5.5/10Pretty Face

/ Critique - écrit par Kei, le 02/04/2007
Notre verdict : 5.5/10 - Pretty woman... (Fiche technique)

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Les histoires de petits garçons qui se transforment en fille, on connaît. On connaît même bien. Il faut dire que Ranma 1/2 fut une des premières série - aussi bien en manga qu'en anime - à arriver chez nous. Mais depuis quelques temps, les éditeurs sont moins prudes, et ils n'hésitent plus à importer des séries qui abordent le thème de manière moins conventionnelle. On a ainsi pu découvrir No Bra, qui racontait l'histoire (heureusement pas) vraie d'une jeune homme qui accueille chez lui un ami d'enfance, lequel est devenu un travesti et est amoureux du héros. Oui, cela peut être choquant pour certains, la situation étant déjà assez tordue. Mais on est encore loin du niveau des situations du Jerry Springer Show, et rassurez vous : l'imagination des auteurs japonais dépassera toujours toutes les situations réelles ou fantasmées. Pretty Face en est la preuve.

Sous-titré "Quand l'impossible devient possible", le premier tome aurait tout aussi bien pu être appelé "Quand l'inconcevable devient une série papier à fort tirage". Jugez plutôt : Masashi est une forte tête. Petit, teigneux, arrogant, énervant, violent, il tire son exubérante fierté de sa force et de ses capacités au karaté, seul domaine dans lequel il excelle. Mais tout en lui sommeil un étudiant timide et fleur bleue, amoureux de la jeune Rina. Et il compte bien déclarer sa flamme. En tout cas, il comptait le faire, mais le destin en a décidé autrement. Le bus qui le ramenait chez lui a terminé dans un ravin, et Mashashi n'a pas survécu. Ou en tout cas, on pense qu'il n'a pas survécu. Car bien que ses parents aient identifié un corps, Masashi est vivant. Il a été recueilli par un médecin pratiquant la chirurgie esthétique qui lui a refait un visage à l'identique... mais en prenant pour modèle la seule photo qu'il ait trouvé dans le portefeuille du grand brûlé : celle de Rina. Ce n'est qu'après avoir pratiqué l'opération qu'il se rend compte qu'il a mis un tête de fille sur un corps d'homme. Qu'à cela ne tienne, il refera une opération pour retirer cet organe génital disgracieux et en mettre un autre plus approprié à cette bouille d'ange. Et devinez quelle est la première personne sur laquelle tombe notre héros lorsqu'il sort dans la rue pour découvrir que ses parents ont déménagé sans laisser d'adresse pendant son coma ? Je vous le donne en mille : la fameuse Rina ! Celle-ci ne voit en l'apparition de Mushishi que le retour de sa soeur jumelle, qui avait fugué trois ans auparavant. Et notre héros saute sur l'occasion : en se faisant passer pour la fille prodigue, il peut côtoyer l'objet de son désir toute la journée...

Le seul souci avec ces mangas un peu plus osés que la moyenne, c'est qu'il semblerait que les auteurs pensent que le culot (qui n'en est pas vraiment, les Japonais raffolant apparemment de ces histoires de travestis et de changement de sexe) compense le manque de qualité. En soit, Pretty Face n'est qu'un manga comme un autre. Les scènes comiques ont été vues et revues, dans Love Hina, No Bra ou tout autre série shônen se voulant humoristique. La seule différence ici est l'usage très abondant de Deus Ex Machina et de la violence pour sortir le héros de situations supposées inextricables.

Dommage aussi que les différences physiques garçon/fille ne soient pas plus exploitées. Sans vouloir jouer au rabat-joie, on trouve tout de même assez dur à avaler que personne ne remarque les "formes" de Mushishi lorsqu'il enfile un costume de sport bien moulant. Ou bien qu'il n'ait jamais à s'épiler, ou encore que sa mère ne se pose pas de questions sur ses règles.

On ne s'étendra pas sur des considérations psychologiques : les garçons sont tous des coureurs de jupons affolés par les grosses poitrines et les filles des victimes innocentes de la perversité des hommes, qui passent leur temps à se mettre nues ou presque dès que le taux de testostérone dans les environs approche zéro...

Question dessin, c'est joli, sans plus. On est parfaitement au niveau requis par le genre, qui est en gros celui de Love Hina. Du travail correct et propre, mais sans plus, et surtout sans originalité.

Gageons que ce manga trouvera tout de même son public, que le thème peu courant affriolera.