5/10Il était une fois...

/ Critique - écrit par juro, le 16/09/2007
Notre verdict : 5/10 - Conte défait (Fiche technique)

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Les contes revisitées par une auteure coréenne, ça peut surprendre énormément. Exemple en un clic...

Il était une fois au pays des manhwas une artiste qui avait décidé de reprendre les contes européens les plus connus pour les reprendre à sa sauce avec une bonne dose de changements déformant totalement lesdits contes. Dans sa quête consistant à explorer les travers de l’homme par des histoires courtes mettant en scène ses personnages fétiches, une sorte de chapelier (fou ?) et un jeune homme capable de se transformer en chat… Ca, c’est Il Etait une Fois…

Once upon a time…

Si vous souhaitez avoir un bébé, cet homme pourra vous aider. Il vous donnera une graine. Le bébé sera tel que vous l’imaginez mais il devra surmonter de nombreux obstacles et mener une vie heureuse sans quoi il retournera à l’état de graine… Serait-ce ainsi que commencent les contes ?

Il Etait une Fois... (c) Saphira
Il Etait une Fois... (c) Saphira
En revisitant les contes européens, Lee Joung-A exprime son désir d’atteindre un large public. Mais à la différence des contes aux fins heureuses, les siens décident de s’attarder sur les mauvais penchants et autres travers de ces fameux personnages. Hansel et Gretel, la Belle aux Bois Dormant et consorts n’ont qu’à bien se tenir, le côté tragique de Il Etait une Fois… joue en sa faveur avec une réadaptation promettant souvent beaucoup à travers un constat de départ plutôt intéressant mais qui s’étiole progressivement pour tomber dans les lieux communs. Les dénouements varient souvent entre le médiocre et le moyen, la manhwaga ne parvenant pas à tenir le rythme sur lequel elle lance son intrigue. Le côté prévisible peut aussi donner un doute sur la qualité globale des scénarios car elles apparaissent mal ficelées, avec un côté « surkawaïsée » propre au genre sunjung. Néanmoins, l’envie de découvrir le mystère initial lié à la personnalité de l’étrange narrateur se fait toute aussi forte.

Marchen company

Il était une fois… se place dans la catégorie stricte des sunjung avec tout son attirail propre à attirer les plus jeunes lectrices. Néanmoins, la qualité des la narration des introductions de contes laisse à penser que l’auteure bénéficie d’une marge confortable pour diriger à sa manière son histoire. Pas tout à fait encore abouti, on est en droit d’attendre bien mieux lors de ses prochains travaux. Le sunjung résiste difficilement à tomber dans la facilité de dénouements transformant complètement l’histoire au point que les personnages leur personnalité et la morale en devient absente. Mais la noirceur imprégnée tout du long du récit les remplace autant qu’elle peut.

Le trait de la manhwaga correspond globalement à celui de tout auteure auteurs de sunjung. Dessins épurés et autres canons du genre sont tout à fait présentes. Pas de quoi fouetter un chat. Néanmoins, on conserve une certaine gentillesse pour ces représentations médiévales européennes naïves mais appliquées, tout comme pour la création de ses méchants.

Il était une fois… laisse dubitatif avec un bilan mitigé entre des introductions bien menées et des dénouements faiblards. Après un volume, l’orientation par petits chapitres ne montre pas encore son véritable visage, la suite s’annonce hésitante mais ses quelques bons moments peuvent sans doute attirer un public à la recherche d’une entre lecture…