2/10Gate Keepers

/ Critique - écrit par juro, le 23/06/2005
Notre verdict : 2/10 - A la porte ! (Fiche technique)

Tags : gate keepers manga dvd keeper role occasion

Gate Keepers et sa suite en OAV, Gate Keepers 21, avaient connu un grand succès en tant qu'anime, malheureusement il semble que le manga raccourci à Gate Keepers ne connaîtra jamais le même. Keiji Gotoh profite de la notoriété de l'anime auquel il a participé en tant que chara designer et directeur de l'animation. Ce succès lui a ouvert la voie royale pour faire ses preuves sur format papier. Oui, mais... à trop vouloir ne faire que du Gate Keepers, la créativité manque, la redondance apparaît flagrante, l'intrigue peu haletante et le tout est forcément déconseillé après avoir eu la chance de découvrir l'oeuvre originale, peu novatrice mais parfois drôle. La certitude de connaître un succès certain et un goût pour l'exploitation de franchise font du manga une grosse production comme les aimerait Roland Emmerich. Bien huilée avec beaucoup d'action mais sans fond ni forme, sans imagination, sans qualité. Un calvaire en deux tomes.

La menace pas fantôme

Gate Keepers
Gate Keepers
1969, les doux lendemains de la construction d'un empire économique défilent au Japon. Shun Ikuya court pour arriver à l'heure pour son premier jour de classe. Sur sa route, le jeune homme croise un être sorti de nulle part, agressif, avec une envie meurtrière particulièrement dévastatrice, qui s'en prend à lui. L'intervention d'une demoiselle va lui permettre de révéler ses pouvoirs cachés de Gate Keeper et de terrasser « l'extra-terrestre ». Shun va découvrir que la Terre est en danger et que seul l'AEGIS, sorte d'agence pour la défense terrestre, peut lutter contre les envahisseurs avec l'aide de plusieurs Gate Keepers féminins. La guerre est déclarée entre lycéens aux super pouvoirs et extra-terrestres sans vergogne...

Le scénario se prend au sérieux pour cette nouvelle attaque extra-terrestre sur la planète bleue sans vraiment beaucoup d'humour ni d'ingéniosité dans la narration plutôt plate, mais c'est surtout le cruel manque de logique narrative qui constitue le pire défaut du manga. Un grand nombre d'explications sont éludées pour laisser place à une action omniprésente. Mais trop d'action tue l'action. Les rapports entre les personnages sont brièvement effleurés, Shun devenant le capitaine populaire auprès des jeunes filles possédant toutes une personnalité différente : la délurée, la fragile, l'intello, l'étrangère... à l'exception de la petite chef qui ne cesse de lui remonter les bretelles. Le manichéisme est de rigueur et les rebondissements peu excitants, à part quelques apparitions d'envahisseurs, sorte d'agents Smith tout droit échappés de Matrix, et affublés d'un chapeau. On frôle la caricature.

Un garçon, six filles, aucune possibilité...

Le dessin a déjà été vu des centaines de fois, tout comme les personnages. Sans détails et profondément ancré dans la convention du shônen manga, le trait de Keiji Gotoh ne se démarque pas du tout et ressasse des personnages stéréotypés. Avec leurs visages en ‘V', leurs yeux globuleux et leurs expressions caricaturales, les personnages ne possèdent aucune originalité. L'auteur mise sur la surenchère avec l'apparition des mecha, même pas sublimés comme dans tant d'autres séries. A bien se creuser la tête, le seul point positif est que Gotoh ne tombe pas au point de faire du fan service, exceptés deux ou trois légers passages.

Côté édition, Kami rend un travail moyen. La mise en page est correcte mais forcément moins impressionnante que celle de La Dame de Falis et l'encrage rend les cases trop sombres. Peu chatoyant à tous les niveaux, Gate Keepers est un gros gâchis qui n'appelle pas à connaître un quelconque succès. Bref, une sorte de bouillie pré-mâchée rapidement digérée et automatiquement oubliée. On s'en passera.