7.5/10Redrum 327

/ Critique - écrit par Djak, le 04/11/2004
Notre verdict : 7.5/10 - Petits meurtres entre amis. (Fiche technique)

Tags : redrum manga mangas manhwa asuka yasung sung

Le temps d'un week-end, un groupe d'amis fortunés se retrouvent seuls dans un petit chalet isolé. A première vue, on pourrait s'imaginer que l'ambiance va être à la fête et aux retrouvailles. A première vue seulement. Car, au fur et à mesure de la soirée, des tensions vont apparaître, des clivages se former et des conflits se créer. Redrum 327, où comment un week-end sympa va se transformer en vrai cauchemar.
Redrum 327
Redrum 327
Mais ne sautons pas les étapes, et reprenons du début. Sept amis de longue date profitent d'un week-end pour se retrouver. Tous appartiennent à une classe sociale aisée. Parent ministre, juge ou industriel et enfant suivant leurs traces, ils ont tout pour réussir dans la vie. Pourtant, les apparences sont souvent trompeuses. Gahui, nouvelle pièce rapportée de la bande va vite s'en rendre compte. Etudiante en médecine, belle à faire pâlir, elle n'est pas pourtant pas en reste car elle dissimule aussi une partie d'elle-même derrière ce masque digne de Miss France.

Ko Ya Sung, montre avec cette première oeuvre disponible en France un vrai talent de scénariste. En effet, l'auteur nous propose un manhwa passionnant, plein de rebondissements et très surprenant. Redrum 327 étonne par sa qualité scénaristique. L'histoire est montée comme un film. D'ailleurs, Redrum 327 est bourré de références aux slashers et teen-movies américains. Le manhwa commence sur une promesse de soirée digne des parties de American Pie pour se terminer sur une scène que n'aurait pas renier Wes Craven pour son Scream. Mais là où l'auteur fait encore plus fort c'est en arrivant à mettre une ambiance proche de Shining. Au fil de la lecture, le mysticisme se met peu à peu en place. On sent que quelque chose d'anormal est en train de prendre place, de s'installer progressivement. Les rêves de Gahui en sont un exemple parfait. Elle y apparaît comme un spectre, un être éthéré.

Le manwhaga Ko Ya Sung nous propose un travail artistique tout à fait correct dans cette oeuvre. Graphiquement, le trait de l'auteur est précis et clair. La mise en page mélange habilement travail traditionnel et ingéniosité pour les scènes de souvenirs. Ainsi, deux ambiances bien distinctes sont mises en avant. Le côté éthéré des rêves et souvenirs de Gahui est ainsi renforcé. De plus, l'auteur montre son talent dans la représentation de ces personnages possédant chacun un style propre. Ceux-ci sont parfaitement bien dessinés, avec réalisme (certes, ce n'est pas du Katsura). On est donc loin des clichés des manhwa habituels caractérisés par des protagonistes aux jambes immenses à faire pâlir Adrianna Karembeu, aux yeux globuleux à faire pâlir une mouche, au corps difforme à faire pâlir Elephant man. Pour exemple, on citera Audition, Model ou Yureka.
En outre, les quelques pages couleurs en début du volume 01 sont somptueuses. La colorisation donne tout de suite le ton du manhwa. La couleur pastel, limite dévalée, dans des tons très froids pose ainsi l'ambiance. En revanche le bas blesse dans la coloration des planches trop grossières. Au final on a l'impression que l'encrage a bavé. A n'en pas douter, l'encrage de l'édition n'y est pas pour rien.

Justement, en parlant de l'édition, Asuka nous propose pour ce premier volume de Redrum 327 un travail hétérogène. En effet, d'un côté les scans ne sont pas parfaits, avec un encrage raté rendant les planches floues, peu nettes. Et d'un autre coté, Asuka fait un travail quasi parfait sur le packaging de Redrum 327 de toute beauté. La couverture est retravaillée pour l'édition française, utilisant un relief en vernis argenté. De plus, Asuka abandonne pour ce manhwa la jaquette au profit d'une couverture plus rigide avec rabats. Cette méthode offre à l'ouvrage un aspect général plus esthétique mais surtout lui permet d'être plus pratique et moins fragile.

Redrum 327 laisse donc présager du meilleur. La série ne comptant que trois volumes, l'histoire promet d'être menée tambour battant. Pour conclure, j'espère juste que la série tendra plus vers Shining que vers un Scream. Le titre, véritable référence à l'oeuvre culte de Kubrick nous entraîne heureusement à nous incliner vers cette voie.