Les Pika du mois d’octobre 2014
Manga / Critique - écrit par OuRs256, le 05/12/2014Le mois en deux mots trois mouvements : des pouvoirs en vrac, quelques complots, des gueuletons titanesques, de l'amour déguisé, de l'amour pas déguisé, un peu de magie, une pointe de zombies, du paranormal, de la castagne, un ticket pour l'espace, de la course, beaucoup de magie et on finira avec une aventure médiévale. Au cas où vous ne l'auriez pas remarqué, octobre était un mois Ken Akamatsu chez Pika avec pas moins de 7 volumes lus par l'équipe (sachant que deux de ces volumes étaient doubles) !
Area D 3 & 4 : Alors qu’ils sont en plein combat, l’un des gardiens lâche « innocemment » que Jin est responsable de l’incident de Renge, un massacre qui a vu périr plusieurs dizaines de milliers de personnes (altered inclus). C’est alors que les problèmes commencent pour le détenu qui va aussi retrouver un fantôme de son passé… Alors que l’on pensait que la politique de l’île était bien définie par les trois clans, un autre groupe fait son apparition : le conseil des surhommes. Ce dernier tente d’influencer tout le monde dans l’ombre afin de créer le chaos parmi les détenus. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les auteurs ont un véritable talent pour nous proposer des combats absolument dantesques. Les pouvoirs sont utilisés de manière intelligente par les personnages et ça pète de partout ! L’univers se développe de plus en plus et on se rend très vite compte que la vie sur l’île ne se résume pas à « la loi du plus fort », il y a un véritable élément de stratégie que les héros ne pourront pas négliger très longtemps. Area D est un seinen à tendance très shônen mais le titre reste efficace et garde un petit côté complot plus que sympathique. Si vous n’avez pas encore essayé, n’hésitez plus trop longtemps sinon vous risquez d’accumuler un retard assez conséquent.
Bloody Monday S2 7 : Avant dernier tome de la saison 2, les auteurs continuent à faire monter le suspense et ne semblent pas encore décidés à tout nous révéler ! Eh oui, on ne sait toujours pas qui est la taupe qui a coûté la vie au père de Falcon et on ne sait pas encore où se trouve l’objet de toutes les convoitises, la boîte de Pandore… Ryou Ryumon et Kouji Megumi se font plaisir pour ce final en réutilisant le Bloody X et donc en provoquant une véritable hécatombe par les hauts-gradés de la réception présidentielle. Il y a quelque chose que l’on ne peut pas leur enlever ; ils parviennent à créer un climat de tension où l’urgence est presque palpable, un élément dont beaucoup de manga du même genre manquent cruellement. Personne n’est à l’abris si ce n’est les hackers qui se cachent derrière leurs ordinateurs (quoique, même eux se retrouvent rapidement en danger). Même s’il y a eu une petite baisse de régime à un moment, cette deuxième saison de Bloody Monday aura été loin d’être mauvaise et on ne peut qu’espérer que Pika sorte la suivante chez nous (en plus, il n’y a que quatre petits volumes !).
