Kimi Wa Pet
Manga / Critique - écrit par Jade, le 14/09/2005 (Tags : kimi pet manga yayoi ogawa sumire tome
Les éditions Kurokawa lancent leur collection de manga avec six titres, dont Kimi Wa Pet, visant une tranche de lecteur assez inhabituelle, à savoir les femmes de plus de 20 ans. Cette particularité se traduit concrètement par la présence d'un personnage principal féminin faisant partie intégrante de la société, en l'occurrence Sumiré Iwaya. Cette presque trentenaire est un élément brillant du journal où elle travaille, grâce à ses nombreux diplômes, son intransigeance et sa taille impressionnante. Sumiré a tout pour elle, penseriez-vous. Mais non : son statut de star de la rédaction entraîne bien des racontars, et, pire que tout, sa grande taille et son statut social fait peur aux hommes.
Kimi wa PetAprès avoir largué son fiancé qui l'a trompée, Sumiré trouve devant chez elle un homme endormi dans un carton. Elle l'héberge la nuit, et découvre que celui-ci n'a nulle part où aller. Elle décide de l'accueillir chez lui et de le nourrir à sa faim, alors qu'en contrepartie il devra jouer le rôle d'un animal domestique. Le jeune homme accepte à la grande surprise de Sumiré, qui le nomme pour l'occasion Momo, en mémoire de son chien mort.
Seulement, Momo n'est pas un animal domestique. C'est un homme à part entière, et les choses ne sont donc pas aussi faciles. D'une part, une relation ambiguë va se tresser entre les deux individus, alors que Sumiré s'ouvre peu à peu à son fidèle compagnon. Peu à peu, elle ne peut se passer de lui, et l'on se demandera plusieurs fois qui est le maître de qui. De plus, Momo pouvant être considéré comme un gigolo', Sumiré doit cacher son existence, notamment à Hasumi Shigehito, son nouveau petit copain.
Kimi Wa Pet est un manga peu banal, jouant sur la relation entre Momo et Sumiré plus que le triangle amoureux Hasumi-Sumiré-Momo. Cette dernière arrivera à toucher un grand public de garçons et de filles plus ou moins vieux par son aspect de fantasme et le réalisme qu'elle opère pourtant. Après un volume de mise en place réussi, la suite laisse à croire une série à rallonge, truffée de petits épisodes sans réellement faire avancer la série. Reste à voir comment Yayoi Ogawa s'en sortira par la suite. Somme toute, Kimi Wa Pet est une série dont on ne lasse pas une fois qu'on est dedans, et voilà certainement le principal.
Si à cet intérêt s'ajoutent des dessins originaux et soignés, cela ne sera pas pour déplaire. C'est bel et bien le cas, et l'on retrouvera chez Ogawa un style qui louche assez généreusement sur la bande dessinée européenne, au niveau des visages notamment. On reste pourtant assez largement dans le style japonais, bien que les amateurs apprécieront ce métissage.
Kimi Wa Pet est un fer de lance solide pour les éditions Kurokawa, laissant à présager un bon nombre d'oeuvres de qualité à venir.