Les Delcourt du mois d’octobre 2014

/ Critique - écrit par OuRs256, le 24/11/2014

Le mois en deux mots trois mouvements : Des animaux, une fugue, des mafieux, des arbres et une grande ville.

Les Delcourt du mois d’octobre 2014

Crazy Zoo 3 : Les animaux déjantés de Crazy Zoo sont de retour dans un volume 100% combats qui va terminer l’affrontement entre le zoo et l’aquarium. Il n’y a pas grand-chose de plus en ce qui concerne l’intrigue principale, à savoir la levée de la malédiction du patron du zoo mais si la fin du tome laisse entrevoir une potentielle solution. Pour une fois, je ne vais pas être trop méchant vis-à-vis de ce titre puisqu’il faut se rendre à l’évidence, le combat entre les deux chefs est juste magnifique. En fait, quand le lapin ne parle pas, il est plutôt cool. Bon par contre, à chaque fois qu’il l’ouvre, il redevient insupportable (il a vraiment sale caractère). Les deux personnages tirent bien partie des pouvoirs de leur animal et savent exploiter les faiblesses de l’autre. Après, il ne faut pas oublier que l’on se trouve dans un shônen et donc que les combats se gagnent à la force de l’amour et de l’amitié ! Quand on voit le respect qu’ont les animaux de l’aquarium pour leur chef, on voit tout de suite qu’il ne va pas faire long feu. Bref, ce volume donne un peu d’espoir pour les deux derniers qui gagneraient à suivre sa lancée.

Dreamin’ Sun 2 : On retrouve Ichigo Takano chez Delcourt aussi ce mois-ci avec le deuxième volume de Dreamin’ Sun. Shimana commence à se faire à sa nouvelle vie avec ses trois colocataires masculins. Le triangle amoureux semble enfin se mettre en place avec le trio classique : celui qui n’aime pas, l’amoureuse qui aime celui qui ne l’aime pas, celui qui aime celle qui ne l’aime pas… Vous suivez toujours ? Concrètement, Shimana est amoureuse d’Asahi (on le sait depuis la première fois qu’ils se sont vus) mais maintenant, on sait que ce dernier n’a aucun sentiment pour elle (et qu’en plus il en aime une autre). Le laissé pour compte, c’est Zen. Ce dernier s’est rendu compte qu’il était amoureux de Shimana mais se voit incapable de l’exprimer correctement. Comment est-ce que Zen va se débrouiller pour se faire remarquer (et pas se faire jeter toutes les trois cases) par l’élue de son cœur ? C’est ce qu’on devrait voir dans les prochains volumes. Même s’il est très difficile de repasser sur ce titre après Orange (faut pas se voiler la face non plus), on se rend compte qu’il se lit bien (preuve qu’il n’est pas mauvais). On pourra en profiter pour relever toutes les maladresses de jeunesse d’Ichigo Takano qui nous offre un shôjo sympathique mais qui verse peut-être trop dans le classique.

J. Boy 4 : On retrouve le J. Boy qui se fait maintenant appeler par son nom complet, Jin Kazama, en train de fouiner dans toutes les salles de billard afin de trouver Rose Tattoo. Ce dernier est considéré comme une véritable légende urbaine dans le milieu et le jeune homme devra d’abord se mesurer à la « famille des Roses » avant de savoir ce qu’il en est. C’est ainsi qu’il croise le champion du Japon, un homme blasé par les parties traditionnelles et qui préfère largement le billard clandestin. La partie ne fait que commencer. Dans ce tome, Jin semble à la fois se rapprocher mais aussi s’éloigner de son but. Alors qu’il ne reste que deux tomes, l’auteur semble donner une importance toute particulière à la partie contre Mike Manabe. Est-ce qu’il y voit un rite de passage pour son héros avant d’enchaîner directement avec la partie finale ? Pour le moment, on ne sait pas trop. En tout cas, la tension est toujours aussi palpable, et ce malgré les blagues constantes du héros. Le prochain volume devrait ainsi amorcer la fin d’une série prenante et vraiment agréable à suivre.

Loa 1 : Delcourt continue à soutenir le global manga et lance un titre à fort potentiel, Loa, tant il semble avoir été travaillé. On suit les aventures d’Eline, jeune fille qui va sauver un étrange garçon de la noyade. Le fameux Loa recherche des artefacts nommés stolysces, reliques d’une civilisation perdue, pour empêcher des individus douteux de s’en emparer… La première chose que l’on peut dire du titre, c’est que l’univers mis en place est incroyablement riche. Même comparé à un titre japonais, il n’y a absolument rien à dire, c’est peut-être même plus complet que d’autres shônen du marché. Même si Guillaume Stey nous propose énormément de stéréotypes du genre (héros orphelin, recherche d’objets spéciaux, personnage secondaire féminin avec une faiblesse évidente…), il fait l’effort de leur donner une épaisseur et une vraie légitimité dans leur monde. Etant féru de manga d’aventures, j’ai particulièrement apprécié la direction prise par le titre sur la fin du tome. Il semble que l’auteur soit motivé pour donner la part belle à l’exploration et laisser un peu le combat de côté. Le vrai point négatif vient du style des personnages auquel je n’accroche pas du tout. Autant les décors et les créatures peuvent être magnifiques mais les humains ont des traits assez bizarres et pas particulièrement agréables (j’ai eu l’impression qu’ils n’étaient pas assez ronds en fait). En tout cas, c’est un départ plutôt honnête et j’espère que ce petit défaut se corrige au fil du temps et que l’auteur trouve deux ou trois éléments originaux à inclure dans les prochains volumes. 

Tokyo River’s Edge 1 : Le dessinateur de Coq de Combat est de retour chez Delcourt avec ce titre qui change pas mal de l’univers carcéral de sa précédente série. On suit ici une agence de détectives privés nommée Ôkawabata dont le patron possède plus de contacts que les meilleurs agents secrets du pays ! Ce dernier possède un ami ou une connaissance dans presque tous les domaines : yakuza, hôtels de passes, anciens restaurants… Pour le coup, il a choisi le métier parfait. La variété des situations est telle que le lecteur n’a pas vraiment le temps de s’ennuyer puisque l’affaire change à chaque chapitre (même si le schéma global reste plus ou moins le même, c’est assez bien amené pour susciter l’intérêt). Pour l’instant, il semblerait qu’aucune trame de fond ne soit mise en place même si on espère quelques histoires un peu plus longues dans un prochain tome. Niveau graphisme, il faudrait être aveugle pour ne pas reconnaître sa patte graphique (dessin un peu granuleux) et son utilisation étonnante des trames. C’est beau et ça s’adapte parfaitement au contenu. Que demander de plus ?