L’Attaque des titans – Before the fall 1 : Alors que les titans viennent d’apparaître, les humains ont érigés des murs qui les protègent de cette menace venue de nulle part. Malheureusement pour eux, certains ont réussi à passer et après un massacre à Shiganshina, des soldats découvrent qu’un bébé à survécu dans le ventre de sa mère alors que cette dernière avait été dévorée (et régurgitée) par un titan… Qui dit série à succès dit arrivée de séries dérivées et c’est exactement ce qu’on a sous les mains. Before the Fall se passe avant la série originale et va nous raconter la création des appareils de manœuvres tridimensionnelles utilisées par Eren, Mikasa et autres personnages de L’Attaque des titans. Pour le moment, on ne le voit pas trop mais on découvre Kyklo, nommé l’enfant titan malgré lui. Ce dernier sera maltraitée jusqu’à sa rencontre avec Carla qui va lui permettre de développer son intelligence et de survivre… Difficile de juger la série avec cette introduction très light. Il ne se passe pas grand-chose dans ce premier volume qui tient plus du récit d’une rencontre qu’autre chose. On voit Kyklo développer ses capacités très rapidement mais sans trop les mettre à contribution. On attendra donc le tome deux pour donner un avis un peu plus tranché. Cependant, on peut quand même se demander ce qui a motivé Pika à nous produire une couverture aussi moche… Quand on regarde la version originale, on se demande comment on a pu en arriver là, que ce soit au niveau du logo ou même de l’illustration utilisée (c’est vraiment pas beau, une série pareille aurait mérité mieux). Espérons que l’éditeur se rattrape sur les suivants…
Le Garçon d’à côté 4 : Les mésaventures amoureuses de Shizuku continuent. Alors qu’elle a mis de côté ses sentiments pour Haru, la jeune fille sera courtisée par un autre de ses amis, Yamaken. Ne sachant plus comment réagir, son esprit continue à tourner jusqu’à ce qu’elle s’arrête tout simplement de réfléchir ! Robico aime jouer avec les nerfs de son personnage principal et c’est tant mieux pour nous les lecteurs. Alors que l’on retrouve avec plaisir la relation Haru/Shizuku qui avait fait la force des premiers tomes, l’auteure vient habilement glisser un rival dans son histoire. Shizuku semble un peu moins stressée, ce qui permet des interactions un peu plus intéressantes que lorsqu’elle se ferme (logique, non ?). Ce qui est très bon dans ce titre, c’est que tout semble se faire assez naturellement dans l’histoire imaginée par l’auteure : les disputes, les réconciliations mais aussi la naissance des sentiments. Evidemment, c’est la preuve d’une fluidité narrative exemplaire qui permet au Garçon d’à côté de garder son statut de très bon shôjo !
Love Hina – Réédition 1 à 3 : Depuis 1999, Love Hina est une série qui a bien vieilli et cette réédition le prouve à merveille. On retrouve avec plaisir Keitarô, Naru et les autres filles de la pension dans une comédie romantique qui a posé les bases du genre. Malheureusement pour le fan, cette réédition n’apporte absolument rien si ce n’est de nouvelles couvertures (plutôt jolies d’ailleurs). La traduction n’a pas été revue et le contenu reste ainsi exactement le même. Je garde donc la conclusion de Nicolas à l’époque en ce qui concerne la série : « Love Hina est une série sympathique et fraîchement conçue, qui ravira certainement les fans du genre malgré le côté répétitif de l'intrigue et la légèreté du propos. L'histoire affiche parfois une certaine peine à rebondir et s'égare assez régulièrement dans des considérations mineures peu intéressantes, mais promet un certain nombre de bons moments, grâce rendue à des personnages somme toute attachants bien que très profondément typés. »
Negima ! – Edition double 12 & 13 : Ken Akamatsu nous prouve qu’il ne sait pas faire que de la comédie romantique depuis quelques temps avec Negima ! Le combat contre Fate est tout simplement dantesque et réussirait presque à rattraper les combats durant la fête de l’école. La plupart des filles (si ce n’est pas toutes) de la classe de Negi ayant maintenant passé un pactio avec lui, c’est une phase d’entraînement qui commence pour tirer le meilleur de chacune d’entre elles. On sent que l’auteur a décidé de faire des choses assez différentes et compte les mener à bien. Fini donc le trop plein de petites culottes et place au shônen dans toute sa splendeur, avec ses batailles, ses pouvoirs, ses phases de repos et autres mystères. Avec seulement six volumes restants pour l’édition double, on commence à en voir le bout, ce qui permettra de commencer UQ Holder, dernière série en date de l’auteur (et qui vient d’arriver chez Pika), d’ici le début d’année prochaine !
Sankarea 8 : Alors que Chihiro est en pleine jungle et essaye d’échapper aux zombies qui y vivent, le père de Darin continue ses expérimentations sur Rea. Alors que la jeune fille constate que la lycéenne zombie a perdu une partie de la mémoire suite aux manipulations de son père, elle commence à changer d’état d’esprit. Malheureusement, face à un adversaire aussi intimidant, rien ne semble acquis d’avance. C’est alors que le grand père de Chihiro entre en scène… Ce huitième volume est une sorte de face à face entre le passé de ZoMA et son futur. Les motivations du grand-père de Chihiro à l’époque semblaient pures mais elles ont été complètement perverties par Salva et son besoin d’amour compulsif (qui ne marche évidemment qu’avec des choses mortes et ressuscitées…). La série semble avoir atteint son point culminant dans ce huitième tome (sur onze). Il ne manque plus qu’un petit flashback sur la mère de Chihiro, une solution permanente pour le remède de Rea et la boucle sera bouclée ! En tout cas, Sankarea reste un titre bien sympa qui se lit sans prise de tête !
