6/10Daddy Long Legs

/ Critique - écrit par juro, le 21/12/2006
Notre verdict : 6/10 - Un mécène en Corée (Fiche technique)

Tags : daddy long legs dictionnaire longlegs papa anglais

Daddy Long Legs est un roman de Jean Webster ayant connu de multiples adaptations sous tous les supports si bien qu'il a même atterri en Corée entre les mains d'un duo scénariste et dessinateur. En deux volumes, cette adaptation très libre de l'histoire originale parue chez Saphira surprend par sa qualité graphique et son ton assez adulte et réfléchi changeant de celui criard et inepte habituel de la collection. Une petite surprise intéressante mais pas totalement abouti.

Un mystérieux bienfaiteur

Daddy Long Legs
Daddy Long Legs
Cha Young Mi est orpheline et sans-le-sou. Alors qu'elle va s'inscrire dans une école, elle s'aperçoit que ses frais de scolarité ont été payés par un mystérieux bienfaiteur. Depuis cette époque, elle lui écrit dans son journal et l'appelle "Daddy Long Legs". Quelques années plus tard, Young Mi fait ses débuts à la radio...

La quête de l'héroïne va se résumer à découvrir l'identité de Daddy Long Legs tout en travaillant à la station de radio et à fréquenter des hommes qui pourraient tous se révéler le bienfaiteur en question. Pourtant, les pistes et les indices s'imbriquent et divergent, mettant le protagoniste face à ses contradictions et ses doutes. La recherche de l'identité se focalise sur un personnage avant de totalement se braquer sur un autre, mettant le lecteur dans le même panier même si celui-ci peut prévoir tout de même en partie l'issue de l'intrigue. En deux volumes, l'histoire avance à un rythme soutenu entre scènes comiques amenées par des personnages secondaires, scènes sentimentales entre l'héroïne et un jeune homme et vie au sein de la rédaction. Rien de bien méchant, l'histoire suit son cours...

Papa longues jambes

Et cela aurait très bien pu se finir, l'identité n'étant révélée que dans les derniers instants mais le relatif happy end laisse une impression amère avec un effilochement de tout ce qui avait été construit jusqu'alors. Les auteurs ne trahissent pas l'histoire mais celle-ci tombe un peu facilement dans l'évasif comme s'ils n'avaient pas su comment la finir. Au-delà de cela, le couple savoureux de personnages secondaires amène un peu de piquant et des sourires mais l'essentiel étant centré sur le personnage principal, l'intrigue vire au sentimental, voire au dramatique.

Assez persuasif, le dessin de Daddy Long Legs repose sur un trait fin dans des éternels visages au menton proéminent, même s'il reste inférieur à la moyenne et des yeux doux, rendant les personnages assez admirables. Malgré cela, les personnages restent typiques du genre sans être des modèles de beauté (excepté quelques cous de girafe). Quelques passages dans un SD commun viennent agrémenter le tout et donner une note humoristique. Le découpage et le remplissage correspondent à la norme actuelle, tout comme l'édition.

Daddy Long Legs se révèle être une petite série fluette s'inspirant très librement d'une oeuvre maintes fois plus complexe et qui, sans convaincre pleinement, justifie sa lecture par le fait qu'elle représente certainement l'une des meilleures parutions Saphira à l'heure actuelle.