5.5/10Gals !

/ Critique - écrit par juro, le 09/09/2005
Notre verdict : 5.5/10 - Gal-éjade (Fiche technique)

Tags : gals tome mihona ran fujii manga gal

Si l'Australie est le pays des koalas, le Japon est bien celui des kogal. Ces étranges demoiselles aux coupes de cheveux "hype", aux tenues "fashion", au portable greffé à l'oreille, aux moeurs douteuses et au bronzage intégral toute l'année pour une partie d'entre elles. Ce spécimen très spécial de la jeunesse japonaise s'illustre par son incapacité à se tenir correctement dans tout type de lieu public. La 'gal' marque son territoire par une attitude qui fait fuir le moindre prétendant à peu près normal en vivant au crochet de la société. Talons de 15 centimètres, cheveux multicolores, bronzée jusqu'à en avoir crever le soleil, toi aussi tu peux devenir une des "gals" du jour au lendemain. Mais laissons l'héroïne de Gals !, Ran Kotobuki, s'exprimer à ce sujet...

Mode d'emploi d'une parfaite kogal

Gals !
Gals !
Nous, les fashion victims, notre seul but dans la vie est d'être à la dernière mode et de profiter de la vie en poussant des cris intempestifs du genre "hiiiiiiiii" ou "hooooooooo". Mais le plus important pour nous, c'est de déambuler dans le quartier de Shibuya et de passer pour des personnages écervelés à souhait. Bien évidemment, nous attirons le regard mais c'est voulu car après tout la mode n'attend pas et porter les sacs de la semaine dernière n'est plus top tendance. Du coup, nous avons décidé de régner en maître sur notre quartier et provoquer des rixes avec toute autre kogal ou mec louche qui voudrait faire son trou dans le coin. Une kogal est fière et se doit de respecter certains principes élémentaires comme toujours posséder sur elle ses instruments de survie : sac haute couture et bâton de rouge à lèvres. Et puis même si tu n'es pas "hype", tu peux quand même nous lire, le quotidien d'une kogal est remplie de fabuleux mystères : rencontrer le type idéal, débattre sur le shopping ou tout simplement sécher le lycée pour flâner.

Gals ! est ce type de shôjo dans lequel il ne se passe strictement rien du début à la fin mais plutôt agréable à regarder pour le soin apportée aux détails et à l'univers. Même s'il ne se passe pas grand-chose d'intéressant. Les folles aventures d'un troupeau de filles aux caractères diamétralement opposés amuse au début puis devient rapidement répétitif, voire carrément inintéressant sur la fin à cause d'un manque cruel d'idées pour pallier un scénario déficient. Les historiettes des kogals de Shibuya reste un programme tournant autour des thèmes récurrents du shôjo, si on y ajoute le shopping ! Mais bon, c'est peu...

Hihiihiiiiiiiii (15 lettres... pas mieux)

Si les visages ont tous tendance à se ressembler avec un menton en V et de grands yeux expressifs, vous aurez bien compris que le dessin est typique d'un shôjo mais le trait de Fujii est suffisamment fin et clair pour être agréable à l'oeil, d'autant plus le manga fourmille de détails. Les personnages sont travaillés à leur juste valeur avec un souci perpétuel de la mangaka de diversifier les styles de mode et les coupes de cheveux pour ne pas devenir redondant à la longue même si les proportions les font ressortir comme des planches à pain. Bien évidemment, les fonds vides, à fleur ou autres motifs sont présents comme le laisse témoigner les couvertures mais sensiblement moins que dans la plupart des oeuvres du même genre. Le souci du remplissage est une priorité développée dans des intermèdes (peu passionnants) entre deux chapitres.

La mangaka développe en free-talk sur sa « kogalisation » et son amitié pour les filles s'affichant de ce mouvement, bref... la qualité de Gals ! ne serait rien sans la bonne édition de Glénat toujours auteur de bonnes notes pour le papier, la traduction et la clarté générale de l'oeuvre.

Les aventures parfois drôles mais totalement futiles de Gals ! plairont sûrement à une partie bien ciblée du public avec tournées de shopping, thème amoureux et autres crêpage de chignons. Mais la répétition des situations devenant rapidement lassante, Gals ! s'oublie, se perd et scénaristiquement redondant au point de lasser fortement après quelques volumes. Sans convaincre, le manga parvient tout de même à tirer son épingle du jeu du marché des shôjos grâce à des situations et des personnages insensées. Cela suffira-t-il à vous laisser tenter ?