Sans honte : Alexia Maccon va se retrouver au centre d’une polémique à cause d’une grossesse qu’elle ne peut expliquer… même en tant que femme mariée ! Elle va donc devoir redoubler d’efforts pour essayer de prouver qu’elle n’a rien fait de mal et retrouver son statut dans une société très (trop ?) traditionnelle. Le troisième volume du Protectorat de l’ombrelle vient de sortir dans la collection Pika Graphics et il faut avouer que c’est toujours aussi réussi. Que ce soit les dessins de REM ou encore l’histoire de Gail Carriger, le titre reste excellent dans son genre. L’auteure mélange parfaitement les différents types de monstres et créée un monde détaillé et dont le traitement des problèmes liés aux créatures surnaturelles est réaliste et bien mené. Avec ses nombreuses pages couleurs, vos yeux auront de quoi se faire plaisir !
Seven Deadly Sins 5 : Après avoir récupéré King, Melodias et ses compères entendent parler d’une arme dont personne ne pourrait se servir se trouvant à Vaizel. Très vite, ils se rendent compte qu’il s’agit de la relique de Diane et se mettent en tête de la récupérer. Pour cela, il faudra remporter un tournoi riche en ennemis… Le combat faisait déjà rage dans le tome précédent mais il semblerait que Nakaba Suzuki soit déterminé à nous montrer toutes les qualités de ses personnages. Il se permet même de faire quelques petites références très occidentales. Il glissera ainsi un petit clin d’oeil à Alice in Wonderland et l’intègrera d’ailleurs parfaitement dans l’histoire puisque Diane pourra se battre « normalement » suite à cet événement (c’est peut-être obscur comme ça mais quand vous lirez, ça sera évident !). Les chevaliers sacrés ne semblent pas être aussi violents que prévu et on se rend rapidement compte que certains ont même un caractère très volage. Avec un peu d’humour un peu pervers, pas mal d’action et de la castagne à ne plus savoir qu’en faire, Seven Deadly Sins s’impose ce mois-ci comme l’une des lectures shônen les plus sympathiques.
Space Brothers 8 : *ATTENTION SPOILER POTENTIEL* Après un septième tome riches en émotions avec le décollage et l’arrivée d’Hibito sur la lune, Chûya Koyama ne perd pas le nord et nous donne les résultats tant attendus des tests de la JAXA. Alors oui, même si on se doutait très bien que Mutta serait pris, il faut avouer que ça fait quelque chose de le voir choisi. L’atmosphère créée par l’auteur est totalement différente de celle qui accompagnait l’alunissage de son frère dans la mesure où il n’y a absolument aucune tension. Le jeune homme, même s’il stresse un peu, n’est pas complètement focalisé sur le coup de fil qu’il doit recevoir. Il vaque à ses occupations et continue à espérer. La façon dont il prend la nouvelle est plutôt bien amenée et parfaitement en adéquation avec le personnage. Que dire de plus si ce n’est que Space Brothers se poursuit sans déperdition de qualité. Chaque chapitre à son importance, sa scène clé, son moment émotion… En deux mots, c’est bien dosé (oups, ça fait plus que deux ça…) !
