Mon été avec… Delcourt.

/ Critique - écrit par OuRs256, le 08/09/2014

L’idée : Vous parler de ce que j’ai lu cet été de manière rapide et concise mais aussi de vous donner quelques guides pour vos lectures à venir tout en discernant coup de cœur et coup de gueule. Trois rubriques (je les assume et vous pouvez dire que je n’ai absolument aucune créativité en termes de nomenclature): le très bon, le « mleh » et le très pas bon.

L’été, dans la croyance populaire, c’est avant tout une période de relaxation. Pour tous ceux qui fréquentent le milieu du manga, c’est surtout Japan Expo début juillet qui pompe un maximum d’énergie. Eh oui, même si vous avez déjà eu quelques articles sur Krinein,  c’est loin d’être fini et de nombreuses interviews devraient faire leurs apparitions dans les mois qui viennent. En attendant, il faut quand même un endroit pour parler des lectures d’été. Eh oui, même si votre serviteur s’est un peu baladé sur la Route 66 (à peine trois semaines, ne me jugez pas !), j’ai quand même pris le temps de lire ma petite dose de manga. Pour les séries terminées et courtes, vous aurez, comme d’habitude, le droit à une critique complète mais pour les tomes, j’ai pensé qu’il était plus intelligent (mais aussi économique, pratique) de faire un petit article spécial été par éditeur (ceux qui diront que c’est juste pour rattraper le retard faramineux accumulé pendant que je me la coulais douce sur les routes américaines sont de fieffés menteurs !!!). Bon allez, on attaque tout de suite avec la première rubrique.

   

Le très bon.

Ici, vous n’aurez que la crème de la crème ou du moins ce qui m’a bien fait vibrer et que j’estime nécessaire à votre vie de mangaphile.

Mon été avec… Delcourt.

Avec J.Boy, Junichi Sakamoto nous prouve depuis trois tomes que même une partie de billard peut avoir des enjeux complètement fous. Alors que le passé d’Ô Shibun n’a plus de secret pour le lecteur, l’auteur en profite pour poser la question qui brûlait nos lèvres. Même si le J.boy est bien le clone du parrain de la mafia, qu’est-ce qui prouve qu’il tombera bien amoureux de la même fille et pour les mêmes raisons ? Le pari est risqué et de nombreuses réactions du jeune homme montrent que la copie n’est pas parfaite mais peut-être que les dernières paroles de l'ex-chef sauront lui indiquer la voie. Avec son univers très sombre, J.Boy possède des personnages qui contrastent fortement. On sent les mafieux très sérieux et surtout très stressés, un peu comme s’ils étaient prisonniers de ce monde dangereux, ce qui est tout le contraire du jeune garçon qui respire le bien-être, la liberté et la joie de vivre. Dans le trait, il faut avouer que Junichi Sakamoto est précis à l’extrême et les décors fourmillent de détails qui rendent les « tableaux » plus vivants. Alors que la série semble un peu dériver de son rail d’origine, le lecteur se contente de suivre ce jeune qui va être lancé, bon gré mal gré, dans un monde qui pourrait rapidement causer sa perte.   

 

Le deuxième et dernier titre qui m’a beaucoup plu cet été chez Delcourt se trouve parmi leurs nouveautés shôjo. Il s’agit du premier volume de Dreamin’ Sun d’Ichigo Takano, auteure qu’Akata (qui a choisi le titre) va suivre (et ils ont très probablement raison) avec la sortie en octobre d’Orange. Parlons plutôt du premier titre (au moins je l’ai lu !). L’héroïne porte un nom assez particulier pour qu’on ne l’ait jamais vu dans un manga jusque là et va en faire un complexe (pour ceux qui veulent savoir, elle s’appelle Shimana). Souhaitant échapper à un bonheur qui trahirait la mémoire de sa défunte mère (oui, c’est compliqué…), elle décide de fuguer. Elle se retrouve à devoir remplir trois conditions pour pouvoir vivre dans un appartement de rêve à seulement 70 euros par mois (je signe tout de suite)… Dis comme ça, ça ne paye pas de mine mais ce pitch est pourtant super efficace. Ichigo Takano réussit à créer des personnages tellement attachants qu’on en oublierait presque que l’histoire est ultra-basique. Le quatuor est composé de Shimana et ses complexes farfelus, Zen et son caractère fantasque (qui est juste super fun) mais aussi d’Asahi le beau gosse parfait (que vous allez détester) et Taïga le proprio décomplexé (dont on se demande comment il a obtenu les clés d’un appart’ en étant si jeune). Une bonne pioche donc pour les deux éditeurs mais aussi pour nous lecteurs !

