6/10Enfer & Paradis - la série

/ Critique - écrit par Kei, le 28/11/2005
Notre verdict : 6/10 - Ten² pingouin d'eau tiede ? (Fiche technique)

Tenjo Tenge est l'adaptation en anime de Enfer et paradis de Oh ! Great. Et comme toutes les adaptations, celle ci était redoutée par les fans. Et ils avaient raison...

Nagi Souichiro et Bob Makihara sont deux loubards, des lycéens sûrs de leur force. Leur but est de devenir les « maîtres » de tous les lycées alentours par la force. Mais alors qu'ils tabassent allègrement des lycéens, ils sont sommés d'arrêter par deux personnes : Maya Natsume et Masataka Takayanagi. N'écoutant que leur stupidité, nos deux blousons noirs les attaquent et se font proprement corriger. Ce qu'ils ne savaient pas, c'est que le lycée Todo est un fait un centre visant à rassembler les meilleurs combattants du pays. Et très vite, les deux apprentis yakuzas vont faire connaissance avec un mystérieux club, dont l'inquiétant président semble entretenir un lien très particulier avec Maya.

Fan service rime avec sévices

Dès le premier épisode, le ton est donné : cet anime sera un combo baston/fan service ou ne sera pas. Malheureusement pour nous, il est. On pense tout de suite à Ikkitousen, à ses jupes ultra courtes et ses vues en contre plongée permettant d'admirer d'innombrables petites culottes. Cependant, on n'atteint tout de même pas avec Tenjo Tenge (affectueusement surnommée Ten²) le niveau incroyable de cet anime. Ten² se veut plus sérieux que Ikkitousen et nous épargne la vue incessante de sous vêtements. Pour compenser, les auteurs ont décidé que les filles souffriraient toutes d'aérophagie mammaire (maladie très répandue dans les anime, ayant pour principale conséquence de rendre les seins plus gros que les têtes). Pas une n'échappe à cette horreur et les designers sadiques ont en plus décidé de les doter de soutien-gorge en caoutchouc, histoire de ne pas freiner les mouvements « pulmonaires » des jeunes filles. A coté de ça, on a droit au strict minimum en matière de fan service, a savoir les combats déchirent avant tout les vêtements et ensuite font éventuellement mal. Mais le mal est déjà fait.
Coté baston, cet anime fait déjà meilleure figure, notamment grâce à l'animation, de très bonne qualité. Les personnages bougent, la caméra ne reste pas fixe et Madhouse a pensé à créer des styles de combats différents, tous animés très correctement. Mais ici encore, le studio en a fait trop. La première dérouillée du héros ressemble moins à une correction en bonne et due forme qu'à un remake de Massacre à la Tronçonneuse. Le sang gicle par litres, au bas mot 50 litres par individu, et Takayanagi fait preuve d'une cruauté sans limite. Cela aurait pu être une scène choc pour marquer le spectateur au début de l'anime, mais en fait elle est « banale ». Ici, la violence gratuite est omniprésente et le sadisme des combattants est rarement réfréné.

Oh, des regrets, des regrets des regrets...

Cette série étant une adaptation, elle souffre elle aussi des défauts du manga dont elle est tirée. La première conséquence, c'est que l'histoire est longue à démarrer. Le studio prend bien son temps pour introduire le contexte et les personnage. Et pour être sur qu'on ai bien compris, on a droit à un des flashback les plus longs de l'animation japonaise : 10 épisodes sur les 24 de cette série racontent le passé des personnages influents de l'école. Si jamais vous faites une pause pendant le visionage de cet anime, vous risquez fort de ne pas faire la différence entre ce qui tient du flashback et ce qui tient de la "vraie vie".

Ten² c'est une liste de choses à faire pour gâcher un anime. Car l'animation est bonne, le chara design convaincant (dès que l'on a oublié les prothèses mammaires) et l'histoire pas trop médiocre, en dépit de son thème éculé. Mais le studio Madhouse a vraiment forcé le trait et a totalement détruit cet anime. C'est d'autant plus dommage que Ten² n'est pas mauvais en soi, et on pourrait difficilement lui mettre moins que 6. Mais il véhicule tant de clichés à propos de l'animation japonaise qu'on voudrait lui mettre 4. Etant licencié en France, on ne peut qu'espérer qu'il ne tombera pas entre les mains d'une organisation bien pensante, ce qui aurait pour effet de faire perdre le crédit accordé à l'animation japonaise depuis l'arrivée des films de Miyazaki.