Le Micmac de l’été #16 - On a tous été une adolescente en mal d’amour un jour…

/ Critique - écrit par OuRs256, le 20/08/2015

Pour ce quinzième Micmac, je vais tenter de faire ressortir la jeune fille en fleur qui est en vous. Quoi ? Je ne suis pas lu que par des adolescentes âgées de 14 a 17 ans ? Zut alors… Bah… C’est pas grave, de toutes façons, certains des titres qui suivent sauront plaire à un public assez large. A moi la ménagère qui regarde TF1 !


Daytime Shooting Star 1 & 2 (Kana) : Des étoiles dans les yeux, une tarte dans la gueule !

Pour résumer rapidement l’histoire, Daytime Shooting Star raconte l’histoire de Suzumé, une jeune fille qui est plutôt bien dans sa campagne mais qui va être envoyée à la ville lorsque ses parents vont devoir déménager pour le travail. Elle va être envoyé chez son oncle qui tient une sorte de pub où vient tous les jours l’un de ses futurs professeurs…

NON ! Je vous arrête tout de suite. Daytime Shooting Star n’est pas une simple romance élève/professeur comme on pourrait s’y attendre. En fait, le titre de Mika YAMAMORI, c’est plutôt l’histoire d’un changement pour le moment. 

Suzumé est clairement une campagnarde. Que ce soit dans l’âme ou dans sa façon d’agir ! Elle n’hésite d’ailleurs pas à coller une beigne à l’une de ses camarades qui tente de la déstabiliser. Une héroïne forte, très forte même, voilà qui change des habituelles jeunes filles fragiles que l’on présente en permanence. 

La jeune lycéenne fait quand même attention à son look et cherche à se faire des amis mais jamais au détriment de ses principes. En réalité, Suzumé, c’est juste une fille bien qui cherche à découvrir le nouvel univers dans lequel elle a été parachutée. 

C’est là qu’intervient le professeur en question qui sera là pour l’épauler quand son oncle ne le pourra pas (après tout, il a un travail et ne peut pas aller à l’école avec elle). Forcément, le prof étant jeune, avenant et facile à aborder, les sentiments de la jeune fille vont devenir fous. 

Le sentiment amoureux naît souvent dans les périodes de trouble. Il n’est pas rare d’éprouver des sensations particulières quand une personne nous lorsque l’on est en danger ou que l’on a pas le moral. Eh bien, pour Suzumé, il y a un peu de ça. Pour l’instant, elle ne sait pas trop comment gérer sa nouvelle situation (ou du moins je l’espère sinon ça va faire une relation assez malsaine quand même). 

Au niveau des situations : essayage d’uniforme, chamailleries entre filles, sortie scolaire qui tourne au vinaigre… Mika YAMAMORI ne va pas révolutionner le genre. Cependant, elle s’attelle à donner une touche d’originalité à chaque fois en passant par le vécu « paysan » de Suzumé.

Il y aura donc la fameuse gifle (qui m’a tout de suite fait adorer le personnage de Suzumé, je ne vous le cache pas) mais aussi un peu de survie en montagne et des tentatives d’étude (j’ai l’impression que l’auteure voit un peu les campagnards comme des idiots…).  

Graphiquement, c’est plutôt joli pour du shôjo avec une utilisation minimaliste des trames du genre. Il n’y a pas énormément d’étoiles, de paillettes, de coeurs… chose plutôt agréable pour un public plus masculin qui pourra se plonger dans le titre sans trop de soucis.

L’édition de Kana reste fidèle à elle-même. Des textes qui pourraient être écrits un peu plus gros histoire que les lecteurs ne se bousillent pas les yeux et un tome qui n’est pas bien grand… On notera quand même une adaptation bien faite avec un vocabulaire adapté aux situations et à la personne qui parle (rappelez-vous, il y a des paysans dans l’histoire !).

