara va découvrir le quotidien des otakus avec entre fantaisie et passion démesuré... Sans oublier la terrible anti-otaku Saki qui s'amouracher d'un otaku. Le tout dans la bonne humeur et en suivant en fil rouge un autre anime, Kujibiki Unbalance !

Les longs titres des épisodes aux noms pompeux sont très drôles et annoncent immédiatement l'ambiance dans laquelle compte nous plonger les auteurs. Et le scénario prend des formes d'humour de situation très rapidement avec des exemples comme : les otakus dans une convention, les otakus face à un nouveau jeu vidéo, les otakus à la plage. Au beau milieu de tout cela, des liens vont se créer entre les membres, des couples se former, les caractères s'affirmer et tout ce petit monde va s'avérer former un groupe hétérogène entre otakus, non-otakus, gal, président fantomatique, rivaux du club de manga, etc... Genshiken est amusant mais il aurait pu l'être bien plus si les situations avaient été exploitées au maximum de leurs possibilités. Certains passages sont longs, peu drôles, manquant de rythme et laissent un peu sur la faim surtout entre le troisième et le huitième épisode. Cependant, de véritables thèmes sont développés en arrière plan avec les vies d'otakus passés au crible (dans l'exagération bien sûr), les rapports des otakus au monde et face aux autres, la timidité latente et le manque de conversation chronique, le jugement des autres sur la condition d'otaku affirmé.

Otakuku

Excepté l'excellent personnage de Madarame, les autres otakus ne sont pas tournés en dérision, à l'inverse ce sont les autres personnages qui créent les gags par leurs réactions aux situations normales pour l'otaku basique. Drôle mais à force de répétition et de gagas prévisibles, Genshiken lasse un peu surtout qu'aucun scénario concret ne se met en oeuvre, les intrigues durant le temps d'un épisode. Par contre, l'épisode 9 mérite à lui seul de jeter un coup d'oeil à la série mettant en avant le personnage complètement déjanté de Madarame face à un poil de nez récalcitrant, l'absurde est roi dans l'humour nippon. Tordant à souhait, le meilleur épisode de la série montre à quel point le studio Palm aurait pu aller pour tirer au mieux parti des terribles otakus. Néanmoins, les dialogues font ressortir une véritable sous culture de l'anime avec énormément de références à plusieurs domaines cultes pour les otakus : anime (Gundam, Lupin III...), jeu vidéo (Guilty Gear, Puyo Puyo), mot composé de spécialité... si bien que même en connaissant un peu les domaines, les précieuses notes de traduction se révèlent fort utiles.

L'anime est visuellement plaisant sans être extraordinaire avec un chara design assez commun mais sans exagération, bien coloré et détaillé à sa juste valeur. Pas de miracle mais pas de défauts réels non plus, la création des studios Palm se déguste suffisamment bien pour être regardé. Le travail d'édition de Kaze sur l'anime s'avère assez sommaire puisque le générique d'intro n'est même pas présent ! Pourtant, celui-ci s'avère plutôt sympathique et aurait mérité d'apparaître sinon les traditionnelles bandes annonces et un bonus consistant en un interview des seiyus et du réalisateur de l'anime. L'OST est agréable... sans plus.

Un mot sur les trois OAV regardé par les glandeurs du Genshiken : Kujibuki Unbalance joue la carte du éro-anime vraiment très moche, profondément niais et assez insupportable sur une durée de trois fois 25 minutes. Même s'ils n'apparaissent que comme un complément à la série principale, ces OAV ne méritent pas d'y perdre une seconde de son temps...

Genshiken devrait tout de même trouver son public car certains bons moments font bien passer le temps mais certains défauts dommageables bloquent un peu pour adhérer totalement à la série. Néanmoins, le quotidien de ces glandeurs invétérés prêts à « claquer leur fric » pour leurs passions sans bornes se révèle amusant l'espace de quelques instants.