7/10ZatchBell !

/ Critique - écrit par Djak, le 26/08/2005
Notre verdict : 7/10 - Bell Mundo (Fiche technique)

Tags : zatchbell raiku makoto zatch manga kana vol

Kiyomaro, lycéen surdoué s'ennuie ferme en classe au point de sécher les cours. Malheureusement pour lui cette attitude lui vaut de n'être pas apprécié de ses camarades qui ne voient en lui qu'un élève arrogant et hautain. Son père, archéologue et scientifique de renom décide alors de lui envoyer Zatch Bell, un petit garçon amnésique et pour le moins étrange. Celui-ci à pour mission de redonner le sourire à Kiyomaro en échange de quoi notre surdoué devra aider Zatch à se souvenir de son passé mais aussi à décrypter un mystérieux livre que Zatch porte toujours sur lui.
Très rapidement Kiyomaro va vite découvrir que Zatch est en fait un petit démon et qu'il possède des pouvoirs grâce à son livre. Il peut ainsi lancer des décharges électriques en ouvrant sa bouche, mais pour cela il lui est impératif que Kiyomaro lise le sort dans le livre pour qu'il se déclenche.
Zatch et Kiyomaro vont bon gré mal gré devoir s'allier car d'autres démons moins bienveillants avec leur livre rodent et vont s'attaquer à notre duo.

Zatchbell
Zatchbell
Tout d'abord, une petite remarque concernant le titre. A l'origine, le titre original du manga est Konjiki no Gash !!et donc le petit démon s'appelle Gash et non Zatch. J'en vois déjà qui s'insurge devant cette liberté prise par Kana et qui s'apprête de ce pas à leur envoyer un mail bien enflammé. Halte jeunes chiens fous ! En effet, pour une fois Kana n'y est pour rien et ce changement provient de la volonté de l'éditeur japonais désireux de vouloir uniformiser les traductions étrangères se basant alors sur la traduction de l'anime licencié aux Etats-Unis. Kana à ce sujet l'explique dès la fin du premier volume. Passons le côté technique qui en vérité n'est pas vraiment intéressent pour nous consacrer à l'oeuvre en elle-même.

Malgré une amorce plutôt originale : entendez par là un petit garçon nu, un poisson géant dans le dos, transporté par un aigle qui traverse une fenêtre. Effet hilarant et surprenant garantie dès la première page. Pourtant, passé ce gag à enregistrer dans les annales, le départ du manga est plutôt laborieux. Le premier volume mettant en scènes tous les clichés du shônen, à savoir amitié exacerbée, dépassement de soi, combats contre des ennemis de plus en plus forts... Bref, l'overdose n'est pas loin. Heureusement, on sent se profiler au fur et à mesure des volumes un renouveau et la mise en place de scènes différents du schéma classique archi-vu. Ainsi, Makoto Raiku laisse peu à peu une place plus importante à l'humour. A ce sujet le mangaka nous révèle un véritable talent pour mettre en scène le comique sous toutes ses formes telles que les tronches des personnages en particulier des enfants qui sont, pourrait-on croire, dessinées par des élèves de maternelle. L'auteur affectionne et détourne les codes du shônen, en particulier ceux touchant au "nekketsu" comme trouver un ami à Kiyomaro ou bien pour faire à manger... l'auto parodie prend bien et voir Zatch « s'enflammer » pour un rien prête souvent à sourire.

En outre, l'amélioration de Zatch bell ! se fait aussi sentir concernant les personnages et en particulier les ennemis que rencontre le duo Zatch/Kiyomaro. Ceux-ci sont de moins en moins manichéens et stéréotypés comme par exemple dans le volume 03 le géant laid manipulé par son démon, ou encore la fille qui veut vaincre Zatch pour leur éviter de devoir se battre contre des adversaires plus cruels et forts. Makoto Raiku arrive à surprendre, parfois aussi grâce à un effet inverse, c'est-à-dire qu'une personne gentille (le toutou !) se transforme en un véritable monstre. Le message est vite passé, « il ne faut pas se fier aux apparences ».
Graphiquement, Makoto Raiku nous livre ici un travail hétérogène. Pourtant le mangaka n'en est pas à sa première série. On sent très souvent, en particulier dans les scènes de "nekketsu", l'influence de Fujita-senseï (auteur de Karakuri Circus, dont Makoto Raiku a été l'assistant sur Ushio To Tora, sa série précédente). Dans ces scènes, le mangaka nous montre tout son talent de dessinateur. Autrement, les décors sont présents, l'auteur les employant surtout dans les scènes de combat. Petite particularité à signaler, les styles différents du mangaka. En effet, celui-ci aime dessiner d'une manière différente, plus simplifiée et presque enfantine les scènes humoristiques en particulier celles mettant en scènes Zatch. Un procédé qui pourrait se rapporter à l'utilisation du SD utilisée dans de nombreux manga mais qui à la qualité de se vouloir originale.
Au final, dommage que Zatch bell ! présente un schéma trop classique, à savoir des ennemis à répétition de plus en plus fort et surtout un tournoi qui se profile. Espérons simplement que la série suive sa courbe actuelle et continue à s'améliorer au fil des volumes.

Enfin, pas la peine de tergiverser pendant une heure sur l'édition de Kana : c'est du Kana comme on l'habitude d'avoir. Notons tout de même les petits bonus présent en fin de volumes.