Je ne suis pas un ange
Manga / Critique - écrit par Djak, le 14/05/2007 (Tags : yazawa manga ange suis tome nana midori
Je ne suis pas un ange est une histoire d'amour et d'amitié se déroulant sur presque trois ans. Midori, jeune lycéenne se voit intégrée le tout nouveau lycée de sa région. Elle y retrouve certains camarades du collège mais surtout un graçon aborant fièrement sa coupe "banane" dont elle est secrètement amoureuse. Par un heureux hasard, ils vont tout les deux faire partie du premier bureau des élèves.
Je ne suis pas un AngeDès la première page, le style est identifié. C'est clair, le lecteur et bien en présence d'une oeuvre de Aï Yazawa. Tout dans le graphisme rappelle la mangaka : visages anguleux, looks soignés et surtout le chara-design des personnages. Ceux-ci ressemblent aux protagonistes de ses autres mangas. Toutefois contrairement à Adachi qui aime réutiliser les mêmes personnages dans tous ses mangas, Yazawa renouvelle avec une certaine fraîcheur sa galerie. Attention ! Car si nouveauté de graphisme il y a dans les mangas de Yazawa ce n'est en réalité pas dans celui-là étant donné que Je ne suis pas un ange est son oeuvre de jeunesse. D'ailleurs, on le remarque de suite. La mangaka n'a pas encore affiné totalement son style. Celui-ci est un mélange du dessin typique du shôjo et de ce que les lecteurs connaissent maintenant si bien d'elle. Par contre, on peut remarquer qu'à ses débuts, l'auteur avait déjà adopté certains codes de la graphexologie comme la veine d'énervement.
Bien qu'en présence d'une oeuvre de jeunesse de la mangaka, la lecture de Je ne suis pas un ange se révèle très agréable. L'histoire, somme toute classique, est particulièrement bien écrite. En outre, placer ses personnages à la création d'un lycée entraîne ses héros dans quelques situations inédites ou tout du moins pas trop cliché.
De plus, Yazawa montre déjà une grande justesse dans ses propos. Ses personnages et leurs réactions sont naturels et touchants. On regrette tout de même que certains personnages secondaires ne soient pas assez développés. Mais n'ayant lu que le premier volume, je vends peut être la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Comptons sur les talents de l'auteur pour creuser ses protagonistes secondaires plus tard et les mettre en avant au moment opportun. En attendant, l'auteur réussit le bel exploit de ne pas mettre en scène des personnages caricaturaux. Remercions par la même occasion l'éditeur de publier un shôjo sans grosse cruche, ni scène malsaine et perverse. Place aux sentiments, à la vie de lycéens, à ses doutes, ses problèmes et bien sûr ses premiers amours.
Au sujet de l'éditeur, Akata, je tiens à poser un petit bémol sur l'édition de Je ne suis pas un ange. Si contrairement aux râleurs pathologiques, je trouve l'initiative plutôt louable de nous sortir une édition de luxe, on était en droit d'attendre quelques bonus intéressants propre au label « De Luxe » justement. Car là, d'une part la qualité du papier est moyenne et les pages couleurs plus ou moins absentes (le doré c'est de la couleur ?). D'autre part, l'interview de fin est inintéressante. J'espère que les prochains volumes présenteront au moins une interview de la mangaka !
Au final, ce premier épais volume comble tout de même toutes nos attentes. On y retrouve toutes les qualités de Yazawa avec un petit côté naïf et frais. Bref, lecteurs, lectrices, brûlez vos shôjo et sunjung Soleil, Akiko et Saphira et jetez-vous sur ce titre. Je terminerai juste par dire aux indécis que ce premier volume peut se suffire à lui-même. Alors, n'hésitez pas plus longtemps. Le titre mérite amplement sa place auprès de séries comme Nana et L'infirmerie après les cours.