Le Micmac de l’été #18 - Monstres et créatures divers et variés
Manga / Critique - écrit par OuRs256, le 25/08/2015Les monstres, il y en a un sacré paquet. Qu’ils soient intéressants ou non, les auteurs savent (presque) toujours les utiliser à bon escient. Créatures, titans, dragons, … Le micmac du jour vous en présente un sacré paquet !
6000 3 (komikku) : Sous l’eau, personne ne vous entendra crier…
Sachant que parler des événements de ce troisième volume reviendrait à vous ruiner une grosse partie de l’histoire, je ne vais évoquer qu’un seul élément histoire de limiter les dégâts.
L’attaque du Dr Hershback va venir donner des informations importante sur la nature de la menace qui pèse sur les résidents du Cofdeece. Alors que ces derniers sont isolés par « ceux d’en haut », ils vont devoir affronter des créatures très proches des zombies mais qui possèdent des particularités spectrales.
En effet, ils apparaissent comme des ombres assoiffées de chair, des choses dénuées de consistance, de forme physique. La façon dont l’auteur les dessine vient d’ailleurs renforcer cette idée de légèreté. KOIKE utilise un noir profond, sans trames, où il va engouffrer certaines scènes.
On se sent presque aspiré dans cette absence de couleur, de lumière et même de vie. Pourtant, ces « créatures » semblent n’avoir aucun mal à se déplacer dans ces ténèbres, ce qui leur confère un aspect inquiétant et les rend difficiles à appréhender.
6000 est un titre qui capitalise sur la pression, le non-dit, l’angoisse. Même si on nous donne des pistes sur l’origine de la menace, on ne sait jamais vraiment ce qu’ils sont, pourquoi il s’attaquent à l’équipage du complexe et surtout, pourquoi les pontes de la société ne leur vienne pas en aide (même si le dernier tome devrait nous éclairer sur ce point).
Au final, on se retrouve avec un tome prenant, à la mise en scène excellente, véritablement soignée. Il y a une envie d’inspirer l’angoisse visible dans le travail de Nokuto KOIKE et on espère qu’il réussira son final avec brio.
L’Attaque des titans 14 (Pika) : « Je voudrais déjà être roi. »
Attention ! Ne cherchez pas de titans dans ce volume, vous n’en verrez point ! Hajime ISAYAMA profite de ce quatorzième tome pour développer un plan complexe qui vise à changer le monde qu’il a créé.
Le volume 13 se terminait par une révélation assez violente et c’est sur cette information qu’Erwin a monté un plan capable de faire éclater la vérité au grand jour. Le militaire en a assez des cachoteries du pouvoir en place et compte faire quelque chose pour faire en sorte qu’ils réalisent leur erreur.
Evidemment, la valeur d’Eren et de Christa (ou plutôt Historia) grimpe à une vitesse folle et tout le monde se les arrache. Les brigades spéciales interviennent et on y trouve même un adversaire à la mesure de Livaï, chose qui n’était pas arrivé depuis bien longtemps.
Cependant, ce n’est pas vraiment le combat qui est intéressant dans les chapitres que l’on nous présente cette fois-ci mais plutôt la façon dont on ISAYAMA fait avancer les choses. Il nous place, dans un premier temps, dans la peau d’Erwin et ce dernier va tenter de recruter Pixis, un meneur d’hommes comme il en existe peu.
Cette discussion, d’homme à homme, va nous permettre de comprendre comment fonctionne le cerveau du leader du bataillon d’exploration mais aussi un pan de son passé. Il n’est pas devenu celui qu’il est par hasard et ne doit ses capacités qu’à lui-même.
On retrouve ensuite l’escouade de Livaï qui va tenter un coup pour piéger les brigades spéciales. Encore une fois, il n’y a ici que la mise en place et les réflexions liées au plan, ISAYAMA gardant l’exécution pour un peu plus tard. Intérêt de la manoeuvre ? On découvre un peu la façon de fonctionner de l’escouade et la manière dont les différentes individualités se mélangent pour arriver à une conclusion commune.
Point d’action donc mais un tome particulièrement dense en ce qui concerne l’histoire qui avance très vite. Avec les nombreux obstacles sur leur route, le bataillon d’exploration n’est pas au bout de ses peines et, comme toutes les révolutions, la leur ne devrait pas se faire sans verser le sang.
Monster Hunter Epic 2 (Pika) : Des saucisses de dragon pour vous ma petite dame ?
Yamato et Mui sont toujours aux prises avec un brachydios qui leur donne du fil à retordre. Cependant, l’arrivée de Brandon Maïmaï va leur permettre de renverser la vapeur. C’est fou ce que la dynamique d’une équipe peut changer lorsqu’un membre est remplacé par un autre. On le voit bien ici avec l’intervention de personnage farfelu qu’est Maïmaï.
Possédant bien plus d’expérience que les deux autres chasseurs, elle va leur donner de quoi évoluer très rapidement en canalisant leurs qualités individuelles. Evidemment, puisqu’elle connaît Kuja, le lien était facile et on se dirige doucement mais surement vers des retrouvailles collectives avec « le vieux ».
