6/10Spirit of Wonder

/ Critique - écrit par Jade, le 05/07/2006
Notre verdict : 6/10 - Forget-Me (Fiche technique)

Tags : spirit wonder tsuruta jeux manga kenji china

Un des plus grands trips de l'homme, c'est l'espace. Se demander ce qu'il y a derrière le beau ciel bleu, d'où viennent ces points qui brillent dans le ciel la nuit, tout ça n'est pas très nouveau. On pourrait même dire que ce sont des questions auxquelles les réponses ont sans cesse varié avec le temps. Dans les années 1950, par exemple, l'espace était une immensité mystérieuse, pleine de planètes, planètes elles-mêmes potentiellement pleines de petits hommes verts. Ne voyant pas encore bien plus loin que le bout de sa galaxie, l'homme a naturellement fait une fixation sur les planètes environnantes, notamment Vénus, et bien la planète Mars, avec ses martiens dont la renommée internationale n'a eu d'égal que leur nature purement chimérique.
Spirit of Wonder
Spirit of Wonder
Pourtant à cette époque, on y croyait dur comme fer, au voisinage extra-terrestre de la Terre. Sur Mars, on voyait des canaux supposément construits par E.T et ses amis, et des ruines de villes entières.

Foutaises, tout ça, vous le savez autant que moi. Pourtant, pourquoi ne pas se laisser tenter par un petit retour en arrière, au temps où l'on pensait encore pouvoir toucher du doigt ce rêve qui nous apparaît aujourd'hui ridicule sinon incertain. Spirit of Wonder est un OAV en deux épisodes se déroulant justement dans cette époque. A Bristol, un club de scientifiques amateurs composé de trois vieillards et Jack, un jeune homme, cherche à aller sur Mars par tous les moyens. Pour cela, ils se basent sur la thèse de Windy, la femme de Jack.
Spirit of Wonder est basé sur le manga de Kenji Tsuruta (
Forget-Me-not) et cela se voit par le respect du caracter design qui est très impressionnant. L'OAV fait plus penser à un manga animé qu'à un anime en tant que tel : les expressions sont souvent très caricaturales, les détails sur les personnages sont très nombreux, et les couleurs sont plutôt pâles, faisant penser à du pastel. Le soin apporté pour conférer à Spirit of Wonder une esthétique propre fait très plaisir à voir, surtout quand on voit que les personnages sont eux aussi assez consistants.

En fait, Spirit of Wonder est avant tout basé sur la relation entre Jack et Windy. Ceux-ci, à peine mariés, s'aiment encore profondément. Seulement Jack est absorbé par sa passion, qui est l'espace. Windy, de son coté, rêve de vivre sa petite vie tranquille avec son mari. A coté, les trois vieillards font office de boulets qui engrainent Jack dans leur rêve de gamin. En somme les personnages interagissent de manière assez cohérente, un peu clichée (toujours ce personnage de la femme patiente et soumise mariée au garçon un peu paumé). Seulement, vu que toute l'histoire tourne autour de ces interactions (très très peu de péripéties ou de science-fiction, au final), on est en droit d'attendre des évolutions. Mais les personnages n'ont pas assez d'identité pour cela. Du coup, Spirit of Wonder laisse une sacrée impression d'inachevé, ou du moins de banalité, qui n'est contredite que par le design.

La cerise sur le gâteau, c'est le deuxième DVD, qui, sous la forme de trois courts-métrages, raconte la vie d'un personnage annexe de l'histoire, la propriétaire d'un restaurant chinois où vont souvent manger et se bourrer la gueule nos apprentis scientifiques préférés. Miss China, c'est son nom, va vivre plein d'aventures merveilleuses et souvent finir dénudée, pour le plus grand plaisir des spectateurs. Si l'oeuvre principale évite de peu l'écueil du fan service, nous sommes ici en plein dedans. Voici le genre de court-métrage, qui sur le papier peut sembler intéressant, car il développe tout un univers propre à l'oeuvre, mais qui en définitive n'est rien d'autre qu'un moyen d'exploiter un peu plus une licence. Voila le faux pas de trop pour les studios AJIADO (inconnus au bataillon, soit dit en passant), qui fait que Spirit Of Wonder fait partie de ces dessins animés qu'on regarde sans broncher une fois, et que l'on oublie aussi sec.