8/10Welcome to Hotel Williams Child Bird T1

/ Critique - écrit par Mimi0524, le 28/04/2012
Notre verdict : 8/10 - Un petit coup de peinture! (Fiche technique)

Tags : manga welcome hotel child bird records takarai

Welcome to Hotel Williams Child Bird T1
DR.Welcome to Hotel Williams Child Bird
, est la deuxième série d’un nouvel éditeur : Ototo Manga, filière de Taifu Comics. Cette œuvre, dessinée par Rihito Takarai (connue en France pour Seven days et Seule la fleur sait), est une adaptation libre du roman de Yukako Kabei dont l’ambiance, selon l’auteure, est moins noire et étouffante que l’œuvre originale. Le style de la mangaka retient particulièrement notre attention avec une couverture et une première page riches en couleur. À première vue, le manga ne semble pas se démarquer des autres shôjo mais le début de ce volume nous révèle un univers bien plus complexe et sombre qu'il n'y paraît…

Kizuna Etô, une jeune adolescente de seize ans, participe chaque soir à un « jeu » dangereux et peu reluisant avec ses copines. Son but : extorquer un maximum d’argent aux salarymen qu’elles abordent et séduisent dans les rues. Cependant, Kizuna n’a qu’une envie : arrêter ce jeu malsain, mais tout stopper irait à l’encontre des règles et cela lui est donc impossible. Son quotidien sombre bascule lorsqu’elle rencontre Yuki Inoue dans son immeuble, qui lui propose de devenir le modèle de son cousin : Yûsei Asai, un artiste peintre renfermé et nonchalant.

Welcome to Hotel Williams Children Bird invite le lecteur à suivre la relation atypique entre un peintre et une jeune fille qui accepte de poser nue pour lui afin de fuir le quotidien malsain dans lequel elle s’était empêtrée. Kizuna, livrée à elle-même, ne vit que grâce à l’argent volé à des hommes qu’elle aguiche. Contrairement à ce que l’on peut penser au premier abord, le manga est dépourvu d’érotisme et cela va de même lorsque l’héroïne pose nue. On pense pouvoir se rincer l’œil mais encore une fois, on est leurré car on n’y voit pas grand-chose. Ces moments-là s’attachent plus à montrer l’état d’esprit de Kizuna. Si le modèle est au départ embarrassé et hésitant à se dévêtir, Yûsei est quant à lui, indifférent et uniquement concentré sur son travail, tel un véritable artiste. Il est d’ailleurs intéressant de voir comment est traitée la relation entre les deux personnages puisqu'elle se noue en toute discrétion. Les émotions sont à peine suggérées : on évite des scintillements dans les grands yeux de l’héroïne ainsi que des rougissements excessifs. Cela apporte une touche plus réaliste au manga et l’éloigne ainsi des codes esthétiques du shôjo.

L’action, quant à elle, se déroule tellement vite que la situation initiale de Kizuna, brouillée dans son « jeu », passe directement en second plan dès lorsqu’elle rencontre Yuki et Yûsei. Les événements ralentissent par la suite avec le quotidien de nos héros (les séances de peinture par exemple) mais celui-ci est subitement interrompu à la fin du volume. En effet, le ton du manga change et révèle une ambiance bien étrange qui complexifie le récit. Ce mélange insolite est repris par les décors qui retranscrivent finement les différentes tonalités de la narration. Contrairement à Seven days qui favorise des arrières plans vides, les décors dans WTHWCB (petit raccourci pour ce titre à rallonge) répondent présents, même s’ils ne sont pas si nombreux. Ainsi, on contemple en premier temps, les paysages nocturnes très réalistes de la ville, puis l’atelier bordélique mais chaleureux de Yûsei et enfin, l’étrange hôtel dans lequel habite nos héros.

Ce premier tome a tout pour plaire : un graphisme de qualité, des personnages charismatiques, un contexte intéressant et des émotions à peine dévoilées qui nous épargnent les longs passages mielleux typiquement shôjo. On reste cependant mitigé par l’évolution du récit mais l'auteure parvient tout de même à titiller notre curiosité et nous incite à lire la suite. Rendez-vous donc au prochain volume!