8/10Witch Hunter Robin

/ Critique - écrit par juro, le 20/03/2005
Notre verdict : 8/10 - Robin sans Batman (Fiche technique)

Tags : robin witch dvd hunter stn coffret amon

Certains animes passent relativement inaperçus lors de leur sortie, à croire que leurs nombreuses qualités sont occultées par la profusion de titres depuis quelques temps. Witch Hunter Robin en fait parti. Œuvre conjointe des grands studios Bandai (Jin Roh, .hack//SIGN) et Sunrise (Cowboy Bebop, Vision d'Escaflowne), c'est mieux qu'une bonne surprise mélangeant complot, action et fantastique. Loin de l'image traditionnelle et des balais volants, la rénovation des sorciers prend ici un grand coup de baguette magique.

Sorcière, sorcière, fais gaffe à ton...

La chasse aux sorciers bat son plein au Japon, l'organisation Solomon ne laissera rien passer, tout réveil intempestif de pouvoir occulte étant immédiatement réprimé. Tokyo se transforme en un nouveau Salem, les Hunters travaillent sans relâche, l'une d'entre eux vient d'en subir le courroux de plein fouet à tout jamais. La traque s'intensifie, les armes et les protections sophistiquées chauffent. Dans un contexte tendu, l'arrivée de la jeune Robin Sena au sein du STN-J est attendue avec méfiance par le chef Amon car la recrue manipule le feu à sa guise. Une sorcière au milieu des chasseurs ferait désordre mais qu'en est-il vraiment ? Mais surtout, quelle est la vraie nature des sorciers ?

Après une mise en bouche de dix épisodes, l'intrigue s'étoffe considérablement et prend la dimension d'un complot. Sur un faux rythme apparent de tranquillité, le complot se met en place, Robin en est la première victime, son existence à court et long terme en sera à jamais affectée. Traquée par le STN-J, la jeune femme va devoir faire face à ses anciens collègues qui la pourchassent sans envie, les liens tissés étant trop forts. Mais la hiérarchie est impitoyable... En haut lieu, l'affaire commence à faire du bruit et l'élimination de Robin devient une priorité, une succession de chasseurs étrangers fait son apparition au Japon. L'organisation Solomon cache bien des mystères derrière elle...

A feu doux

Pour une fois, l'héroïne est une ‘gaijin', italienne de naissance. Plus que rare, c'est véritablement une exception mais l'anime ne joue pas sur cette différence. Préférant explorer le genre enquête policière, Witch Hunter Robin, on suit en permanence les membres du STN-J. Les personnages parlent peu, ils sont sombres comme l'ambiance. La chasse aux sorcières montre des personnages qui n'ont rien de différent d'un humain basique, mis à part un pouvoir qui peut se réveiller à n'importe quel moment pour une personne indéterminée. De nombreux points d'interrogation apparaissent rapidement concernant le rôle de Robin, celui du STN-J et de « l'Usine à sorciers » en particulier. Les secrets s'accumulent, ne se dévoilent que sur la toute fin. Les traques sont souvent intenses, pas jusqu'à couper le souffle, mais suffisamment pour fixer une atmosphère prenante. Le personnage de Robin est au centre de toutes les attentions, la jeune femme, timide de nature, s'affirme avec courage dans un rôle qu'elle ne s'attendait sûrement pas à tenir. Jusqu'au dénouement, le suspense qui la concerne tiraille la conscience et les hypothèses concernant son passé méritent une élucidation claire.

Techniquement, Witch Hunter Robin, c'est du bon, le chara design et l'animation mettent en valeur la grandeur des deux studios. Les personnages ont tous un côté froid, très adulte et fermé, chacun avec un style alléchant. Les décors sont noirs, un peu trop peut-être, et masquent parfois les faiblesses du dessin sur ce point même si les effets de lumière rattrappent l'ensemble. Les combats très soft sont représentés assez simplement. Au contraire, les plans de jour sont largement plus performants et détaillés. L'OST colle à l'ambiance, l'opening étant une parfaite introduction à la suite, les BGM rendent l'action trépidante. Une réalisation plutôt classique, hormis le chara design, qui reste efficace, rien de plus.

Au final, Witch Hunter Robin est une série qui tire son épingle du jeu avec un lot scénaristique et technique peut-être pas très original mais suffisamment bien traité pour attirer l'attention. Bandai et Sunrise tiennent encore une série de qualité parmi la centaine que compte chacun des studios mais l'une des rares à mettre en valeur une histoire si typée seinen manga.