Battle Royale - le manga
Manga / Critique - écrit par CBL, le 04/11/2003 (Tags : royale battle manga chapitre film personnages volume
Adapté d’un roman devenu film culte, ce manga permet, de façon violente et dérangeante d’aborder les contradictions du Japon d’aujourd’hui et de ses adolescents qui refusent le schéma tout tracé de leurs aînés
Tiens, ce nom me dit quelque chose. Il n'y avait pas un film éponyme avec Takeshi Kitano ? Une histoire atroce dans laquelle des lycéens devaient s'entretuer au cours d'un jeu... Vous l'avez deviné, ce manga est l'adaptation du film lui-même tiré d'un roman. Ayant adoré le film, j'ai donc parcouru avec attention les cases et bulles composant le manga.
Battle RoyaleL'histoire est pratiquement la même : dans un japon totalitariste où le rock est interdit, une classe de troisième est choisie chaque année pour participer au Battle Royale, une lutte à mort sur une île isolée où seul un participant peut survivre. Pour pimenter le jeu, les lycéens sont équipés de colliers qui explosent s'ils se trouvent dans des zones interdites et ils disposent tous d'armes différentes. Comme dans le film, nous suivons principalement le parcours de Shuya et de Noriko, qui veulent tout faire pour s'en sortir vivants et qui refusent de massacrer leurs camarades. Ce n'est pas le cas de tout le monde. En effet, de nombreux lycéens n'ont pas l'intention de se laisser mourir ou de se suicider mais bien de tuer pour s'en sortir.
Nous avons affaire à un manga d'une extrême violence. Berserk et Ken le Survivant peuvent aller se rhabiller. Ici, tout n'est que sang, tripes et cervelle dessinés avec une précision cauchemardesque avec à la clé des gros plans sur des têtes éclatées et un sadisme raffiné. Seulement là, cela ne passe pas du tout. Alors que le film se voulait juste violent et efficace, on tombe ici dans le gore, l'horreur à outrance et autre scène de viol. En fait, tout ce qui faisait la force du film a ici disparu. Le côté exacerbé des sentiments se transforme ici en une succession d'histoires niaises, les flash-backs rapides sur le passé des personnages prennent ici trois heures et sont dénués d'intérêt, le professeur qui dirige le jeu n'a rien du charisme de Kitano et l'aspect critique du genre humain passe à la trappe. De plus, si le film ne durait que 1 h 53, on compte déjà 10 volumes du manga au Japon. Je me suis déjà ennuyé au bout du deuxième et je trouve que l'histoire s'éternise de plus en plus au cours des pages.
Alors que reste-t-il ? La qualité des dessins ? Désolé, ce ne sera pas pour cette fois. Le mangaka a choisi de pousser au maximum les stéréotypes japonais avec d'énoooormes yeux et des visages presque difformes. Les personnages sont donc moches et ce ne sont pas les décors qui rattrapent ce défaut. En plus d'être mauvais et mal dessiné, Battle Royale va renforcer l'opinion publique selon laquelle « les mangas y'a que des filles nues et du sang partout ». Oubliez vite cette horreur.