5/10La Secte

/ Critique - écrit par juro, le 18/04/2009
Notre verdict : 5/10 - Parole de gourou (Fiche technique)

Un tchungnyun d'action totalement barré faisant partie des expériences de lecteurs à faire au moins une fois. Surtout que celui-ci en tient une certaine couche...

Kyo-ui est un jeune homme au regard absent, replié sur lui-même. Beaucoup l'appellent "le débile". En ville, il subsiste grâce à des petites combines et autres ventes d'objets hétéroclites. Un jour, il est témoin de l'agression de Jun, une prostituée enfuie, par des membres de la secte Mohaiga. L'espace d'un instant, semblant n'être plus tout à fait le même, Kyo-ui terrasse les assaillants.  La jeune fille est alors "récupérée" par Jingaku, un mystérieux samouraï qui les sauvera elle et Kyo-ui d'une seconde confrontation avec les tueurs de la Secte. Sans qu'ils le réalisent instantanément, ils ont pourtant mis tous le doigt dans un engrenage infernal. Petit à petit, on en apprendra un peu plus sur le passé des ces mystérieux protagonistes.

La Secte
La Secte
Comme pour
La Lune et la Soleil ou G Plus, La Secte offre une narration peu claire auxquels répondent une succession de combats dantesques face à des adversaires sortis de nulle part. On se demande sur quel terrain Mook veut nous entraîner et malgré le fait de se gratter la tête fort longtemps, il s'avère bien difficile de trouver une quelconque explication à ce déluge de violence. Face à une secte aux motifs obscurs, les combats s'enchaînent sans grande explication. La désorientation du lecteur est totale avec ce protagoniste absent de tout échange vocal et inexpressif au possible. L'apparition du principal personnage féminin, potiche au grand cœur ne contribuera certainement pas à lui donner plus d'entrain. Car il ne semble vivre que pour le combat avec une quasi réplique de la Dragon Slayer de Guts et se trouve des alliés (?) de circonstance auprès de personnages inattendus. 

Les trois quarts, La Secte donne l'impression de se foutre un peu de son lecteur avec ses dessins alambiqués, ses personnages dissymétriques et un manque de finition chronique. Pourtant, par instants, on a l'impression d'avoir à faire à du sous-Matsumoto (Amer Béton, Number 5...). La dualité des deux univers donne une impression des plus étranges à la lecture et contribue à rendre encore un peu plus le titre bizzaroïde. Les quelques cases en style super deformed placent quelques touches d'humour pipi caca devant lesquels on écarquille les yeux.

Un OVNI coréen, un tchungnyun très violent, des combats épiques... La Secte fait partie de ces titres dont on ne saurait trop quoi dire car il représente une expérience. Bonne ou mauvaise. Mais une expérience de lecture qui ne laisse forcément pas de marbre. Le travail de Mook est certainement inabouti et le dernier volume ne donnera certainement pas plus de réponses que les précédents mais on demande tout de même à voir la fin des débats...