Hell Hell –Satan est-il un rockeur dans l’âme ?
Manga / Critique - écrit par OuRs256, le 18/11/2014 (Pour préparer sa succession, le roi des enfers, Salomon, a créé 72 rejetons immortels, que seule une arme forgée dans les flammes infernales peut blesser ou tuer. Chacun de ces enfants, équipé d’une telle arme, devra se livrer sur terre à un impitoyable jeu de massacre dont le seul survivant sera désigné nouveau maître des enfers ! Shin, le plus méprisé des fils de Salomon, réussit à s’enfuir pour échapper à ce tournoi fratricide et est recueilli par un écrivain humain qui l’adopte. L’enfant démoniaque s’attache progressivement à ce père de substitution et à son nouvel environnement, mais ce court moment de répit ne dure pas : traqué sans relâche par ses frères et sœurs, il sait qu’il devra se résoudre à les affronter au péril de sa vie… Pourra-t-il surmonter cette épreuve sans perdre l’humanité toute neuve qu’il sent croître en lui ?
Hell Hell est une série en cinq petits tomes (donc quelque chose de très rapide et d’assez économique) qui vient tenter de garnir le catalogue shônen de chez Ki-oon. Comme d’habitude, l’éditeur a misé sur un titre de Square Enix au résumé qui ne laisse malheureusement pas augurer du meilleur…
On fait très rapidement la connaissance de Shin, fils du roi des enfers présenté comme un paria. Eh oui, le héros n’est pas orphelin (péché du shônen n°1), il est juste détesté par son père et n’a pas l’air d’avoir vraiment connu sa mère (où comment faire semblant d’éviter un stéréotype du genre par Jun Azuma). Le jeune démon va donc être choqué lorsqu’il sera recueilli par un humain qui le traitera comme son fils (péché du shônen n°2). Bon, je ne vais pas tous les faire mais clairement, ce n’est pas l’originalité qui vous fera faire chauffer la carte bleue et acheter Hell Hell. En ce qui concerne le dessin, ça reste assez joli même s’il n’y a pas vraiment de « dinguerie » (comme disent les jeunes) notable. Comprenez que les décors comme les personnages restent assez standards et possèdent un niveau de détail tout juste moyen. Le chara-design n’est pas spécialement meilleur comme en témoigne le personnage principal avec ses cheveux attachés sur le devant (?!).
Là où l’auteur se sauve un peu, c’est au niveau des pouvoirs et des armes que possèdent les enfants de Salomon. Difficile de ne pas apprécier la fourchette du protagoniste et ses attributs liés à la gloutonnerie (surtout pour les gourmands comme moi, c’est une capacité qui vous parlera forcément) ! On notera aussi que le déroulement de l’histoire suit les règles du shônen classique avec une alternance baston/narration qui n’est pas désagréable du tout mais qui, encore une fois, reste assez scolaire (ce que les anglais appellent textbook).
Ki-oon n’est pas un éditeur connu pour ses shônen et ce n’est pas Hell Hell qui changera la donne. Après lecture, il est clair que nous ne sommes pas en présence d’un hit mais il ne faut pas non plus abuser, le titre est loin d’être mauvais. Le vrai problème, c’est l’originalité. On a beau chercher, impossible d’en trouver une once dans le titre de Jun Azuma. C’est d’ailleurs très étonnant quand on voit la qualité des autres titres de l’éditeur, on se dit que le catalogue aurait bien besoin d’un bon shônen. Qui sait, ça sera peut-être pour 2015…