Au final, ce nouveau titre de Kana est une bonne surprise. L’héroïne porte admirablement la série et réussit à rendre drôles les choses les plus banales possibles (on parle d’essayage d’uniforme, s’il vous plait !). Il n’y a plus qu’à espérer qu’on ne tombe pas trop dans la mièvrerie !

L-DK, 3 & 4 (Pika) : « C’est ma chambre ! » 

3/Dans le troisième tome de L-DK, ce ne sont pas des singes amoureux que vous retrouverez mais deux colocataires en proie à des sentiments de jalousie intense. En réalité, c’est plutôt Aoi qui commence à avoir du mal à gérer ce qu’elle ressent mais quand même…

Le premier problème vient de la prof très collante et très entreprenante des deux lycéens. Etant moi-même dans la profession, je peux dire que la jeune femme serait renvoyée immédiatement et même poursuivie pour harcèlement sexuel sur mineur… 

Elle s’agrippe, littéralement, à Shûsei, elle le suit partout et ne le laisse pas respirer. Elle va même jusqu’à faire en sorte de se retrouver dans une chambre seule à seule avec lui… Son langage est particulièrement agressif (niveau insinuations, etc) et c’est même étonnant qu’aucun élève ne se soit plaint de son attitude. 

Qu’à cela ne tienne, l’auteure insiste bien sur la poitrine opulente de la prof en question et sa qualité d’adulte pour expliquer la jalousie ressentie par Aoi qui a décidément du mal à voir Shûsei se faire balader. Après, elle n’ose rien dire donc… tant pis pour elle ! 

Alors qu’elle a expérimenté ce sentiment de jalousie, elle va tenter de le faire vivre à Shûsei en utilisant son frère. Ayu WATANABE introduit ainsi un personnage intéressant et qui n’est pas anodin quant au passé du jeune garçon. Une rivalité existe déjà entre eux mais elle semble un peu en veille. 

Aoi va donc tenter de la raviver, un peu en vain. C’est l’occasion pour une flopée de situations peu crédibles, peu originales qui ne mèneront… à rien, du moins pour le moment. C’est dommage car le frère est un personnage assez dense, que l’auteure aurait pu utiliser un peu plus intelligemment. 

Le troisième volume de L-DK se lit mais ne révolutionne pas le genre. Il y a dans cette série un petit quelque chose d’agréable mais que l’auteur a du mal à cultiver tant ça reste en fond. Ce n’est pas mauvais mais ce n’est pas original non plus et pour le moment, il n’y a pas grand chose qui vous pousserait à prendre ce shôjo plutôt qu’un autre ; dans le catalogue Pika, il y a de quoi faire. 

4/Dans le quatrième opus de L-DK et on retrouve les deux tourtereaux exactement comme on les avait laissés : un peu en proie à la jalousie mais chacun à leur façon. 

La « collocation » qui était pourtant annoncé comme un point clé de l’histoire est de moins en moins utilisée par l’auteure pour rapprocher les personnages. Ils sont maintenant clairement habitués l’un à l’autre et même Aoi commence à être laxiste.


C’est d’ailleurs elle qui servira de ressort comique principal avec une passion nouvelle formée pour… le corps de l’homme ! Après une discussion avec ses amies, elle se met en tête d’observer son colocataire dans les moindres détails. 

Evidemment, elle passe pour une grosse perverse et Ayu WATANABE fait plaisir en inversant les rôles. D’habitude, ce sont plutôt les garçons qui font ce genre de choses et même si l’auteure ne creuse pas, on a (un faible) sentiment d’originalité. 

On a aussi le droit dans ce tome à la rivale plus jeune. Manque de chance, je l’ai lu dans un autre série il y a quelques jours… et c’était absolument identique : une cousine plus jeune qui tombe amoureuse du personnage masculin principal et qui attaque de manière frontale et violente la petite amie. 

Comment dire… Pourquoi pas mais encore une fois, l’auteure reste en surface. Elle ne creuse pas du tout la relation entre Shûsei et sa cousine et on ne sait pas vraiment ce qui les lit autant même on a quelques pistes très légères. 

