Le Micmac de l’été #3 - Il va y avoir du sport !
Manga / Critique - écrit par OuRs256, le 29/07/2015Troisième jour et on tient toujours le coup avec de quoi vous faire bouger un peu pendant ces chaudes journées d’été. Bon, c’est vrai que dans mon nord natal, il pleut depuis 3 jours mais je garde espoir et au pire, je peux toujours m’évader avec Ippo et consorts !
Captain Tsubasa 29 (Glénat) : Festival de triplés dans le foot des années 90.
Le Japon, toujours aux prises avec l’Italie voit le retour de l’un de ses enfants prodiges : Taro Misaki. Le jeune garçon peut reformer son duo en or avec Tsubasa dans le but de battre Zino, le gardien… en or aussi. Est-ce qu’on peut en déduire que les Japonais ont quelque chose pour l’une des rares valeurs sûres de l’économie mondiale actuelle ? Peut-être, qui sait…
En ce qui concerne le contenu, une très grosse partie du tome est consacrée au match contre l’Italie, histoire de bien mettre en valeur tous les éléments de la formation japonaise, maintenant au complet. Evidemment, avec tant de démonstration de talent, les problèmes de proportion de Yoichi Takahashi se font encore plus prononcées que d’habitude… et force est de constater que ça ne gêne absolument pas la lecture !
Il y a, bien sûr, le côté nostalgique à prendre en compte mais même sans ça, le titre reste plutôt fun à lire et on arrive au bout sans s’ennuyer. Tout fan de football moderne vous dira que c’est du grand n’importe quoi, qu’à la vitesse où ils traversent le terrain, ils font au moins trois kilomètres à chaque fois. Ce n’est pas faux mais c’est ce qui fait tout le charme du titre : son incohérence totalement assumée !
Niveau édition, on notera pas mal de mots manquants et quelques inversions de bulle assez gênantes, chose assez courante sur ce titre malheureusement… Au final, on a un volume sympathique mais sans plus. On connaît tous les « tours scénaristiques » de Takahashi, ce qui lui rend la tâche plus ardue pour nous surprendre !
Chihayafuru 12 (Pika) : Euh… UNO ! UNO ! Mais j’ai dit UNO les mecs !
Après leur difficile rappel à la réalité l’année précédente, Chihaya et ses amis tentent une fois de plus de marquer le monde du Karuta de leur empreinte. On l’attendait depuis plusieurs tomes et l’auteur a enfin daigné faire jouer Arata. Ce n’est pas un gros match ou quoi que ce soit mais il faut avouer que ça fait plaisir de revoir celui par qui tout a commencé.
Du côté des matchs du tome, rien de très violent. On a le droit a deux confrontations que les héros passent assez facilement. Après tout, ce n’était que les éliminatoires. Les sentiments de Chihaya sont très concentrés sur la victoire, quoi de plus normal ? La jeune fille n’hésite plus, elle n’a pas le trac comme l’année précédente ; elle est prêt à tout affronter.
Petit détail complètement inutile mais toujours intéressant à signaler, les t-shirts des protagonistes arborent un fier « Caruta » au niveau de la poitrine. Bien évidemment, c’est moment du débat K ou C. Quand on y réfléchit, le « Caruta » est un jeu de « Cartes » (c’est probablement ainsi que l’auteure l’a vue). Cependant, il ne faut pas oublier qu’en rômaji (transcription officielle des caractères japonais), le C n’existe pas et tout son qui serait une sorte de K/QU serait transcrit avec un K. Pika a quand même eu la présence d’esprit de ne pas modifier l’orthographe par souci de cohérence éditoriale, ce qu’on ne peut que saluer. De toutes façons, leur transcription n’est pas incorrecte donc le problème ne se pose pas vraiment !
La où on peut être un peu plus critique, c’est sur l’édition. C’est peut-être uniquement sur les tomes que l’on a eu ici mais il y avait de grosses taches noires un peu partout dans le tome, chose assez dommage quand on apprécie le trait de Suetsugu…
Quoi qu’il en soit, ce douzième tome de Chihayafuru introduit parfaitement le championnat national et aussi la détermination des protagonistes à se dépasser et arriver à faire mieux que par le passé. Chihaya est remontée à bloc en tout cas !
Dream Team 19/20 (Glénat) : « Hazy, même à la rue, je joue au basket ! »
Pour les amoureux des parquets, la sortie d’un nouveau Dream Team est toujours une belle occasion. Depuis l’arrivée des tomes doubles, il y a surtout de quoi lire ! Alors qu’on se trouvait la dernière fois à une croisée des chemins (rappelez-vous, le club s’était vu donner une nouvelle chance de montrer sa valeur), Takeshi Hinata ne semble pas pressé de revoir ses personnages jouer dans un match de haut niveau.
Au contraire, il profite de ce renouveau pour faire un nouveau détour. Au détour d’un achat de nouvelles baskets, Sora va se faire un nouvel ami mais aussi un nouveau rival appelé Nino et c’est lui qui va parler à Kuzuryu de ce nouveau défi. Une fois de plus, le problème sera de taille (jeu de mots !) et ne pourra pas être vaincu facilement. Le petit lycéen va chercher des solutions, petit à petit, dans le jeu.
