4/10Seven Swords (prélude)

/ Critique - écrit par juro, le 27/01/2008
Notre verdict : 4/10 - Lames faiblardes (Fiche technique)

Voici le fanbook non officiel (mais presque) du film de Tsui Hark. Sept histoires pour prolonger l'aventure en territoire chinois...

Tsui Hark a réalisé Seven Swords. Le collectif Daoda s'en est emparé pour imaginer un prélude. Mais au lieu de présenter un semblant de scénario, voici sept histoires courtes présentant chacun des guerriers et leur arme en l'espace de moins de dix pages. Court, extrêmement court. Surtout que chaque nouvelle est l'œuvre d'une manhuaji différent. On ne saurait trop quoi dire de cette œuvre à part qu'elle est contemplative mais aussi bien vide.

Sept histoires...

Seven Swords (prélude) (c) Xiao Pan
Seven Swords (prélude) (c) Xiao Pan
Nous sommes en Chine, au milieu du 17e siècle. La dynastie chinoise des Ming connaît ses derniers instants, sur fond de crise politique, économique et militaire. L'épée, l'arme noble par excellence à cette époque, est ainsi naturellement le symbole de l'arme chinoise traditionnelle. Ainsi, lorsque l'empereur décrète l'interdiction des arts martiaux, sept guerriers farouches vont s'unir pour vaincre le pouvoir en place en utilisant leur épée : Chimère, Infini, nimbe, Transcendance, Divinité, Firmament et Rédemption. Voici leur histoire avec leur possesseur, imaginée, telle qu'elle aurait pu être avant.

Sept vaillant guerriers, pas tous forcément défenseurs de la justice se côtoient dans cet album comme dans le film pour un résultat sensiblement différent. Ici, aucun lien entre les histoires, chacune étant totalement indépendante aussi bien d'un point de vue graphique que scénaristique. Le but de l'album ressemble vaguement à présenter les armes comme le parfait complément du guerrier à laquelle elle appartient. Mouais. On en arrive à se demander ce que représente cet ouvrage, une sorte de fan book pour les amateurs du film ou bien une volonté de se faire plaisir à placer quelques scènes d'action et des morales en pointillés sur quelques pages. Aucune réponse ne se dégage véritablement à la fin du manhua qui se termine comme il commence, sans émotion. Le lecteur reste passablement passif devant l'histoire de ces lames et guerriers qu'on entr'aperçoit sur une durée trop courte pour apprécier quoique ce soit.

Soit sept minutes

Bien sûr il y a le côté historique assez intéressant à découvrir. Cependant, est à peine évoqué pour donner une contenance au titre. Seven Swords (prélude) ennuie mais c'est un ennui relativement court car le défilement des scénarios déroule au triple galop. Tout réside dans l'action et, heureusement, une maîtrise graphique certaine, toutes en couleurs qui rappelle d'autres titres sortis chez Xiao Pan (Five Colors).

L'accroche de Xiao Pan suffisait à se faire une idée de la situation : « une nouvelle collection entièrement dédié aux maîtres de l'illustration »... Seven Swords (prélude) est un grand format superbement mis en valeur qui consiste plus à faire la promotion ou le lancement de jeunes auteurs sous un titre à succès comme celui-ci. A ce titre, adressons une mention spéciale à Jian Yi (Five Colors justement) Yan Kai (Histoires Courtes) et Song Yang (Wild Animals, Matous et Pingouins) pour les deux plus beaux coups de palette graphique. Pour compléter, le « fanbook » glorifie le film avec l'affiche de Benjamin (Orange) et de superbes illustrations des personnages. A voir plus qu'à lire, cela devient presque une habitude chez l'éditeur spécialiste du manhua.

C'est beau mais c'est terriblement creux. Presque à conserver comme un artbook mais aucunement comme un manhua à se mettre sous la dent. En bref, à ranger soigneusement pour le côté graphique ou à éviter à tout prix et pour grossir le tout, on se demande l'intérêt de l'éditeur à sortir un produit comme celui-ci. En cherchant bien... ah, non.