Virtus - Yakuza VS Gladiateurs
Manga / Critique - écrit par OuRs256, le 02/05/2013 (Tags : gladiateurs rome manga gladiature critiques gladiateur combat
Derrière ce titre accrocheur se cache en réalité un résumé du pitch de base en seulement deux mots. Ne vous inquiétez pas, ça se complexifie très rapidement. Allez, critique !
Qu'est-ce qu'elle a ma gueule ?Il était une fois, à l'époque où les Romains aimaient voir des esclaves se taper sur la gueule.
An 185 de l’ère chrétienne. L’empereur Commode, cruel et sanguinaire, entraîne Rome à sa ruine. Peu pressé de gouverner, il préfère combattre dans l’arène. Pour Marcia, concubine du tyran, Rome a perdu ce qui faisait le fondement de sa grandeur : la “virtus”, la force d’âme, la droiture. Désespérée, elle sollicite l’aide d’une sorcière, qui l'envoie dans le futur et plus précisément au Japon. Elle arrive parmi un groupe de prisonniers japonais de l’ère moderne et découvre que l'un d'eux possède la "virtus". Elle les transporte tous et ils se retrouvent précipités sur les sables de l’arène, où ils vont découvrir la cruauté du destin des gladiateurs en combattant aussitôt contre les féroces germains… L'un d'eux va pourtant sortir du lot grâce à sa pratique du judo : Takeru Narumiya.
L'histoire réussit à mêler assez habilement fantastique, violence, complots et entraînements. Sans être divisée en parties distinctes, puisque tout se passe plus ou moins au même moment et que l'on change assez facilement de points de vue, on suit chacun des deux (pas français ça) groupes qui poursuivent le même but : tuer Commode, l'empereur sanguinaire. Si les riches passent leur temps à comploter, c'est le rôle de la "populace", et donc pour le coup des yakuzas, transportés depuis notre époque jusqu'à la Rome antique, de s'entraîner pour le combat. C'est marrant de voir leur façon de s'adapter puisque tout passe par les poings, ils ne cherchent pas à discuter et les Romains non plus ! En tout cas, entre les tentatives d'assassinat et les phases de combats dans l'arène, impossible de s'ennuyer. Ce déroulement est cependant gâché par la fin qui ne réussit pas vraiment à combler les attentes du lecteur. Quelque chose manque et ça se sent (je vous dirais pas quoi, vous pourrez le voir par vous-même).
Un trait qu'on aime ou qu'on déteste.
On le voit déjà sur les couvertures mais le dessin est quand même assez particulier. À mi-chemin entre Hokuto no Ken et The World is Mine, la violence des images est intense (ce n'est donc pas le genre de manga à mettre entre toutes les mains) et sans gêne. Vous pouvez donc vous attendre à des découpages chirurgicaux et à quelques déformations dans la douleur qui sont assez impressionnants. Même si le graphisme est un peu difficile au premier abord, on voit qu'il est parfaitement adapté à l'univers des gladiateurs et aux combats qui se déroulent dans l'arène : muscles énormes, ennemis brutaux, etc. L'auteur est aussi très doué dans les expressions faciales. Même s'il n'a pas trop l'occasion de le montrer au début, il pourra le faire au fur et à mesure que les personnages évoluent, et en particulier dans le dernier tome, sur les petits enfants de l'île où s'entraînent nos hors-la-loi devenus gladiateurs.
Une façon très originale de découvrir le personnage principal.
Ne vous attendez pas à une présentation traditionnelle dans Virtus puisque les auteurs ont décidé de forger leur protagoniste sur son passé. C'est donc via les flashbacks que vous pourrez voir qui il est vraiment. C'est le cas dans le deuxième tome déjà où on en découvre plus sur le personnage principal et sa "double-personnalité" (on ne sait pas vraiment si c'en est une ou pas), ce qui donne une base au lecteur avant d'arriver au coeur du sujet lors du cinquième et dernier volume. Âmes sensibles s'abstenir, c'est beaucoup plus violent que ce qu'on pens
Content ou apaisé ?ait au départ.
Massacre à l'ancienne.
Au final, on se retrouve avec une série courte (seulement 5 volumes) mais très efficace. Même si la fin est assez inattendue et assez décevante (ce que l'on attend depuis le premier tome n'arrive jamais et tout s'arrête assez brusquement), l'oeuvre dans son ensemble reste agréable à lire pour qui a soif de violence et aime se faire griller tout et n'importe quoi au barbecue. Rien que pour le travail sur le personnage principal, il y a de quoi se faire plaisir donc à quoi bon hésiter ?