   

Le « Mleh ».

Derrière ce nom un peu barbare se cache (vous l’aurez sûrement deviné) le moyen et tout ce qui ne m’a pas particulièrement titillé même si la lecture n’était pas mauvaise.

Mon été avec… Delcourt.

J’aurais mis le premier tome dans le « très pas bon » plutôt deux fois qu’une mais ce deuxième tome de Crazy Zoo passe un peu mieux que le premier. Pourquoi ? Probablement grâce au changement de rythme opéré par l’auteur. Déjà, il nous propose une véritable histoire (comprenez quelque chose sur plus de deux chapitres) mais surtout, on sent qu’il a décidé d’arrêter de compter sur son lapin comme unique personnage principal de son titre. Il met le zoo complet en avant et utilise les capacités de chacun des animaux, ce qui permet une diversité non-négligeable qui garde un peu le lecteur en éveil. Dans le premier volume, c’est limite si on pouvait prévoir exactement le déroulement de chaque chapitre après la troisième page sachant que le lapin utilise toujours la même technique… Cependant, tous les défauts ne sont pas gommés. Le personnage principal est toujours aussi fatigant avec son attitude égoïste (c’est vraiment redondant) et l’humaine ne sert toujours à rien (dommage de ne pas profiter de ses talents – oups, désolé, elle en a aucun…). En tout cas, on verra si cette amélioration n’était qu’un coup de chance une fois que le tome trois sera de sortie !  

   

Le très pas bon.

Alors oui, je sais que le nom annonce quelque chose de très mauvais mais ce n’est évidemment pas à prendre au premier degré. Ce sont surtout les titres qui m’ont déçu et dont les tomes n’ont pas spécialement fait avancer l’intrigue. 

Mon été avec… Delcourt.

 Un seul titre dans cette catégorie et il s’agit de Shôjo Relook. Le pitch de départ est plus complexe que celui de Dreamin’ Sun mais nettement moins motivant quand il s’agit de s’y attaquer. Ce titre parle de relooking et plus précisément des talents d’une jeune fille (Kako) pour cet art (?) sachant qu’elle expérimente sur son ami d’enfance (Kôsei) leur de leur entrée au collège. Evidemment, cette dernière en pince pour lui-même si elle ne veut pas l’avouer et lui en pince un peu pour elle aussi mais sans le dire non plus. Bref, tout le monde s’aime mais ne se dit rien, ce qui ne fait rien avancer du tout (et les crises de jalousie permanentes n’aident pas non plus). Côté dessin, on retrouve les classiques du shôjo avec les petits cœurs et les petites fleurs même s’il n’y a pas énormément de larmes (chose étonnante). Le tout reste assez « propre », peut-être un peu trop en fait puisqu’on a une impression de déjà vu que ça soit au niveau des personnages ou des décors. Un départ un peu bancal et quand on sait que la série ne fait que quatre tomes, on se dit que ça ne va pas forcément aller en s’améliorant…  

 

