7.5/10Le Cadeau de l'ange - Entre nostalgie et sentiments

/ Critique - écrit par OuRs256, le 26/02/2014
Notre verdict : 7.5/10 - Un cadeau empoisonné ? (Fiche technique)

Tags : nostalgie coeur amour jean poemes vie poeme

Ce nouveau volume de la collection des Trésors de Tsukasa Hojo est un autre one-shot rassemblant 5 nouvelles de l’auteur et en particulier sa toute première nouvelle (parue en 1980 quand même)…

Masahiro rêve de grandes histoires d’amour avec des princesses et des beautés lointaines, sans prêter la moindre attention à son amie d’enfance. Une petite fille mystérieusement tombée du ciel vient bousculer son quotidien et son regard sur celle qu’il côtoie depuis tant d’années… Un jeune photographe dans une mauvaise passe voit sa vie changer du tout au tout après avoir sauvé un chat errant… Cinq nouvelles du maître du manga, où vous retrouverez la toute première histoire publiée par Tsukasa Hojo ainsi que les aventures d’un certain nettoyeur nommé… Ryo Saeba !

Le Cadeau de l'ange - Entre nostalgie et sentiments
La première nouvelle nous parle de Masahiro, un jeune garçon qui me rappelle beaucoup le héros de Family Compo. Il est assez commun mais rêve d’une femme exceptionnelle sans vraiment pouvoir aller la chercher. Comme par hasard, son amie d’enfance, qu’il trouve énervante, en pince pour lui mais a un peu laissé tomber l’idée de le séduire à cause de sa bêtise. Les deux vont pourtant être rapprochés grâce à une petite fille qui sort de nulle part et qui commence à appeler Masahiro « Papa ». La voir tourner en bourrique ce pauvre simplet, désespéré au point d’accepter un rendez-vous avec une belle jeune femme coincée et maniérée, est un vrai plaisir. L’ajout de Kyoko (l’amie d’enfance) dans l’équation va amener une certaine tendresse dans le récit et on retrouvera cette jolie mise en scène des sentiments présente dans Le Temps des cerisiers ou même dans Sous un rayon de soleil

La deuxième histoire est… comment dire… Je n’irais pas jusqu’à dire qu’elle est mauvaise mais une chose est sûre, elle n’est pas bonne ! Il s’agit de la première oeuvre du maître et on se rend compte qu’il a fait des progrès impressionnants depuis ce récit presque ennuyeux de par son rythme cassé et son thème assez fade. L’histoire de Sho et de Yuko est un peu tirée par les cheveux et les éléments de résolution arrivent trop soudainement pour qu’on y trouve un quelconque intérêt. On peut comprendre pourquoi certains auteurs ne veulent plus entendre parler de leurs premiers titres vu le chemin qu’ils ont parcouru depuis ! La troisième nouvelle n’est pas bien meilleure à mon goût même si elle est bien mieux construite d’un point de vue narratif. Je ne suis jamais très fan de cette passion qu’ont les Japonais pour les chats. Ici, la transformation donne un petit côté fantastique qui fait penser aux pouvoirs de Sara dans Sous un rayon de soleil et qui justifiera plutôt bien la scène finale où l’auteur pousse le pathos assez loin par rapport à ce qu’il a l’habitude de faire.

Les deux dernières nouvelles mettent en scène un personnage que tout le monde connaît bien puisqu’il s’agit du fameux Ryo Saeba alias City Hunter. Les fans de la série auront probablement déjà lu ces deux histoires dans l’un des tomes bonus (X, Y, Z) de l’édition deluxe sortie chez Panini il y a quelques années. Découvrir l’origine de « l’étalon de Shinjuku » reste un vrai délice. On se rend aussi compte que l’auteur n’avait pas prévu d’inclure autant d’éléments de comédie dans la série puisqu’on a affaire à deux histoires plutôt sombres qui abordent des thèmes comme la drogue et même la mort d’un être cher. Mention spéciale aussi pour « Kaori » qui s’enlaidit au fil des pages (Eh oui, d’une belle et séduisante assistante, Hojo est passé à un garçon manqué qui manie la massue comme personne) ! 

Vous l’aurez compris, Le Cadeau de l’ange est un bon one-shot aux histoires assez inégales même si chacune vaut son pesant de cacahuètes (ne serait-ce que pour juger de l’évolution du trait d’Hojo). Les histoires d’amour sont mises à l’honneur par un auteur qui a su adapter son trait et son style narratif au fil des années pour proposer un travail toujours plus aboutis (et ce, malgré des débuts assez poussifs comme vous pourrez le voir).