Le Zoom de la semaine - Haikyu!!, du beach volley sans la plage
Manga / Critique - écrit par OuRs256, le 25/05/2014 (Tags : volley manga beach news sport ball jeux
Malgré son pauvre mètre 63, Sho est un garçon plein d’énergie qui se donne à fond dans le sport qu’il aime : le volley-ball ! Son atout : une détente phénoménale malgré sa petite taille. Son modèle : « Le Petit Géant », le mythique No 10 de 1m70 du Lycée Corbeau qui tutoya les sommets des tournois nationaux. C’est d’ailleurs dans ce même lycée que Sho s’inscrit, comme pour marcher sur les traces de son idole ! Mais arrivé à la section volley, il tombe sur une autre nouvelle recrue qu’il ne peut pas voir : Tobio, un joueur aussi arrogant que talentueux. Les deux garçons visent le titre d’As des rookies mais avant, ils devront relever le club de volley de l’établissement Corbeau, déchue de son rang de champion au point d’avoir été baptisé le « lycée sans ailes »…
En quelques mots, Haikyu!! Les As du Volley, c’est… du sport, un duo explosif, des lycéens, une équipe, de la passion, un but ultime… Eh oui, Kaze nous propose un nouveau shônen sportif issu du même magazine que son précédent hit Kuroko’s Basket, j’ai nommé le Shônen Jump. Alors oui, vu mon amorce, on serait tenté de dire que les éléments qui constituent les deux séries sont très similaires. Cependant, les deux auteurs ont une façon très différente de les utiliser. Petit zoom sur un titre qui vous fera (peut-être) oublier le Beach Volley féminin.
Les nabots mènent la danse.
Au fur et à mesure de la lecture des premiers tomes (1, 2 et 3 pour être précis), on en vient à se demander si l’auteur n’est pas lui même quelqu’un de très petit (ou même complexé par sa taille qui sait…). Entre Shôyô, son idole, Nishinoya et le membre de l’équipe de Nekoma dont j’ai oublié le nom, les « nabots » sont très représentés. Chacun possède des capacités bien particulière qui lui permet de passer outre son « handicap » dans un sport comme le volley-ball.
Ainsi, même si Shôyô n’est pas très grand, il possède une détente impressionnante, ce qui lui permettra de taper dans l’oeil de bon nombre de personnages (« Le Roi » Tobio inclus) et de se démarquer très rapidement malgré son niveau technique proche de zéro. Eh oui, il ne faut pas oublier que notre héros a passé toutes ses années collège à s’entraîner avec un mur et quelques camarades de façon très irrégulière).
Du côté de le l’idole, le « Petit Géant », ses capacités hors norme lui ont permis d’être consacré comme l’un des meilleurs joueurs de Karasuno à l’époque. Même si on en sait pas encore beaucoup sur lui, il est le « fantôme » qui inspire le héros et le pousse à se dépasser.
Nishinoya possède un talent phénoménal et très important au volley-ball puisqu’il est capable de récupérer les balles bloquées. Il ne peut évidemment pas le faire à chaque fois mais il possède un sens du jeu assez impressionnant. Par son jeu calme, il est aussi très bon à la réception et permet de bien relancer au meneur de jeu (setter).
Le shônen sportif dans toute sa splendeur.
Je l’ai dit au début mais dans sa mise en place, Haikyu est en tout point similaire à Kuroko’s Basket. On suit les aventures d’un duo qui combine un fort et un faible (Kagami et Kuroko VS Tobio et Shôyô) qui débarquent dans une équipe qui était forte autrefois mais qui a perdu son statut (Seirin / Karasuno). Au départ, la paire de héros ne s’entend pas du tout mais au fur et à mesure, ils se rendent compte que chacun peut faire ressortir les meilleurs atouts de l’autre et deviennent les piliers de la reconstruction de l’équipe déchue. Alors ? Vous commencez à le voir vous aussi ? Bon allez, je vais pousser le vice jusqu’à dire que le tout premier match dans les deux séries est un match d’entraînement contre une équipe censée être forte pour mesurer l’impact du combo de protagonistes. Les plus sceptiques me diront que les rivaux issus de la Génération Miracle n’existent pas dans Haikyu et c’est vrai qu’il n’y a pas de choses de ce genre. Cependant, les adversaires arrivent très rapidement et certains s’avèrent être d’anciens compagnons d’armes de Tobio… Bon, en théorie, vous devriez maintenant être convaincus que le démarrage d’Haikyu n’a absolument rien d’original et pourrait presque être accusé de plagiat sur une autre série du même magazine.
Pour ma part, j’ai plus l’impression que ce sont les standards du shônen sportif actuel qui sont à blâmer. Haruichi Furudate ne fait que se conformer au moule et c’est peut-être l’un des points faibles de sa série, elle est vraiment très conventionnelle et ne possède encore aucune originalité. C’est un peu dommage car avec son coup de crayon bien senti, il y avait de quoi faire quelque chose de plutôt sympa. Après, il est possible que l’auteur s’en soit rendu compte puisqu’il compense avec une très bonne utilisation de ses personnages qui sont bien plus charismatiques que dans Kuroko (à part Aomine évidemment), mention spéciale à Nishinoya, le Dieu de la Défense, qui possède un degré de « coolitude » assez élevé, malgré son caractère très « Monta » (Eyeshield 21). Chaque personnage possède un passé qui lui est propre et qui détermine son caractère de façon très poussée. La solitude de Shôyô lui a enseigné la valeur d’une équipe, l’isolement de Tobio au sein même de son équipe lui a appris que le talent pur ne suffisait pas, le statut d’atout d’Asahi lui a valu une peur du jeu qui a failli lui coûter une activité qu’il appréciait pourtant énormément… Les exemples sont légion et quelque chose me dit que l’auteur va continuer à exploiter ce filon.
Pour le moment, on peut dire qu’Haikyu est une série au trait vif et nerveux qui ne souffre d’aucune lacune scénaristique mais qui flanche par son manque d’originalité flagrant. Heureusement, ses personnages ultra-attachants (le naïf Shôyô, le prof référent qui n’y connaît rien mais qui met le coeur à l’ouvrage, le généralissime Tanaka, Asahi le mec cool et l’un des personnages les plus sympas de ces dernières années, j’ai nommé Nishinoya) viennent lui donner un petit coup de pouce qui devrait permettre à la série de durer jusqu’à ce qu’elle devienne un peu plus ambitieuse. On verra ce que donne le premier vrai match à enjeu à partir du tome 4.