3/10Saiyuki

/ Critique - écrit par weirdkorn, le 16/03/2006
Notre verdict : 3/10 - C'est Yuki, l'idiot du village (Fiche technique)

Tags : saiyuki sanzo manga goku reload gojyo hakkai

Imaginez un mauvais blockbuster hollywoodien, vous savez, du genre très accrocheur avec une intrigue déjà connue, beaucoup d'action, un bruit assourdissant, des images nerveuses, des personnages caricaturaux, des répliques de bas étages et des incohérences à n'en plus finir. Vous voyez mieux ? Alors maintenant transposez ce film dans une version manga. C'est fait ? Félicitations, vous venez de découvrir Saiyuki !

Saiyuki
Saiyuki
Pour la singularité, ne cherchez pas du côté de l'histoire. Quatre guerriers, ou pseudos guerriers (en gros des types qui savent se battre), veulent arrêter les Yokais, sortes d'humains qui se sont transformés en démons, afin de rétablir la paix dans le monde (rien que ça). Mais le pire c'est que Kazuya Minekura n'a même pas réussi à pondre son récit tout seul puisqu'il reprend l'histoire du roi des singes, un célèbre conte chinois également à la base de
Dragon Ball, dans lequel on retrouve donc Son Goku, Guymao ou le moine Sanzo. Bref, les quatre potes vont faire un voyage et mettre une raclée aux méchants, le tout dans la bonne humeur.

Bonne humeur, le mot est lâchée et semble le plus approprié pour décrire ce manga qui n'a d'autre ambition que d'être fun et comique malgré la présence de quelques touches dramatiques pour faire semblant d'être sérieux. Même si Saiyuki reprend tous les codes du shônen, le manga s'avère être en réalité un shôjo, autrement dit une oeuvre remplie de beaux gosses qui se la jouent afin de plaire aux filles. Alors niveau action on repassera. Les scènes de bagarre sont nulles et se limitent à un coup de pied par-ci par-là, les personnages sont caricaturaux et exaspérants et l'histoire répétitive (ils voyagent, s'arrêtent dans une auberge, un méchant arrive et ils le battent) comporte son lot habituel de morale et de clichés propre au genre. Le dessin très orienté shôjo en rebutera certains, amenant en plus une certaine dose de confusion puisque tout le monde se ressemble. Il ne faut pas non plus chercher une quelconque ambiance puisque tout est incohérent au possible. Ainsi, un petit dragon se transforme en jeep (si, si) et l'on se trouve tantôt dans une bâtisse du 18ème siècle tantôt dans un pavillon de banlieue. Toutefois, ce sont les dialogues qui remportent la palme de l'imbécillité puisqu'ils ne sont composés que de punch lines du genre « tu veux qu'on te le dise ? OK mais seulement si tu t'en sors en vie » ou « whoa, la force de neuneu » ; de quoi en faire pâlir Chuck Norris lui-même. Bref, le manga n'est vraiment pas terrible et franchit plusieurs fois les limites du comique involontaire bien qu'il faille lui accorder, comme pour les blockbusters, une certaine facilité de lecture.

Saiyuki s'inscrit directement dans le genre d'oeuvre débile qui n'a d'autre but que de faire sourire le lecteur. Malheureusement le manga n'y arrive jamais et ressemble davantage à une caricature du genre, ce qui s'avère être un comble. Personnages non attachants, action bâclée et intrigue aussi captivante que la pousse d'un petit pois, tel est ce qu'on en retient. Pour un vrai manga délirant, allez plutôt voir du côté de Villa Cosmos ou de Keishicho 24.