3.5/10Tokyo Underground - le manga

/ Critique - écrit par Kei, le 16/02/2006
Notre verdict : 3.5/10 - il n'y a pas qu'a l'Ouest qu'il n'y a rien de nouveau (Fiche technique)

Tags : underground tokyo evaluation manga album uraku akinobu

Premier contact, première (et dernière) surprise : Tokyo Underground est édité dans un des plus petits formats que l'on peut trouver sur le marché français. La hauteur est normale (format classique : 17,5cm) mais la largeur est anormalement petite. Conséquence directe : le dessin va jusqu'à la reliure, et on doit forcer sur le volume pour pouvoir lire la fin des phrases, ou bien pour voir le bout du dessin. Pour quelqu'un qui comme moi ne supporte pas que l'on abîme, même un tout petit peu, ses livres, c'est un très mauvais point.

Tokyo Underground
Tokyo Underground
Tokyo, vous connaissez ? Vous savez, une grande ville, au Japon, où se passent les trois quarts des événements déterminants pour le salut de la planète (ou du moins c'est ce que les mangas tentent de nous faire croire). Ce que vous ne savez pas par contre, c'est que sous cette ville, on trouve tout un monde, enterré, régit par des codes dignes de l'ère Edo, et rempli de gens dotés de super pouvoirs en relation avec les quatre éléments. Génial non ? Le mieux, c'est que dans ce monde souterrain, il y a une grande prêtresse d'on-ne-sait-pas-quoi-mais-de-toutes-façon-on-s'en-fiche qui tente de s'enfuir. En bonne prêtresse qui se respecte, elle est mignonne, mais incapable de faire quoi que ce soit. Elle est donc accompagnée de sa garde du corps, qui est dotée du pouvoir de la gravitation (oui, ce n'est pas un élément, mais c'est le plus puissant des pouvoirs alors on se tait). Voila donc nos deux héroïnes qui trouent le sol pour arriver à la surface, pile chez un jeune garçon bagarreur en quête de sa vie rêvée de lycéen (des pépées, pleins de pépées et encore des pépées). La suite vous la devinez : agression de la gentille fille par des gros méchants, héros qui veut la sauver, et qui finit par la suivre dans les souterrains parce qu'il en est amoureux.

Pas la peine d'en faire tout un plat, Tokyo Underground est l'exemple type du manga sans saveur. On y retrouve tous les clichés du shônen, agrémenté d'une bonne dose d'incohérence et de quelques erreurs « physiques » (je n'aurais jamais pensé que la gravitation permettait de devenir fort). Ajoutez à tout cela de la repompe honteuse de plein de mangas super connus (si vous ne reconnaissez pas Love Hina, c'est que vous n'avez jamais lu cette série) et vous aurez un manga insipide et sans surprise. Les rebondissements ? Il y en a mais on les voit venir gros comme des montagnes. Des supers pouvoirs originaux ? Pas vraiment non, et puis l'idée des pouvoirs basé sur les éléments ne dure qu'un temps : après la gravitation vient l'électricité. Des personnages jamais vus ? Entre le grand-père ressemblant étrangement au vieux rigolo super fort de Hunter X Hunter et le clone de Nanasawa, on ne sait pas vraiment si on peut se réjouir. Le reste ? Comme le début.

On aurait pu espérer que le dessin allait sauver l'ensemble, histoire de trouver un point positif. La couverture ôte tous nos espoirs : grands yeux, strabisme divergent, attitude peu naturelle, vêtements classiques et un bokuto (sabre en bois). Que du bonheur. En tournant les pages, on découvre du grand vide, peu de trames, un découpage de cases classique, et des cadrages étonnants (une main, une épaule ou un pied sur fond blanc...)

De ce manga, on ne retiendra qu'une chose : les petits dessins que l'on trouve sous la jaquette, sur le premier et le quatrième de couverture. Au moins une chose originale, mais qui justifie mal les « 500 000 exemplaires vendus par volume » dont parle le site de Taïfu Comics.