La Musique de Marie
Manga / Critique - écrit par Kei, le 02/10/2005 (
Sur un monde étrange, fait d'îles de petites tailles, vit Kaï. Cet orphelin d'une quinzaine d'années possède un don particulier : il entend le monde qui l'entoure, que ce soient les animaux, les arbres ou même les minéraux. Sa meilleure amie s'appelle Phiphy. Elle est issue d'une grande famille de l'île et aime secrètement Kaï. Malheureusement pour elle, toute l'attention de celui-ci est retenue par cette géante qui vole dans le ciel et par la musique qu'il joue. Cette géante c'est Marie : pour les habitants des îles, elle est une déesse. Mais pour Kaï, elle est plus que ça.
Baba cool
La Musique de MarieUne histoire d'amour conventionnelle de plus ? On pourrait le croire, d'autant plus que les préoccupations amoureuses semblent être les seuls problèmes que rencontrent les habitants de ce monde. Il faut dire que ces îles sont une sorte de paradis sur terre : il y fait beau, les paysages sont magnifiques, tout le monde s'entend bien... Mieux, bien qu'il n'y ait ni électricité ni science, les habitants possèdent tout de même un confort moderne qui leur est apporté par des automates. Ces machines mues par une force mystérieuse (mais disponible en quantité illimitée) aident les humains dans leur vie de tous les jours. Pas de pollution donc, ni aucun des problèmes liés au développement technologique moderne. On se croirait dans un rêve d'écologiste idéaliste.
Cette impression est renforcée par le dessin. Celui-ci est tout en rondeur, et fait très années 70. On pense à des bandes dessinées comme Olivier Rameau, les couleurs en moins. Pour un lecteur de bande dessinée franco-belge, le dessin et le design font un peu vieillots, mais pour quelqu'un qui ne connaît que le manga, il est différent, osé et surprenant.
Pas si cool que ca
Arrivé à la première moitié du tome 1, on se dit que le mot mièvre risque d'être le principal adjectif pour décrire ce manga. Mais il n'en est rien car le héros commence à chercher des réponses, à gratter sous la peinture pour découvrir l'histoire du monde, les pourquoi de la religion et surtout qui est Marie.
Et c'est vers la fin du premier tome que l'intérêt du lecteur s'éveille vraiment : on découvre que tout n'est pas si rose, ni du coté du monde, ni de celui du héros. Tout gagne en profondeur, on découvre que Marie n'est pas si bienveillante que cela, etc... Tout cela pour finir de manière surprenante, totalement inattendue.
Mais La Musique de Marie pêche par un manque de rythme certain. De plus, l'aspect roman à l'eau de rose ne disparaît jamais et fait perdre de la profondeur à l'intrigue et au monde. On ne s'ennuie jamais dans ce manga, mais on tourne rarement la page en étant impatient de savoir ce qui nous attend. Restent des bonnes idées, un monde hippie et une édition Sakka impeccable, comme toujours.