Rozen Maiden
Manga / Critique - écrit par juro, le 07/11/2006 (Tags : rozen maiden manga poupee jun saison jeux
Il est fini le temps de jouer aux poupées. Pourtant les mangakas adorent sortir ces petites créations pour en faire des Chucky en puissance capable des pires atrocités dans le monde d'humains pris dans leurs tourments. Si Le Portrait de Petite Cosette se révélait admirable dans un scénario mélangeant gothique et intrigue de haute volée côté animation, son pendant manga sent le roussi avec Rozen Maiden, crée par Peach-Pit, déjà auteur de DearS.
Gothic dolls
Rozen MaidenJun Sakurada est un élève persécuté qui a décidé de se retirer de la vie scolaire quelques temps et passer ses journées enfermé chez lui, refusant quasiment tout contact avec le monde extérieur. Son seul et unique passe-temps consiste à effectuer des achats par le biais de l'électronique... jusqu'au jour où il est déclaré gagnant d'un lot intéressant : une poupée unique, une Rozen Maiden. Rapidement, Jun va se rendre compte que cette poupée se révèle loin d'être ordinaire et surtout particulièrement... loquace. Son nom est Shinku et elle compte bien se servir du jeune homme pour arriver à ses fins.
En mettant en scène un hikikomori (individu vivant reclus sur lui-même durant une période indéterminée) comme héros, Peach-Pit présente un héros manquant de charisme mais pas de caractère. Le scénario apparaît dès lors gros comme une maison, une quête pour l'affirmation de soi à travers une aventure aux confins du fantastique dans une ambiance gothique fait de combats de poupées avec en tête de bille devenir Alice, la Rozen Maiden la plus puissante parmi les sept existants. Vont s'enchaîner combats et recherche de la vérité sur l'origine de ces poupées pour un scénario qui ne se tarit pas mais manque cruellement d'intérêt au départ pour progressivement commencer à se développer. Il manque tout de même un petit quelque chose pour atteindre le plein potentiel de l'intrigue des poupées...
« Oh, oh, oh, jolie poupée... » (Bernard Menez inside)
Le scénario ne traîne pas, l'histoire avance à grands pas, sans prendre le temps de tergiverser. Rozen Maiden s'émule lui-même en prenant et tenant à bout de bras une ligne directrice claire et nette mais manquant de ficelles suffisamment novatrices pour passionner réellement. A trop jouer sur le côté kawaï des poupées, le studio Peach-Pit tombe dans la facilité du « tout mignon, tout beau », tombant parfois beaucoup trop dans sa propre admiration. Le côté fantastique donne la dimension nécessaire pour que l'intrigue prenne son envol après quelques pages mais met véritablement un léger temps d'adaptation pour devenir convaincant. Et il manque toujours cette étincelle permettant au manga de se révéler positif, même le SD n'y arrivant pas...
Parfois comparé à Clamp, Peach-Pit possède des qualités démesurément supérieures en ce qui concerne la diversité et la qualité du chara design. Sans présenter d'éphèbes au visage triangulaire, l'histoire tient aussi la route. Les poupées sont bien évidemment les plus travaillées avec leurs tenues vestimentaires impressionnantes de détails. Le remplissage est quasiment absent mais le découpage suffisamment réussi pour parvenir à mettre en valeur les personnages, Peach-Pit n'hésitant à faire valoir une case en demi page pour exposer la pose d'un de ces personnages fétiches.
Adapté en animé, Rozen Maiden a aussi connu son petit succès mais qui reste inférieur à celui de DearS plus complet et sans doute plus drôle. Et certainement avec un personnages central plus charismatique. Aussitôt lu, aussitôt oublié, Rozen Maiden manque du petit plus qui lui aurait permit de devenir intéressant. On pourra se consoler avec Cosette...