Burning Moon
Manga / Critique - écrit par juro, le 05/09/2007 (Tags : burning moon livres jeux lilly watson histoire
Le shôjo allemand c'est comme le shôjo manga. Pour en savoir plus, cliquez...
Il faut bien faire vivre le nouveau phénomène de posséder un certain nombre de titres non japonais dans son catalogue alors Soleil sort Burning Moon, un ersatz allemand de shôjo des plus convenu autour d’une histoire romancée –pour le moins- de la Chine d’antan. Le côté traditionnel, un amour impossible, des personnages caricaturaux… Tout pour faire rêver, non ?
Demi-lune
La tante de Chegfeng Duan est l’une des concubines de l’empereur. Inquiète de perdre sa position auprès du souverain, elle lui donne un enfant. Mais à son grand désarroi, il s’agit d’une fille et non d’un héritier mâle. C’est pour cela qu’elle tente alors de convaincre sa famille d’échanger le bébé contre son neveu. Afin d’éviter cela, les parents du jeune garçon invoquent alors une maladie grave pour la faire renoncer à son plan. Mais l’ambition ne s’arrête jamais à ce genre de détail... Feng a désormais neuf ans, son état de santé s’est stabilisé mais il lui est impératif de le cacher. C’est alors que ses parents cherchent à le marier…
Burning Moon (c) Soleil
Et les et (nos ?) malheurs commencent. La lecture de
Burning Moon pourrait se révéler intéressante si la manhuaji parvenait déjà à
imprégner un rythme durable à son récit rempli de creux. On n’y croit pas une
seconde, on a du mal à s’accrocher, on se fait mal pour essayer de tenir. Mais
le "manga" allemand est hermétique à toute imagination fertile, ressassant comme tant
d’autres un scénario éculé. Le shôjo manhua ne brille pas par sa régularité,
empruntant des personnages aux caractères typiques pour ce genre de fresque
historico-amoureuse. Feng et Shu se dressent envers et contre tout, livrant le
même et unique message d’un trop grand nombre de shôjo pour public
pré-adolescent retrouvable dans tout pseudo programme à l’intention de la
tranche 8-10 ans. Les adultes apparaissent comme des monstres aux yeux
d’enfants bien nés mais plus débrouillards que MacGyver tellement ils trouvent
des ressources inespérées en eux-mêmes…
Lune à brûler
Le manque constant de rebondissements imprévisibles nuit gravement à l’intensité de Burning Moon. Sa linéarité constitue son principal défaut mais la manhuaji semble prendre un malin plaisir à s’en contenter pour explorer bien à fond tous les recoins de son œuvre. Tirant toutes ses idées des contes les plus courants pour les remettre au goût du jour, Selena Lin n’y apporte qu’une faible touche humoristique et son trait au demeurant plutôt sympathique à contempler. Mais c’est largement insuffisant pour permettre de relever les nombreux défauts d’une oeuvre plate et inerte.
Graphiquement, l’auteure s’en sort bien. En respectant scrupuleusement les canons du genre, elle ne s’intéresse qu’à mettre en valeur ses personnages délaissant les décors et autres remplissages sans se souci. Toutes les émotions se concentrent dans les yeux démesurés de personnages stéréotypés dans un genre convenu. Burning Moon se contente uniquement de reprendre le genre shojô à la sauce soja allemande. Le mélange passe toujours aussi mal…
Pas grand-chose à retirer de cette lecture. Elle satisfera les éventuels amateurs d’histoire légère prêts à se passionner pour le destin d’enfants qui ont déjà tout compris à la vie et dégageant les valeurs essentielles à tout bon héros se respectant. Il n’y a pas de mal mais le choix en la matière était déjà tellement large que Burning Moon ne se distingue en rien de ses prédécesseurs…