Tsubasa RESERVoir CHRoNiCLE – Edition double 6 : Alors qu’ils sont dans le pays de Piffle, Shaolan et toute la troupe participe à une course endiablée (le concept est assez similaire à celui des courses de podracers de l’univers Star Wars) dans le but de récupérer une nouvelle plume de Sakura. Malheureusement, de nombreux ennemis les attendent… Les CLAMP changent un peu de style puisqu’il n’est pas vraiment question de combat mais plutôt de talent : celui de maîtriser le véhicule à haute vitesse mais aussi celui de ne pas se laisser prendre aux nombreux piègent qui jonchent le circuit. Dans ce genre de passage, c’est le rythme qui fait tout (si le lecteur perd l’impression de vitesse et de danger permanent, tout est fini) et force est de constater que les auteures assurent. Leur trait si particulier leur permet d’atteindre un dynamisme irréprochable et donc de mener leur course de bien belle manière. Elles en profitent aussi pour disséminer quelques nouveaux éléments de scénario qui nous laissent deviner un futur pas très rose pour Shaolan, Kurogane, Fye, Sakura et Mokona évidemment…
UQ Holder 1 & 2 : La nouvelle série de Ken Akamatsu est arrivée au mois d’octobre chez Pika avec ses deux premiers tomes. Elle nous raconte l’histoire du jeune Tôta Konoe, campagnard qui rêve d’aller à la capitale. Depuis la mort de ses parents, il vit avec sa prof, Yukihime, une jolie blonde ultra-balèse. Le maire du village a été clair, tout ceux qui voudront voler de leurs propres ailes et aller à la capitale devront l’affronter et la battre. Coup de chance (ou pas) pour Tôta, l’attaque d’un ennemi de la jeune (?) femme révélera sa véritable identité. Elle n’est autre qu’Evangeline A.K. Mc Dowell (oui oui, le vampire de Negima!) et elle est immortelle… Commence alors une aventure où la vie et le temps prennent une valeur différente, moins convenue. Les fans de l’auteur le remarqueront dès le début mais le fanservice caractéristique de l’auteur est limité au maximum, ce qui profite grandement à l’action. Eh oui, suivant un peu ce qui s’est passé dans les derniers tomes de Negima!, Ken Akamatsu donne la priorité au combat dans cette nouvelle série que l’on pourrait difficilement catégoriser autrement que comme un shônen. Les nouveaux personnages s’intègrent plutôt bien dans l’univers créé par l’auteur dans sa précédente série. Eh oui, les liens sont nombreux et même s’il ne semble pas réellement nécessaire (au sens strict du terme) d’avoir lu Negima! avant de s’attaquer à UQ Holder, le plaisir de lecture n’en sera que plus grand si vous pouvez reconnaître et comprendre toutes les petites allusions disséminées dans ces deux premiers volumes. Pour l’instant, l’histoire reste assez basique avec un fil rouge encore incertain. Sachant que l’auteur utilise des immortels, il peut les utiliser et même les user autant qu’il le souhaite dans une histoire où le temps n’aura pas forcément une grande incidence mais devrait compter aux yeux du héros qui cherchent à conserver les liens tissés avec ses amis humains. Un démarrage canon avec des scènes de combats nerveuses à souhait, on peut dire que le retour d’Akamatsu est un succès, non ?
Yona, Princesse de l’aube 3 : Yona et Hak trouvent le fameux prêtre capable de leur prédire l’avenir et vont réussir à gagner sa confiance. Il va alors les lancer sur les traces de quatre guerriers légendaires censés épauler la princesse dans sa quête de récupération du trône. Mizuho Kusanagi accentue l’aspect « voyage initiatique » de son titre en donnant à Yona un objectif secondaire qui l’aidera (normalement) à atteindre son objectif principal. En trouvant ses quatre gardes du corps, elle pourra ainsi prétendre à ses fonctions officielles et tenter de reprendre le trône des mains du traître qui a tué le roi. En tant que shôjo, le titre s’enfonce petit à petit. L’auteure veut trop jouer avec les genres et ne parvient pas à bien équilibrer son histoire. En introduisant petit à petit plus de prétendants pour Yona (qui plus est dans sa garde personnelle), elle s’expose à de nombreux problèmes scénaristiques Comment créer l’unité dans un tel groupe ? Comment faire en sorte qu’ils ne perdent pas de vue leur objectif principal ? Pour le moment, on semble plus perdre du temps en querelles inutiles qu’autre chose… Allez, fini la palabre, vous l’avez probablement déjà compris mais pour le moment, Yona, Princesse de l’aube n’est pas une série que je recommande particulièrement.