Après le succès du manga Dofus, Delcourt a pensé qu’il y avait peut-être un bon filon dans un autre jeu en ligne et a jeté son dévolu sur Urban Rivals. Véritable phénomène, il se présente sous la forme d’un jeu de carte où se trouvent des personnages qu’il faut faire s’affronter dans le but de monter en grade. Mais parlons plutôt du global manga en lui-même puisque c’est un titre qui n’est pas dessiné par un japonais et ça se sent. Le titre manque cruellement de rythme, la faute à un découpage simpliste qui ne met pas en valeur l’action. C’est dommage, il y avait un petit potentiel avec quelques mouvements bien mis en images mais pour le reste… on repassera. Au niveau du scénario, ça reste basique, revu et archi-revu puisque c’est l’histoire du jeune garçon qui se lance dans une nouvelle phase de sa vie, bla-bla-bla (je parle trop). Bref, vous voyez de quoi je parle, rien de très original à se mettre sous la dent. Je n’irais donc pas jusqu’à dire que cette adaptation de jeu est une catastrophe, je me contenterai de dire qu’elle est mauvaise et pas très agréable à lire pour qui chercherait un manga. Si vous êtes ultra-fans d’Urban Rivals et que vous cherchez une adaptation sans trop être regardant sur le côté dessin, qui sait, vous pourriez peut-être trouver votre bonheur.

   

Les résumés éditeurs (par ordre d’apparition).

Il ne serait pas très logique de vous laisser partir sans les résumés éditeurs. Pas la peine de tout lire, il suffit de piocher dans ce qui vous intéresse !

 

J. boy 3 : Le match de billard se poursuit, mais cette fois J.Boy connaît tous les tenants et aboutissants de l’histoire. Il est bien décidé à se battre pour sa vie et ce pour quoi il a été créé! Mais Ô Shibun ne le ménagera pas, car malgré son attachement au jeune homme, l’enjeu est bien trop grand. Il ne le laissera pas gagner, quitte à ce que J.Boy se fasse exécuter d’une balle en pleine tête ! Il est temps pour j.Boy de frapper la dernière bille, celle qui amènera un des deux joueurs au fond du trou. Une fin de saison haletante, où les nerfs des deux adversaires ainsi que ceux des lecteurs seront mis à rude épreuve.

 

Dreamin’ Sun 1 : Shimana est une lycéenne mal dans sa peau depuis le décès de sa mère. N’arrivant pas à trouver sa place au sein de sa nouvelle famille, elle décide alors de fuguer. Chemin faisant, elle rencontre un drôle de jeune homme qui lui propose de lui louer une chambre dans sa maison, mais uniquement sous trois conditions : expliquer les raisons de sa fugue, retrouver les clés égarées de la maison et surtout... révéler son rêve le plus précieux ! Mais Shimana, elle, n'a pas de rêve... Commence alors pour la jeune lycéenne une collocation qui changera sa vie à jamais !

 

Crazy Zoo 2 : Hana est désormais habituée aux créatures étranges qui peuplent le zoo magique, et a même sympathisé avec elles ! Mais notre jeune gardienne n’est pas au bout de ses surprises... Car il existe également un aquarium maudit, dont les habitants sont bien décidés à déclarer la guerre au zoo. Shîna, l’homme-lapin directeur du zoo, compte bien attaquer le premier! C’est parti pour un affrontement entre fous ! Un affrontement entre les créatures hybrides d’un zoo magique et les habitants d’un aquarium maudit, le tout orchestré par un homme-lapin complètement fou...

 

Shôjo Relook 1 : Parce qu’elle a toujours vécu à la campagne avec son ami d’enfance Kôsei, la jeune Kâko craint d’être la risée de sa nouvelle classe... Car c’est en ville que les deux amis vont poursuivre leurs études, en intégrant l’académie Seiryô. Afin que personne ne sache d’où ils viennent, Kâko décide de relooker Kôsei sur le modèle de Lawrence, le héros de son shôjo préféré ! Une nouvelle vie démarre pour les deux héros...

 

Urban Rivals 1 : Bastien, orphelin, vient de fêter ses 15 ans. Il n’a qu’un rêve : intégrer l’école d’Urban Rivals pour devenir joueur professionnel. Mais après des années d’échec aux tests d’entrée, il se contente de jouer avec de fausses cartes. Brutalisé par le tyran du lycée, la vie ne lui fait pas de cadeau. À moins que la sexy conseillère d’orientation ne le protège et l’aide à rejoindre la ligue officielle…