7.5/10.hack//SIGN

/ Critique - écrit par juro, le 23/01/2005
Notre verdict : 7.5/10 - Hackrocheur (Fiche technique)

Tags : hack tsukasa vol mashimo koichi subaru episode

Le RPG (role playing game) on-line fait désormais partie intégrante du quotidien des joueurs invétérés et c'est immédiatement que le petit monde de l'animation s'est emparé du phénomène pour monter un grand projet intitulé .hack...

Le RPG (role playing game) on-line fait désormais partie intégrante du quotidien des joueurs invétérés et c'est immédiatement que le petit monde de l'animation s'est emparé du phénomène pour monter un grand projet intitulé .hack (prononcez dot hack). Le projet se décline sous tous les supports : jeu vidéo (.hack//Game), manga (.hack//Dusk) et OAV (.hack//Liminality) et deux séries parallèles .hack//Legend of the Twilight Bracelet et surtout la série phare .hack//SIGN. Dans un futur proche, Le Monde est le jeu le plus en vogue de la communauté des joueurs en ligne, son univers médievalo-fantastique est le parfait moyen de rassembler les adeptes de la fantasy mais pour certains ce jeu peut prendre des proportions totalement imprévisibles au point de mettre leur propre vie en jeu...

Tsukasa Reservoir Chronicle

Le 24 décembre 2005, un virus répondant au nom de Pluto Kiss franchit les barrières de sécurité de l'Internet. Le réseau est remanié entièrement pour n'être totalement opérationnel qu'à partir de 2007 sous le nom d'ALTIMIT. Dès lors, un jeu fait fureur à son lancement, Le Monde. Les capacités infinies du jeu à plonger dans une réalité virtuelle édulcorée des ingrédients classiques du genre réunissent une communauté importante de joueurs. La diversité des attitudes de joueurs fait la richesse d'un monde qui répond en écho aux comportements réels, seul Tsukasa ne semble pas heureux de « jouer ». Son comportement renfermé apporte de l'eau au moulin des ragots et bientôt il devient une sorte d'exclu évoluant toujours seul. Pour autant, son attitude attire les regards de deux personnages plus attentifs, Mimiru et Bear, désireux d'en savoir plus sur le magicien taciturne. D'une simple volonté d'entraide, le mystère régnant autour de Tsukasa va se transformer en un voyage initiatique au sein des méandres de programmes cachés et d'une autre rumeur, celle de la Clé du Crépuscule.

.hack//SIGN est une série différente qui se pose des questions et qui donne à voir l'évolution des hardgamers par le biais de leurs personnages de réalité virtuelle. Leur vie quotidienne est occultée par le jeu qui correspond au seul environnement viable, chacun jouant d'ailleurs avec des intentions et pour un motif propre à sa personnalité IRL (in real life). En rentrant progressivement dans la série, il ne fait aucun doute que l'action sera peu présente et laissera plus place à des réflexions sur la condition du joueur et aux rapports entre eux. Les questions existentielles se multiplient, les réponses ne se trouvent que rarement, laissant une interprétation libre au spectateur.

Le côté psychologique est exploité, pas toujours très brillamment, afin de rendre compte des réactions humaines au travers de corps virtuels. Le spectateur est pris au piège, comme les personnages, au sein de ce monde dont on découvre la beauté à se poser les mêmes questions, à essayer de trouver la véritable identité. Les personnages jouent de leur virtualité en laissant planer des doutes mais à force de demi vérités, .hack//SIGN s'embourbe quelquefois dans des travers scénaristiques peu reluisants. L'histoire passe totalement au second plan mais reste intéressante dans l'étude sociale des comportements proposés.

Piratage en règle

Les deux points qui pourraient rebuter à voir .hack//SIGN sont son manque de rythme et son scénario long à voir le jour. Sur ce second point, l'anime est en fait une succession de parties de cache-cache dans lesquels les personnages passent le temps à se chercher, se découvrir, s'apprécier ou se détester. Pas de véritable trame, juste une course à l'information pour connaître au mieux les rumeurs circulant à propos de The World au sein duquel notre groupe de héros, qui ne va cesser de s'élargir, va apprivoiser ses différences pour faire la lumière sur l'ensemble des mystères de The World. La lenteur et le manque de répliques entre personnages est flagrant mais laisse le temps de les apprécier à leur juste valeur et notamment étudier les cas de personnages marquants comme Tsukasa, Sora ou Ginkan. Il faut aussi signaler que des cross over interviennent avec l'autre série, .hack//Legend of the Twilight Bracelet.

Le personnage de Tsukasa a tout du stéréotype de l'otaku mais son histoire en est radicalement différente est surtout beaucoup plus complexe, d'ailleurs la base du scénario réside sur le fait de connaître sa véritables identité. Les histoires se mêlent et s'entremêlent entre la dizaine de personnages composant le scénario, chaque rapport a son ton particulier et les relations créées évoluent au gré des épisodes. La vie IRL n'apparaît que sous formes de bribes dans les paroles des personnages ou par des flashs muets en noir et blanc qui nous apprennent peu de choses mais nous éclairent sur des détails qui prennent leur importance par la suite.

Le rythme peut parfois être très lent, les personnages prononçant quatre mots en cinq minutes mais l'appréciation se tourne alors vers une animation correcte mais surtout des décors extrêmement travaillés . Techniquement, l'anime est superbe mettant en valeur un chara design particulièrement soigné et assez diversifié dans des décors colorés de teintes chaudes ou froides en fonction du lieu. L'OST de Kajiura Yuki est omniprésente et accompagne parfaitement les personnages sur leur quête, comblant les manques de dialogues et collant à l'aspect redondant des musiques de jeux vidéo. Parmi les deux OAV existants, le premier (.hack//Intermezzo) est plutôt bien mené tandis que le second (.hack//Unisson) n'apporte rien, finissant même sur un étrange happy end. Une parodie hilarante (.hack//GIFT) amène ces personnages si sérieux d'habitude dans un scénario totalement absurde.

En dépit de quelques travers, .hack//SIGN m'a séduit par sa différence. Peu d'animes prennent le risque de s'attarder autant sur le développement de ses personnages pour arriver à une véritable réflexion sur la confiance et l'étude des rapports entre joueurs. Une étude pas toujours approfondie mais qui mérite d'exister pour une série au charme tout particulier. Un anime amenant vers une réflexion mais qui passionnera seulement les plus assidus devant la lenteur de sa mise en scène.