Si vous aviez pris vos aises avec les personnages d’Ayu WATANABE, ce n’est pas ce quatrième volume qui viendra changer vos habitudes. La petite routine est clairement installée et même si c’est drôle et parfois bien pensé, ça manque un peu d’originalité. Vu comme c’est parti, il y a peu de chances pour que ça change. 

Say I Love You 5 & 6 (Pika) : Perdus dans le désert… (air connu)

5/Le cinquième opus de Say I Love You possède deux éléments bien traités : le développement de la relation Mei/Kaï ainsi que la fourberie de Megumi, idole en devenir. 

On pensait que la jeune starlette avait été découragée par l’attitude très claire et directe de Yamato mais pas du tout. La jeune fille va utiliser Kaï et ses sentiments pour Mei afin de tenter de casser le couple qu’elle déteste tant. La jalousie (encore elle) va faire des ravages et les disputes vont s’enchaîner entre les deux amoureux mais pas forcément pour la raison qu’on aurait pu imaginer. 

Mei est une jeune fille qui n’a aucune confiance en elle, un peu perdue dans cette nouvelle relation. Du coup, les avances constantes d’une fille qu’elle considère comme « plus belle qu’elle » va faire des ravages. L’insécurité est un des gros problèmes du couple qu’elle forme avec Yamato et Megumi n’hésitera pas à taper là où ça fait mal… 

De plus, Mei va trouver très rapidement un soutien dans le personnage de Kaï. Le jeune garçon a les mêmes doutes qu’elle, il a vécu des situations similaires. Le rapprochement était donc presque naturel. Pourtant, Yamato va faire preuve d’une certaine jalousie. Il va avoir du mal à voir son ami et sa copine se rapprocher autant ; de quoi créer un joli triangle amoureux pour l’auteure. 

Ce qui a fait la force de Say I Love You jusqu’ici, c’est la qualité et la justesse dans l’expression des sentiments. Kanae HAZUKI parvient à ne pas tomber dans l’excès et à bien doser les scènes au potentiel dramatique fort avec les passages humoristiques. Ce cinquième tome continue ainsi sur la même lancée, une belle preuve d’amour pour le lecteur que cette qualité constante.

6/6 tomes, c’est l’anniversaire d’une année de publication et Kanae HAZUKI s’est dit que ça serait une bonne idée d’en profiter pour fêter la première année ensemble de son couple. Enfin… Celui de sa série !

Mei, Megumi, Kaï et Yamato : l’auteure semble particulièrement tenir à son quatuor de personnages principaux. Alors que Mei et Yamato préparent leur anniversaire, Kaï et Megumi ne sont aucunement délaissé.

Le jeune garçon va montrer à son meilleur ami qu’il n’est plus celui qu’il a connu et qu’il est maintenant capable de se défendre tout seul. Kaï va même aller jusqu’à faire une déclaration troublante à Mei, qui, avec son insécurité chronique, va tomber des nues. 

La réaction de la jeune fille est touchante. Elle ne sait pas trop comment répondre, elle ne comprend pas vraiment le choix du jeune garçon, normal quand on sait ce qu’elle pense d’elle-même. 

Pourtant, à la lecture, on n’a pas vraiment l’impression que c’est sur cet élément que Kanae HAZUKI veut insister. Une grosse partie du volume est consacrée à Megumi qui commence à être de plus en plus rejetée. La jeune fille paye pour ses tentatives d’isolation de Mei puisque les autres élèves se rendent compte de son attitude méprisable.

On en apprend donc un peu sur le passé de Megumi, sur ce qui l’a menée à choisir d’être mannequin et de faire des photos pour des magazines. L’auteure nous ressort ainsi un petit passage touchant sur les difficultés financières de sa famille et les méchancetés des autres enfants à son égard. 

