Les Casterman du mois d’octobre 2014

/ Critique - écrit par OuRs256, le 22/11/2014

Le mois en deux mots trois mouvements : Une pincée de pouvoirs, de l’esclavage moderne, des animaux, un peu de nourriture et pour finir… un bon bain !

Les Casterman du mois d’octobre 2014

Big Order 5 : La rencontre entre Eiji et son père, Gennai est programmée ! Ils se retrouveront au château d’Osaka. La tension monte des deux côtés et la lutte pour Sena se fait de plus en plus importante. La jeune fille, enfin tirée de sa torpeur, va se mettre à réfléchir un peu et tenter de renverser l’opinion publique du côté de son frère… Eh oui, la véritable star de ce volume, c’est la petite sœur ! Alors qu’on pensait tous qu’elle servirait de faire valoir, Sakae Esuno nous prend à revers et nous propose un personnage fort, intéressant et particulièrement malin. Sena n’hésite pas à prendre des risques pour transférer les fautes reprochées à son frère sur celui qui prétend être son père mais qu’elle ne reconnaît pas du tout. L’auteur en profite donc pour nous offrir de jolis combats verbaux dont il a le secret. Amateurs d’action, ne soyez pas trop déçus, il y a quand même un petit combat d’orders et même une fusion dans ce cinquième volume. Vu le suspense créé dans le dernier chapitre, l’attente pour le tome six risque d’être assez longue…   

 

La Cité des esclaves 1 : Qu’est-ce que le SCM ? C’est un petit appareil qui se place dans la bouche et qui permet d’asservir quiconque s’avouerait vaincu lors d’un jeu (si la personne en face en porte un elle aussi évidemment). Avec ce postulat de base, Hiroto Ooishi et Shinichi Okada nous raconte la vie de plusieurs personnes, aux backgrounds très différents, dont la vie a été modifiée par le petit objet. Derrière ce pitch assez particulier se cache un seinen étrange et qui saura vous interpeller. D’abord, les chapitres, même s’ils peuvent se lire de manière indépendante, sont toujours liés aux précédents par le retour d’un personnage (principal ou secondaire) et ce, même s’il n’était apparu qu’en arrière plan. C’est une très bonne méthode qu’on trouvé les auteurs pour introduire une sensation de continuité dans leur œuvre sans déstabiliser un nouveau lecteur potentiel. Pour le moment, l’histoire est encore à ses débuts mais les thèmes abordés sont plutôt variés et permettent d’alterner les situations. En ce qui concerne les personnages, le lecteur n’a pas trop le temps de s’y attacher tant ils changent rapidement mais le travail effectué sur eux est suffisant pour qu’on ne se retrouve pas avec des personnages trop plats. Il n’y a pas vraiment de doutes à avoir. La Cité des esclaves est un titre que l’on pourrait qualifier d’efficace. Alors qu’on aurait pu s’attendre à une débauche de violence et de sexe, les auteurs parviennent à en intégrer à petite dose et toujours dans le but de servir leur histoire. L’enchaînement des chapitres est aussi très intelligent dans son utilisation de personnages qui apparaissent précédemment, renforçant un lien qui ne semble pas forcément évident au premier abord. La Cité des esclaves est assurément un titre dont on vous reparlera sur Krinein !

 

Les Contrées sauvages 1 : Casterman et Taniguchi, c’est un peu une histoire d’amour qui dure depuis de nombreuses années. L’éditeur a publié tous les titres de l’auteur en France (à une ou deux exceptions près qui se trouvent chez Kana, Le Sommet des Dieux en fait partie) et continue avec quelques œuvres de jeunesse. Dans Les Contrées sauvages, on retrouve des nouvelles de l’auteur réunies sous un thème commun : la nature. Divisée en deux parties, ce premier recueil regroupe des histoires parues entre 1975 et 1986 et nous permettra de suivre d’abord des hommes mais aussi des animaux. Il y a une atmosphère très particulière qui se dégage du titre, un sentiment de calme mais aussi d’amour de la nature et de la liberté qu’elle procure. Ce n’est un secret pour personne, l’auteur en est raide dingue et les Contrées sauvages fait un peu office de tribut, presque de preuve d’amour envers cette nature qu’il aime tant. Si vous aimez le style et les lectures tranquilles, laissez-vous tenter sans trop hésiter.   

 

Mangeons ! 3 : On suit la mystérieuse femme (qui ne parle toujours pas) dans dix nouveaux chapitres placés sous le signe de la bonne nourriture et une fois de plus, tous les plats proposés mettent l’eau à la bouche du lecteur. En même temps, il faut dire qu’elle prend particulièrement soin en ce qui concerne le dessin des aliments, qu’ils soient seuls ou en sauce. Dans ce troisième volume, on sent un gros focus de l’auteure sur ce qui constitue un repas équilibré. Evidemment, elle n’en fait manger à aucun de ses personnages dans le volume mais profite justement de leurs erreurs pour expliquer comment parvenir à un meilleur ratio entre chaque type d’aliment très facilement. La narration reste très fluide et fonctionne parfaitement avec le style d’histoires indépendantes qu’utilise l’auteur. Le prochain tome sera le dernier et devrait clôturer l’un des titres les plus étranges que j’ai pu lire !

 

Thermae Romae Deluxe III : Dans cet ultime volume de l’édition de luxe contenant les deux derniers volumes, vous retrouverez le baroud d’honneur de Lucius. En ce qui concerne le contenu, la critique que j’avais réalisé en février dernier et que vous pourrez retrouver en suivant ce lien est toujours valable. Vous l'aurez probablement déjà compris mais Thermae Romae est un très bon titre qui nous fait voyager entre deux époques et qui nous permet de poser un regard nouveau sur ce que l'on fait de nos jours quand on prend un bain (vous n'avez pas envie d'utiliser des sels vous ? Oups…). Sakka propose là un titre atypique qui peut faire l'unanimité chez tous les types de lecteurs tant le scénario est propice à de multiples scènes (action, humour, … il y en a pour tous les goûts). Avec cette édition de luxe, l'éditeur tente même de le faire lire aux amateurs de bande-dessinées plus traditionnelles, c'est dire ! Avec un titre pétri de qualités comme celui-ci, ils ne devraient plus hésiter.