7/10Air Gear - la série

/ Critique - écrit par Kurono-kun, le 11/09/2007
Notre verdict : 7/10 - Les nuits de la glisse (Fiche technique)

Tags : gear pika shonen great manga maru kogarasu

Petite surprise avec cet anime sorti tout droit de l'imagination de Oh ! Great (auteur du célèbre manga Enfer et Paradis) qui s'avère bien plus agréable à regarder qu'une simple mouture pour fans de glisse bon public.

Air Gear box 1/3 (c) kaze
Air Gear box 1/3 (c) kaze
Petite surprise avec cet anime sorti tout droit de l'imagination de Oh ! Great (auteur du célèbre manga Enfer et Paradis alias Tenjô Tenge adapté en anime en 2004), qui s'avère bien plus agréable à regarder que prévu. En effet, le niveau scénaristique prodigué par son auteur lui permet de se dégager du statut d'une simple mouture pour fans de glisse bon public et lui permettre de rentrer dans la catégorie plus enviable de série sympathique qui remplit bien nos aprés-midi de détente (à regarder avec des amis et même plusieurs fois pour le plaisir !!). Rien d'exceptionnel donc, mais un visuel et une ambiance très efficace qui rend cet anime particulièrement stylé : mettez vos patins et roulez avec la cool attitude en suivant Air Gear, vous ne serez pas déçus par le "ride", qui sort chez Kaze le 21 novembre 2007.


Air Gear, comme son nom l'indique, est une série sur l'univers de la glisse, de l'air, du vent, de l'adrénaline qu'on peut obtenir en se laissant glisser sur toutes sortes de surfaces, ce qui est le principe même de la série : repousser toujours plus loin les limites imposées par la gravitation, et faire de l'humain un oiseau qui domine la ville, un sentiment de liberté très recherché par les japonais qui sont écrasés par le poids et la densité du bâti de leurs cités tentaculaires... Et cela pourrait enfin être possible grâce aux AT (Air Trek), sorte de rollers modifiés et équipés d'un moteur autonome qui permettent de voler dans les airs et de "rider" à des vitesses impressionnantes !!
Le récit est porté, au travers du développement de ce concept à peine futuriste, par le protagoniste Minami Ikki, un collégien de 13 ans, rêveur et bastonneur, qui découvre une paire de AT dans la chambre d'une de ses "soeurs" et décide de tenter de rider à leur insu. Lui qui avait toujours souhaité s'envoler dans les airs, s'aperçoit qu'un monde nouveau peut s'ouvrir à lui, mais son insouciance et sa témérité sont à double tranchant et ses "soeurs" s'inquiètent pour son avenir, car les gangs de riders on pris possession des nuits citadines, et les combats qui y font rage peuvent s'avérer très dangereux...


Comme sur des roulettes

Parabole sur la liberté et la volonté pour chaque humain de voler de ses propres ailes, Air Gear est une série drôle et légère qui se regarde trés facilement, avec des protagonistes trés attachants (surtout Ikki, personnage habité et complexe) et des adversaires travaillés, pas toujours les clichés manichéens attendus, avec leurs passifs et leurs raisons propres de penser.