Ainsi, HAZUKI atténue un peu les sentiments négatifs qu’elle avait suscité chez ses lecteurs et lectrices vis à vis de la jeune starlette. Des excuses, des excuses… Disons que ça marche deux minutes mais ça n’explique en rien son attitude misérable avec Mei…

Dans ce sixième tome, Kanae fait ce qu’elle sait faire de mieux, elle parle de sentiments naissants, de sentiments bien installés et de « politique » lycéenne. C’est joli, il n’y a pas de temps mort et les situations restent très variées, de quoi faire en sorte que ceux qui ont mordu restent intéressés jusqu’au bout. 

Six Half 5 (Delcourt) : Rendez-vous en univers inconnu. 

Ah… La belle amnésique… Shiori continue sa route sur le chemin de la reconstruction mais tout n’est pas facile. La famille ne comprend pas toujours certaines décisions… 

L’élément clé de ce tome, c’est la décision de Shiori de faire passer sa carrière au niveau 2. Fini les petits shootings innocents qui servent pour de la publicité dans les magasines de mode. Son manager lui propose d’aller un peu plus loin en faisant des photos en bikini. 

Non, ne criez pas tout de suite au scandale. Rien ne dit que la jeune blondinette suivra le chemin de l’héroïne de Nude puisque ça reste quand même assez « innocent » pour le moment (du moins, j’ai l’impression). Shiori ne se laisse pas marcher sur les pieds et refuse le « trop osé » pour rester dans une photo agréable, non vulgaire et surtout qui ne fait pas trop « dégradante ». 

Cette situation va mettre en valeur le talent de Ricaco IKETANI dans la construction des personnages. Alors qu’on croyait Akio la soutiendrait, le grand frère va faire une crise, mélange de protectionisme et de jalousie. Alors que l’on apprend qu’il n’y a aucun lien entre lui et Shiori, il semblerait qu’IKETANI nous donne quelques indices sur les futurs développements de son histoire…

Six Half est une série qui fait du bien au shôjo en proposant une vision un peu plus adulte de la jeunesse. Aucun des personnages n’est parfait, chacun à ses forces et ses faiblesses que l’auteure exploite avec talent. 

Graphiquement au top pour un titre estampillé shôjo, il n’y a vraiment rien à jeter dans le titre d’IKETANI. C’est beau, l’intrigue est bien menée,  les personnages sont complexes et réalistes et ce n’est pas ce cinquième tome qui va me faire mentir. 

Wolf Girl and Black Prince 7 (Kurokawa) : L’Attaque de la cousine sauvage. 

Décidément, la jalousie, c’est un vrai problème de lycéenne ! Alors qu’elle roucoule joyeusement avec Sata, Erika va se trouver une rivale de (faible) poids… sa cousine !

Alors que les deux tourtereaux se retrouvent propulsés comme professeurs particuliers de Rena, la cousine en question, la jeune fille le repousse en premier lieu mais va vite tomber amoureuse du lycéen qui ne va pourtant laisser passer aucune preuve d’affection (au contraire, il sera dans son mode « bourru » habituel…). 

Ayuko HATTA va donc chercher une rivale dans la famille même de l’héroïne et disons que l’idée n’est pas mauvaise. On n’y avait pas souvent eu le droit dans le shôjo et dieu sait que voir de l’originalité dans ce genre fait plaisir. Alors que de nombreuses séries se seraient contentées de la facilité, l’auteure tente de sortir un petit quelque chose en plus… On apprécie !

Pour le reste, les situations dessinées restent assez classiques : un rendez-vous qui n’en est pas un, des séances d’études détournées, des passages en couple… Malheureusement, rien de très motivant à ce niveau là même si les personnages attachants d’HATTA rattrape un peu la donne par leur bonne humeur et leurs mimiques « choupinettes » (si si, « choupinettes »). 

Le septième opus voit le « loup » s’éloigner un peu plus de ses instincts d’animal pour être de plus en plus dressé par une Erika qui, malgré ses airs de cruche, commence à savoir y faire avec Sata. Laissez-vous donc porter par le trait efficace d’HATTA et lancez-vous !