Basara
Manga / Critique - écrit par Djak, le 06/11/2003 (Tags : basara manga sengoku tamura yumi japon samourai
Basara se révèle être le parfait shôjo pour ceux ou celles qui sont allergiques aux histoires d'amour.
L'histoire
Année XXX dans un futur lointain...
A la suite d'une catastrophe inexpliquée, la civilisation est retournée à un niveau technique des années 1300 environ. Donc, on se retrouve ici dans le contexte d'un Japon fortement teinté de médiéval et Cie. Dans le sud-ouest désertique du Japon, Sarasa, fille du chef de clan, vit mal l'ignorance qu'on lui porte. En effet, depuis toute jeune elle doit accepter le fait que son frère jumeau passe en priorité. Pour cause, il est censé devenir l'élu qui mènera son peuple vers la terre promise.
Mais voilà, le Roi Rouge, souverain de la région ne l'entend pas de cette oreille et donc pour renforcer son pouvoir mène une expédition punitive contre le village de Sarasa.
Son village brûlé et son frère assassiné, Sarasa décide de se venger du Roi Rouge et pour cela elle prend l'identité et le rôle de son frère, l'élu.
Une agréable surprise
BasaraBasara est à l'heure actuelle un des seuls shôjo du catalogue Kana. Avec son étiquette de shôjo et surtout sa couverture rose bonbon on aurait malheureusement trop vite fait de le classer dans la catégorie des mangas "gnangnan" et "fleur bleue" style Marmelade Boy.
Pour ma part, ce fut donc une agréable surprise de lire cette série. Yumi Tamura sait habilement mener son histoire en confrontant Tatara/Sarasa à de nombreuses péripéties. L'auteur fait ainsi preuve d'une imagination débordante tout en restant très cohérente, contrairement à d'autres séries comme Hunter X Hunter par exemple. On a ainsi vraiment le sentiment que la mangaka sait où elle met les pieds et qu'elle n'improvise pas pour rallonger sa série pour des fins commerciales.De plus, l'univers de Basara est vraiment riche. La mangakana nous propose un Japon alternatif varié dans ses décors, ses peuples et ses us et coutumes. Dépaysement total à chauqe région promis. Point final de cette maîtrise: le tout reste parfaitement cohérent.
Shônen ou shôjo?
Yumi Tamura se révèle réellement douée pour le mélange des genres. Elle sait avec facilité combiner l'aventure, l'historique et l'élément clé du shôjo : l'amour. En outre, la galerie de personnages secondaires ne cesse de nous faire penser que nous sommes en train de lire un shônen. Les personnages, très différents dans leurs styles sont dans l'ensemble bien réussis, variés et possèdent une certaine classe. Les combats sont légions, tout comme les péripéties auxqels sont confrontés le groupe de Sarasa.
Mais au fur et à mesure du développement de l'histoire de Basara, Yuri Tamura se plait à entremêler les histoires, passés des personnages et surtout leurs sentiments. L'auteur jouant ainsi avec leurs émotions prouve réellement que Basara est un shôjo. Elle aime à torturer (spirituellement j'entends) ses protagonistes et à utiliser à foison les coups de théatre et retournements de situation : caractéristques typiques des shôjo.
Mais...
Et oui, malheureusement il y a un "mais". En effet, si dans le fond la mangakana démontre ses talents, dans la forme cela est une tout autre affaire. Le style graphique de Yuri Tamura se révèle franchement particulier avec des planches très hétérogènes dans leur qualité. Ainsi, les pages fluctuent entre des dessins magnifiques et des dessins baclés aux airs de croquis et esquisses. Ces dessins sont alors illisibles et rendent certains passages illisibles. Décevant, quand on voit la qualité de ses illustrations en couleur.
En conclusion, Basara se révèle être le parfait shôjo pour ceux ou celles qui sont allergiques aux histoires d'amour (Mint Na Bokura). L'édition de Kana correcte si on passe sur les couvertures gachées vous comblera donc.
A ne pas jeter donc. Voir même à bien conserver donc.