Ce volume est ainsi placé sous le signe de l’entraînement puisque Maïmaï va préparer Yamato et Mui pour la Monster Hunter Festa, un grand rassemblement qui permet de décider qui est le meilleur chasseur. A leur ancien niveau, ils n’auraient pas eu la moindre chance mais après 6 mois de galère… Qui sait ?
En lisant Monster Hunter Epic, on ne peut qu’admirer le trait magnifique de Ryuta FUSE. Les monstres sont… monstrueux et les armures des personnages sont de plus en plus détaillées au fur et à mesure qu’ils les modifient grâce aux peaux des monstres qu’ils parviennent à terrasser.
On se trouve donc avec un tome d’un classique à faire peur mais qui se lit d’une traite. Il y a pas mal de facilités scénaristiques mais ce n’est jamais mal amené. Epic est un titre qui s’admire plus qu’il ne se lit et qui a le potentiel pour durer un bon moment.
Pokémon Rubis et Saphir 3 (Kurokawa) : Monstres et compagnie.
Le combat final est arrivé ou du moins… Les chefs des teams Aqua et Magma ont décidé de raviver la colère des légendaires Kyogre et Groudon.
Comment dire… les deux monstres de poche (qui sont plutôt géants en fait) sont tellement obnubilés par leurs combats qui détruisent absolument tout sur leur passage… Que ce soit Rubis ou Saphir, les deux jeunes dresseurs vont donc être mis à rude épreuve…
Une bonne partie du volume est consacré à la relation entre Rubis et Saphir. Ils se connaissaient depuis longtemps même si la jeune fille l’avait oublié et on comprend mieux pourquoi Rubis a consacré de nombreuses années aux concours plutôt qu’aux combats.
Comme d’habitude, les auteurs parviennent à utiliser des éléments du jeu mais sans le reprendre complètement. Il y a donc pas mal de choses qui changent et de nombreux éléments du scénario qui vont être modifiés, adaptés pour un format manga. En lisant Rubis et Saphir, on ne peut considérer Rubis comme le héros de l’histoire que vers la fin.
Le seul reproche que l’on peut faire au combat final, c’est l’intervention du dernier pokémon de Rubis. Ce dernier sort un Celebi d’on ne sait où qui va servir de deus ex machina et tout arranger pour que tout soit magnifique « dans le meilleur des mondes ».
C’est un peu dommage, surtout quand on voit l’effort de mise en scène fait par les auteurs pour en arriver là : sacrifices, nouvelles amitiés, dépassement de soi… Tout ça va être un peu éclipsé par ce final plus « magique » qu’autre chose et qui vient retirer toute la tension apporté par la lutte épique de Kyogre et Groudon.
Le dernier tome de la saga Rubis et Saphir est riche en action et révélations, un style que les auteurs privilégient pour clôturer leurs récits (on avait pu voir des choses similaires dans La Grande Aventure et Noir et Blanc). En résulte un énorme micmac qui va puiser dans le meilleur de ce que les jeux ont à offrir, une belle réussite !
Tokyo Ghoul 12 (Glénat) : Des goules et des hommes.
Les errances de Ken continuent puisque le jeune garçon a encore beaucoup de mal à comprendre la voie à suivre. Il se pose notamment des questions sur celui qu’il est devenu. Etait-ce vraiment une bonne chose de changer à ce point ? A quel point était-ce une nécessité ?
D’une part, en rencontrant Toka, il va se rendre compte qu’il a peut-être déçu ceux qu’il aimait en changeant autant. Il a perdu une part de son innocence et de ce qui faisait de lui Ken Kaneki. C’est un peu comme un adolescent qui passerait à l’âge adulte même si Toka a du mal à l’admettre.
D’autre part, en discutant avec le patron de l’antique, il va vite remarquer que son évolution lui a quand même permis de faire des choses dont il n’aurait jamais été capable auparavant. Comme tout le monde, le temps et certains événements l’ont changé même si, au fond, il reste le même.
De plus, en parlant avec Yomo, il va voir que même si c’est grâce à Lize qu’il a obtenu son pouvoir, ce n’est pas elle qui a fait de lui ce qu’il est maintenant et surtout, que c’est grâce à sa propre force qu’il livre ses combats.
Alors que de nombreux éléments se mettent en place pour préparer la fin, on sent dans ce douzième tome que Sui ISHIDA affectionne tout particulièrement le personnage de Ken. Il se permet de lui réserver une introspection complète en le faisant interagir avec trois personnes qui ont changé sa vision du monde, de quoi donner quelques éléments de réflexion à tous les lecteurs.
Plus que deux tomes avant la conclusion. Tokyo Ghoul est une série enivrante, qui vous prend aux tripes une fois commencée. C’est beau, réfléchi et bourrés de petites phrases qui viendront hérisser vos poils. Après, que vous frémissiez de plaisir ou d’effroi, tout dépend de vous.