8/10Le Journal de Tortov Roddle

/ Critique - écrit par Kei, le 31/12/2005
Notre verdict : 8/10 - 16 minutes de poésie (Fiche technique)

Comme dans tous les domaines, il existe dans l'animation, en marge de la production de masse, des indépendants. Ils se démarquent souvent par un contenu plus recherché, parfois pour compenser un manque technique. Le Journal de Tortov Roddle fait partie de ces films indépendants.
Réalisé en shockwave par une seule personne (Kunio Kato), ce film était en fait une mini série de mini court métrages. Ils étaient tous disponibles sur le site de shockwave Japan avant d'être rassemblés en un court métrage de 16 minutes, lui aussi librement accessible sur
jp.shockwave.com.

Le Journal de Tortov Roddle narre les aventures oniriques d'un drôle de bonhomme : toujours habillé d'un costume sombre, et toujours flanqué d'un haut de forme et d'une écharpe, Tortov Roddle se déplace sur le dos d'un cochon géant aux pattes longues et minces. Chaque épisode s'attache à un petit moment de sa vie dans un monde onirique, à mi-chemin entre le rêve et la poésie. Un monde où tout va lentement et où le rationnel n'a pas d'emprise.

Pour représenter ce monde, l'auteur à choisi deux tonalités de couleurs. Le bleu gris et le vert sombre. Il s'en dégage une sorte de mélancolie, une douce tristesse. On a l'impression de voir un rêve, ou un vieux souvenir agréable. Le rendu façon vieux film muet y est sans doute pour quelque chose, tout comme les musiques, qui rappellent un peu celles du Fabuleux Destin d'Amélie Poulain. Kenji Kondo est sans aucun doute un artiste à suivre. Ses musiques douces et calmes correspondent parfaitement à l'esprit du film. Les musiques ont d'autant plus d'importance que ce court métrage est sans paroles. Ce n'est pas un film muet car de temps à autre, on entend le bruit d'une tasse qui est posée sur une table, des rires ou encore le bruit du vent. Le coté désuet du film est aussi pour beaucoup dans son charme. Graphiquement, on a un peu l'impression de voir une version modifiée du petit bonhomme de la publicité Oscillococcinum. Mais très vite on repense aux Triplettes de belleville. En tout cas, le résultat est très doux et agréable à l'oeil. Une réussite qui montre que même avec du flash, on peut faire quelque chose de beau.

Ce court métrage à été présenté au festival d'Annecy 2004, dans la catégorie "films pour internet". Après cela, il est sorti au Japon en DVD, avec d'autres travaux de Kunio Kato et des épisodes "bonus".

Difficile d'en dire plus sur un film durant un quart d'heure. La meilleure chose à faire, pour se faire une idée, c'est encore de voir ce film puisqu'il est disponible gratuitement.

Le journal de Tortov Roddl, c'est 16 minutes de douceur à déguster sans aucune modération.