Il n’est d’ailleurs pas le seul puisque Mokichi tente de nouveaux mouvements, Chiaki continue son évolution monstrueuse, etc. En fait, tous les membres de l’équipe commencent à devenir de vrais basketteurs, complets et capables d’affronter les équipes les plus fortes lors du tournoi inter-lycées car l’objectif n’a pas changé et il leur faudra participer à de nombreux matchs avant de pouvoir l’effleurer, si tant est qu’ils y arrivent un jour.
Petit bémol dans l’édition de Glénat quand même puisque les tomes doubles rendent la lecture assez difficile, la faute à de nombreuses bulles mangées lorsqu’elles sont trop proches de la reliure (qui perdent donc en souplesse comparés à des tomes normaux).
Dans son oeuvre, Hinata digresse, il dépasse même le volume 20 alors que pour lui, c’est la longueur parfaite pour un manga. En fait, son histoire lui échappe et les personnages qu’il a créé ne grandissent pas aussi vite qu’il l’avait prévu, en bon lecteur de shônen. Non, ses basketteurs sont plus réels, plus saisissants que les bellâtres moisis de Kuroko’s Basket, ils sont plus plus hargneux même si moins bien lotis que ceux de Slam Dunk…
De toutes les oeuvres liées au basket, Dream Team est de loin la plus réaliste, la plus chargée en émotion mais aussi l’une des plus réussies graphiquement (le trait d’Inoue n’était pas encore au niveau de Vagabond lors de la parution de Slam Dunk). Pourtant le titre est injustement boudé par le public français. Il faut que ça change… vite !
Gintama 33 (Kana) : Être père-noël, ce n’est pas de tout repos !
Je le sais très bien : je triche totalement en mettant le trente-troisième volume de Gintama (qui n’est absolument pas un manga de sport) dans cet article mais peu m’importe ! Pourquoi ce choix ? Tout simplement pour la compétition puisque ce tome en est truffé !
On commence bien évidemment avec la fin de l’histoire d’Ana Ketsuno, cette exorciste qui officie en tant que présentatrice météo se trouve au centre d’une querelle séculaire entre deux clans et ne va même pas se rendre compte de ce qui se passe autour d’elle ! Plutôt que de régler ça avec un combat dans les règles de l’art, Sorachi nous propose deux petites épreuves aussi débiles les unes que les autres dont une qui fera la part belle aux « boules » de Gintoki (oui oui, ça ne s’invente pas !).
S’ensuivra une deuxième compétition, celle du meilleur père-noël mais dans un registre totalement différent. Alors qu’il y avait une certaine composante « combat » dans les épreuves des exorcistes, ce grand n’importe quoi imposé par Kagura va plutôt mettre en avant les talents d’acteurs des prétendants au titre.
Comme d’habitude dans la série de Sorachi, les « histoires » n’ont ni queue ni tête et même les personnages semblent en avoir conscience (brisant ainsi le mur entre l’oeuvre et le lecteur) et tout se termine dans un chaos indescriptible, produit du génie de l’auteur.
Inutile de vous rappeler que l’humour omniprésent est toujours axé très en dessous de la ceinture. En bref, Gintama, c’est pipi-caca, c’est débile, c’est un foutoir pas possible… mais qu’est-ce qu’on aime ça !
Ippo S4 9 (Kurokawa) : Un gnon, deux gnons, trois gnons...
*ATTENTION, ON VA VOUS SPOILER SEVERE*
Malgré un combat plutôt sympathique du côté d’Itagaki (où on comprend que le petit jeune, c’est un génie aux réflexes de malades), aucun fan d’Ippo ne pourra ressortir satisfait de ce neuvième tome de la quatrième saison. Alors qu’on l’attend depuis une bonne cinquantaine de volumes, on nous dit que le combat entre Ippo et Miyata n’aura pas lieu.
Pourquoi ? « Parce que ce n’était pas leur destin ». Euh… Sérieusement ? M’sieur Morikawa, on vous aime bien, mais là y’a quand même un problème… Le lecteur restera un moment assommé par cette révélation qui arrive comme un cheveux sur la soupe. On ne sait pas d’où ça vient ni pourquoi l’auteur l’a prise.
De mon côté, je pense surtout que, pour lui, dessiner ce combat aurait signifié la fin de son manga (même si un manga comme Dragon Ball lui donnera très facilement tort, le revanche du duel entre Goku et Végéta ayant lieu quelques volumes avant la fin). Quand on y réfléchit un peu, la rivalité d’Ippo et Miyata, c’est un peu ce qui faisait avancer le jeune homme, ce qui le poussait à se dépasser ; un peu comme le mangaka qui a toujours cherché à aller plus loin.
Maintenant qu’il n’a plus vraiment de « rival », Ippo va devoir se trouver une autre raison de combattre, se forger un nouvel idéal et le lecteur va devoir faire le deuil d’une revanche qu’il ne verra donc jamais.
Coup dur ? Coup de génie ? Coup de folie ? Pour le moment, je plancherais plutôt pour le dernier même si j’avoue que je préfèrerais largement me tromper…