Air Gear screenshot 1 (c) kaze
Air Gear screenshot 1 (c) kaze
On ne s'ennuie jamais, le rythme est soutenu et propice au développement de l'action et des scènes de vol, les sensations de vitesse sont bien rendues et servent bien les thèmes principaux, comme la liberté, l'amitié et surpasser ses propres limites, et le talent principal de Oh ! Great, les dessins, est un atout majeur avec un design fantastique et moderne, "jeun's" et "fashion" sans en faire trop, en un mot SUPERBE.... L'animation est à la hauteur de l'ambitieux projet de faire de la vitesse et du vertige des sensations qui laisseront un impact sur le spectateur (postulat évident qui se retrouve dans le générique de fin, une mini-visite des rues de Tokyo filmé en caméra subjective, à hauteur de rollers, sur une bande-son techno et en accéléré, pour accentuer l'impression de vitesse et de liberté), elle est fluide et efficace, et permet une grande liberté d'action aux personnages, notamment pendant les duels et les combats, très inventifs et impressionnants dans la plupart des cas (ces combats entre stormriders doués de talents "hors du commun" rappellent assez les affrontements de l'anime Get Backers dans le style et l'intensité).
Comme d'habitude chez Oh ! Great, les personnages sont très bien dessinés, diversifiés et identifiables, avec une petite touche enfantine qui apporte de la fraîcheur et beaucoup de couleurs à une série quelquefois assez sombre, dans tous les sens du terme. Rajoutons un petit mot sur le talent incontournable de cet auteur, les personnages féminins, elles sont toujours aussi sexy et attirantes, bien "en formes" mais jamais disproportionnés (contrairement à certains animes qui n'hésitent pas à les doter de poitrines qui ne sauraient être supportées bien longtemps par une colonne vertébrale normalement constituée...). Bref, on gardeAir Gear screenshot 2 (c) kaze
Air Gear screenshot 2 (c) kaze
toujours à l'esprit que ce ne sont que des jolies adolescentes et pas des poupées gonflables (il ne faut pas pour autant perdre de vue que le statut de la femme n'est pas toujours très équitable chez Oh Great !, les combattantes sont les égales des hommes, mais celles qui ne le sont pas sont totalement délaissées voire inutiles), les spectateurs tomberont d'ailleurs tous ou presque amoureux de la belle Simca, le réel "atout charme" de l'univers d'Air Gear, personnage aussi complexe qu'Ikki qui en a fait son obession...

Comme on pouvait s'en douter pour un anime de ce type, moderne et définitivement "djeun's", la bande-son est un mélange de néo-métal à la Linkin Park, de techno, de dance et d'electro funky, quasi-omniprésente et très agréable à l'oreille, on ne remarque qu'une répétition trop fréquente mais à peine dérangeante du thème principal, qui reste très entraînant ; l'ensemble tient la route sans mauvaise surprise, et se dresse même au-dessus du lot en ce qui concerne les scores d'animes sportifs actuels.


Comme un avion sans ailes...

Cependant on peut sincèrement regretter un récit un peu confus, des sentiments parfois laissés de côté ou mal mis en valeur et de bonnes intentions philosophiquesAir Gear screenshot 3 (c) kaze
Air Gear screenshot 3 (c) kaze
souvent gâchées par un excès de métaphore peu maitrisée et des sentiments vaguement avoués qui nous laissent le plus souvent bien perplexes... Les belles envolées esquissées par le script manque trop souvent de profondeur pour aboutir à la mise en place d'une réelle réflexion sur le destin des protagonistes. Les amateurs de la version animée d'Enfer et Paradis retrouveront les mêmes petites déceptions dans Air Gear : une histoire pleine d'idées, de petits morceaux de bravoure et d'héroïsme, un parcours initiatique passionnant, mais un script inabouti qui s'essouffle petit à petit pour laisser la place à des scènes de plus en plus désincarnées et à des intentions inachevées, une marque de réalisme qui montre le dur retour à la réalité pour un héros dont les rêves, semblables à ceux d'Icare, n'ont pas d'avenir.

La fin agit comme un révélateur de ce que contient l'ensemble de la série en condensé : un potentiel pas totalement exploité (sachez que la série continue en manga donc il est normal que la fin ne soit pas aboutie), un discours vif et efficace qui nous laisse rêveur, en clair une bonne petite décharge d'adrénaline qui fait du bien mais nous laisse sur notre faim (pour ceux qui en veulent plus il vous suffit de vous procurer la suite en manga !!). On s'incline encore une fois devant le talent d'"entertainer" de Oh ! Great et du staff de Toei Animation, qui réussit à donner vie à cette aventure visuelle très grisante.