5.5/10Venus Versus Virus

/ Critique - écrit par juro, le 25/10/2007
Notre verdict : 5.5/10 - Venus de Miro (Fiche technique)

Tags : virus venus versus atsushi manga suzumi lucia

Des monstres et des combattants de monstres. Et oui, rien de plus qu'un manga de genre sous le titre de Venus Versus Virus.

Dans la longue pile de mangas à classer dans les actionner bruts, on pourrait jeter Venus Versus Virus sans prendre conscience que le shônen se révèle bien plus agréable que sa couverture ne le laisserait penser. Une lolita, un flingue, un détail visuel notable pour le style (prononcez staïle) et assurément son quota de monstres allant de pair. L'oeuvre pourrait être perçu comme un mauvais croisement entre Gunslinger Girl et Reiko the Zombie Shop pour s'affirmer finalement comme un titre moins bête que prévu.

Venus est miro (et borgne aussi)

Venus Versus Virus
Venus Versus Virus
Le métier de Lucia est d'exterminer les virus (démons mangeurs d'âmes humaines), qu'on surnomme « ceux qu'on ne voit pas ». Suite à une piqûre d'aiguille de la broche qu'elle portait, Sumire, une jeune fille possédant un don inné très développé de médium, acquiert un étrange pouvoir qui lui permet de voir ces démons. Mais ces derniers semblent eux aussi attirés par la jeune fille et l'union entre la professionnelle Lucia et la novice Sumire promet bien des aventures...

Les intrigues s'enchaînent dégageant plusieurs thématiques à explorer : la véritable nature de Lucia la flingueuse à tout va et celle de Sumire, nouvelle venue en ce bas monde fantastique et insoupçonnable. Schéma classique a priori confirmé par l'environnement délétère de monstres, démons et autres esprits mais aussi par la faute d'une narration superficielle avec un drama school en toile de fond. À partir de ce constat, si vous n'avez pas jeté le manga, c'est sans doute que son lot d'action permanent et entraînant a fait mouche, rendant Venus Versus Virus attrayant car même si les réflexions restent primaires, on s'emballe à chaque dénouement faisant vibrer le sol par la quantité de douilles s'y écrasant. Mais c'est surtout le suspense restant entier jusqu'au bout ainsi que l'ésotérisme suffisamment convaincant qui tiennent en haleine.

Venus contre les virus

L'alchimie prend forme progressivement par l'intermédiaire de trio de la boutique (rôdé comme il faut pour un public fanatique de shônen) : la jeune apprentie inexpérimentée permet au lecteur d'appréhender ce monde parallèle à chaque nouvelle intrigue, la dézingueuse professionnelle si mystérieuse renvoie des ennemis qui n'aurait jamais du quitter l'outre-tombe alors que le sage vieillard s'avère être le bon conseiller tutélaire de cette équipe féminine. D'un classicisme affligeant mais les scènes d'action inspirées comblent le manque de créativité à tout point de vue.

Il n'en demeure pas moins que le mangaka ne possède pas un trait exceptionnel, juste ce qui est nécessaire à un shônen de base. Pas de création démentielle le minimum syndical pour permettre au lecteur de passer un moment sans se poser trop de question sur un scénario qui a du mal à se dessiner sur la durée. Dessins épurés, visages et expressions classiques, mini passages en SD, on n'en attendait pas plus à vrai dire...

Venus Versus Virus n'est pas une grosse maladie additive, c'est juste une petite bactérie de passage revenant tous les quatre matins dans le catalogue de Soleil et sa parution aléatoire. On ne s'enflamme pas mais on peut légitimement penser que le manga montera en puissance dans les volumes suivants sans pour autant parvenir à déclencher les passions. Il ne tient qu'à Suzumi Atsushi de nous prouver le contraire...