8.5/10Seizon Life

/ Critique - écrit par Kei, le 02/11/2005
Notre verdict : 8.5/10 - seize life (Fiche technique)

Tags : kaiji life seizon kawaguchi manga images takeda

Je ne serais jamais le prochain Hitchcock, même au niveau du script : la preuve, je casse le suspence tout de suite. Seizon Life, c'est mon coup de coeur du moment. C'est le manga qu'on n'attendait pas, dont on n'a pas entendu parler et qui pourtant est exceptionnel.

Seizon life
Seizon life
Takeda est cadre supérieur dans une entreprise comme il en existe des centaines au japon. Après des années de très bons et loyaux services, il va enfin être promu calife à la place du calife. Mais si son parcours professionnel est un sans faute, on ne peut pas en dire autant de sa vie familiale. Sa fille, Sawako, a fait une fugue il y a 14 ans et elle n'est jamais réapparue. Quand à sa femme, elle est morte d'un cancer sans son soutient. Mais aujourd'hui, Takeda apprend que c'est lui qui est atteint d'un cancer, et qu'il n'a plus que 6 mois à vivre. Alors qu'il a décidé d'en finir, il reçoit un appel du commissariat qui lui annonce qu'ils ont retrouvé le corps de sa fille, et qu'ils ont besoin de lui pour l'authentification du corps. Sa propre fille, victime d'un meurtre ! Et dans six mois, il y aura prescription. Takeda laisse alors tout tomber pour se mettre sur les traces de sa fille, pour retrouver l'assassin. Sans l'appui de la police qui s'est empressée de refermer le dossier, Takeda va chercher avec pour seule aide sa perséverance.

Seizon life, c'est le récit de cette recherche, qui n'avance que grâce à l'obstination de Takeda. Les éléments se mettent en place un par un, lentement, très lentement. Trop, car le cancer n'attend pas lui. Pas de fantastique, pas de conspiration mondiale, pas de gouvernement malfaisant. Ce qui fait la force de ce manga, c'est la banalité du contexte et des personnages. Ce type d'histoire, assez présent dans la bande dessinée franco belge et dans la littérature est relativement absent des mangas.
D'ailleurs, outre le scénario, plusieurs choses font penser à la bande dessinée, surtout du coté technique. Le dessin est surprenant pour un manga : des gros nez, des mentons carrés, et une mise en page très classique éloignent définitivement ce manga du reste de la production.

En fait, je n'aurais pas assez de 10 pages pour vanter toutes les qualités de ce manga. Je vais donc plutôt énumerer les quelques points qui m'ont un peu déçus. D'abord, les deux pages en couleurs que l'on trouve dans le deuxième tome. D'habitude, ce type de pages fait toujours plaisir car les auteurs leur apportent généralement un soin tout particulier. Mais si il y a ici des pages en couleur, c'est pour servir le scénario et pas pour le plaisir des yeux. Ces pages sont donc cruciales pour l'intrigue mais vraiment banales du point de vue du dessin. Ensuite, on remarque deux ou trois petites incohérences : on voit mal comment un malade en phase terminale pourrait se débattre autant. Takeda montre bien quelques signes de faiblesse, mais cela ne l'empêche pas d'aller gambader des les rues toute la journée et de faire des recherches intensives le reste du temps. Enfin, certaines avancées de l'intrigue sont un peu trop rapide. En temps réel, elles prennent du temps, mais en nombre de page, c'est un peu trop rapide. On aurait bien aimé voir ce que fait le héros pendant ce temps, voire comment il combat la maladie, comment sa vie s'organise autour de son obsession pour sa fille et sa mort proche. Un peu plus de psychologie de personnage en somme.

Et c'est tout. Impossible, même en cherchant la petite bête de reprocher des choses plus graves à ce manga. Un quasi sans faute des auteurs, qui ravira absolument tout le monde. Ce n'est pas tous les jours qu'en fermant le deuxième tome d'une série, le premier qui vient à l'esprit est "génial" et que le deuxième est "vite la suite".
Seizon life est un manga d'exception, mais il semble que l'édition de Génération Comics laisse un peu à désirer. Mon exemplaire était plutôt correct, mais toutes les personnes qui l'avaient achetées ont signalées des pages en double. Cela fait un peu tache, surtout au prix où l'éditeur vend ses publications : 9€ pour une édition correcte mais entachée de plusieurs défauts de ce genre, c'est trop.
Ceci dit, le troisième tome sort en novembre, et c'est peu dire que je l'attend avec impatience.