5/10Hipira

/ Critique - écrit par juro, le 24/11/2007
Notre verdict : 5/10 - Hip... Hip... Hipira (Fiche technique)

Tags : hipira otomo katsuhiro litterature livres manga jeux

Katsuhiro Otomo se fait plaisir avec un livre enfantin. Sinon rien de nouveau.

Vous vous rappelez le bon temps d’Akira et Dômu où Katsuhiro Otomo débordait d’imagination pour nous faire tressaillir de plaisir devant des scénarios à couper le souffle ? Dernièrement, le soufflet s’est dégonflé légèrement avec des productions au succès moindre. En attendant l’adaptation de Mushishi, voici un inattendu Hipira ou les bêtises d’un bonhomme aux dents longues destiné aux plus jeunes. Le projet lui tient à cœur alors on lui pardonnera cette fantaisie sans conséquence…

Vampire junior

 

Hipira (c) Casterman
Hipira (c) Casterman
Hipira est un petit vampire espiègle et plutôt farceur qui vit à Saruta, une ville de vampires où le soleil, forcément, ne se lève jamais. Il a pour meilleur ami Animus, un petit esprit de lumière aux apparences de feu follet, avec lequel il va accumuler quelques mémorables bêtises.

 

Cinq histoires indépendantes nous permettent de découvrir le monde de Saruta par l’intermédiaire d’un de ses habitants, Hipira lui-même. L’histoire de notre héros est ponctuée de rencontres toutes plus farfelues et fantastiques les unes que les autres avec une orientation vers un public débutant la lecture. Ce monde magique regorge de surprises et Hipira se montre un ambassadeur avenant en nous faisant profiter de ses réflexions. Pas grand-chose ne se dégage de ces histoires, juste quelques bonnes valeurs mignonnettes qui réconforteront les parents faisant la lecture à leurs chérubins. C’est pas bien méchant, ça ne paye pas de mine mais ça porte tout de même le nom de Katsuhiro Otomo. A cent lieux de ce qu’il avait produit auparavant, l’auteur d’Akira se retrouve avec un manga surprenant plutôt qualifiable de lubie personnelle que de véritable changement de style. A prendre comme il est, Hipira se laisse lire sans forcer ni déplaisir. Il ne faut juste pas s’attendre à un manga du maître qui signe uniquement le scénario, le dessin étant réalisé par Shinji Kimura.

 

Vampire City

 

Les rencontres de Hipira l’amène à rencontrer d’autres monstres aux caractéristiques fantastiques (crapaud géant, diablotin, esprit, mandragore…). Ceux-ci passent et repassent dans la ville de Saruta avec la fâcheuse envie d’embêter les habitants de cette cité d’apparence médiévale. Et comme Hipira s’en donne lui aussi à cœur joie, leur sommeil éternel est forcément perturbé… Mais il l’aurait pu l’être encore plus car le sentiment d’inachevé persiste dans ce one-shot avec des conclusions parfois hâtives et des prises de rendez-vous scénaristiques sans retour (toujours pas de nouvelles du retour du crapaud géant ?). Bref, Hipira charmera sans doute plus par son ton tout en couleurs sans rester dans les mémoires.

 

Shinji Kimura apporte des formes arrondies au héros et d’autres biscornues pour l’architecture des vampires. Cette ville de vampire n’a rien d’effrayant et ferait plutôt penser au monde du M. Jack de Tim Burton édulcorée qu’au manoir de Dracula. Les couleurs majoritairement axé autour d’un ton bleu dominant et le grand format laisse place à une grande part de créativité et un remplissage omnipotent.

 

On veut bien que Otomo scénarise Hipira mais on ne le laissera pas s’enfoncer dans une œuvre moyenne très longtemps. Les plus jeunes possèdent déjà Pokemon et consorts pour les formater alors soyons jaloux et faisons-nous un cadeau : au boulot Katsuhiro et fais-nous un beau Mushishi !