Café Occult
Manga / Critique - écrit par Kei, le 05/11/2005 (Tags : cafe occult manga livre jeux tome livres
c'est l'histoire d'une fille qui entre dans un café et plouf !
Pour échapper à une pluie torrentielle, Seo-Lin se réfugie au "café occult". Elle y fait la connaissance de la belle patronne et d'un garçon mystérieux... Et agressif. Tellement agressif qu'elle s'enfuit du bar et se jette (involontairement) sous les roues d'un camion... Dans la minute qui suit, elle se fait agresser par un individu qui lui apprend qu'elle est morte et que c'est après son âme qu'il en a...
Café OccultCafé Occult est un manwha suprenant. En effet, les impressions du lecteur changent à chaque page. Le tome 1 s'ouvre sur trois pages aux trames particulièrement travaillées de toute beauté, mais qui ont un petit air familier pas déplaisant. Puis l'héroïne commence à parler. Dès ce moment, on commence à douter : les dialogues et monologues sont mous et parachutés, un peu comme ceux des Chroniques De La Lune Noire. Il faut bien dire qu'une fille qui court sous la pluie dit assez rarement des phrases du genre "je vais me mettre à l'abri dans ce café". Certes, on comprend ce qu'elle fait, mais le dessin seul aurait suffit et la manière de faire est assez maladroite. D'autant plus que cette impression de "pas naturel" perdure tout au long de la première moitié du tome, le temps que l'histoire se mette en place. On sent que les auteurs ont du mal à introduire à la fois les personnages, le monde et l'intrigue, et c'est ce qui fait qu'on se retrouve avec un début digne d'une série B américaine.
Références ou pompage ?
Passé le cap de la première moitié, on s'apperçoit que le petit sentiment de déjà vu ne nous à pas vraiment quitté. D'ailleurs, l'héroïne accuse une sérieuse ressemblance avec celle de Ikkitousen. La comparaison n'est pas flatteuse, mais il faut être clair : l'uniforme est le même (comprenez qu'il est très simple), le visage très proche, et mis à part la poitrine qui ici est de taille acceptable, les deux filles se ressemblent comme deux gouttes d'eau. L'autre référence à laquelle on pense, c'est Enfer Et Paradis, notemment grace au méchant de l'histoire. Celui ci est blond, aux cheveux longs, habillé à la chinoise et est secondé par une jeune fille très en formes (le 's' n'est pas une faute d'orthographe).
Mais si on pense à ces deux séries, c'est avant tout à cause du dessin et de la mise en scène. On est beaucoup plus proche de ce qui se fait d'ordinaire dans l'animation que de ce qui est fait sur papier. Quand on lit Café Occult, on pense tout de suite au principe d'animation limité : les cadrages sont souvent fait de manière à éviter de représenter des parties "mobiles", ou du moins on dessine un minimum de scènes d'actions, en préférant montrer l'avant et l'après. Cela peut paraître un peu déroutant, mais au final c'est assez agréable car ce procédé facilite le travail du lecteur dans le sens ou il n'a presque pas à imaginer le mouvement.
Le principal problème de Café Occult, c'est qu'on se rend compte de ce dont je parle ci-dessus dès la première lecture. Si l'intrigue avait été plus prenante et plus profonde, on serait sans doute passé outre ces remarques. Mais le scénario parait pour le moment un peu léger. On sent qu'à partir des bases jetées dans ce premier tome les auteurs peuvent faire un bon manwha. Mais on sait aussi qu'il y a déjà pas mal d'éléments en place pour ne faire qu'une série violente pleine de fan service de plus. En fait, on saurait difficilement quelle note attribuer si le dessin n'était pas aussi soigné. Il n'est pas exceptionnel, mais le travail est bien fait. Et comme le scénario peut évoluer dans les deux sens, on espère que ce sera dans le bon, histoire de ne pas gaspiller un début prometteur. La note finale est donc une note d'encouragement, car on a envie de croire en cette série. Mais il ne faut pas oublier qu'elle souffre de réels défauts coté narration. Si le tome 2 redresse un peu la barre de ce coté, on pourra alors dire sans hésitation que Café Occult est une série divertissante.