7/10Black Cat - la série

/ Critique - écrit par Kurono-kun, le 13/06/2008
Notre verdict : 7/10 - Sheba, c'est plus fort que toi (Fiche technique)

Tags : black cat manga vol yabuki kentaro comics

Anime produit par le célèbre studio Gonzo (à l'origine de séries comme Chrno Crusade, Gantz, Full Metal Panic, Gate Keepers, Hellsing...) et sorti en 2005, Black Cat est une série d'action très sympathique car elle touche à tout et sans complexe...

Né sous la patte du talentueux et touche à tout Shin Itagaki ici réalisteur et storyboarder (qui a aussi fait ses preuves en tant qu'assistant directeur sur Desert Punk, travaillé sur l'animation de Full Metal Alchemist et été scénariste sur Kono minikukumo utsukushii Sekai, avant de réaliser récemment l'adaptation animée de Devil May Cry) et de la character designer et responsable de l'animation Yukiko Akiyama (Trinity Blood, Naruto, Tsubasa Reservoir Chronicle), Black Cat vous réserve un cocktail d'action et d'émotion étonnant de fluidité et mettant en avant une singularité rafraîchissante. A découvrir chez Kaze en trois Box DVD, la première disponible cet été 2008.

L'incipit qui nous est livré est volontairement incompréhensible pour créer un effet de mystère et assèner au spectateur son lot de surprises : à quel genre doit-on s'attendre ?
En effet on y entraperçoit un jeune homme affublé d'un long imperméable noir qui semble être un tueur trés efficace et qui semble aimer la compagnie des chats... (au moins on est tout de suite rassuré qu'on regarde bien le bon anime : le titre Black Cat est justifié en trente secondes). Il est armé d'un pistolet gravé du chiffre XIII (13) qui est aussi tatoué sur son torse...
Il s'appelle Train Heartnet (et non ce n'est pas le frère de Josh Hartnett), travaille pour l'organisation secrète Chronos et on sent tout de suite qu'un lourd passé le hante. Ajoutez à cela l'arrivée tout aussi confuse d'un autre personnage tout aussi énigmatique dans une ville où un gangster vient de prendre le pouvoir et votre attention est définitivement accrochée au fur et à mesure que le suspense augmente. Surtout que cet étrange personnage, Sven Vollfield, possède un sixième sens particulier qui le prévient que ce même gangster va être assassiné dans les 5 prochaines minutes... par le Black Cat !! Mais Train va comprendre qu'il n'est pas fait pour être un assassin en faisant la rencontre d'une jeune fille, Saya, qui lui fait découvrir les joies simples de la vie. Mais ce revirement n'est pas apprécié de tous, et il devient la cible de son ancienne organisation...

Le chat dans tous ses états

Dès les premiers instants on sent que Black Cat nous impose à coups de masse répétés sa conception du "style". Tout est jouissif et explosif, du niveau technique des combats qui sont éxécutés à une vittrain le beau gosse (c) kaze
Train le beau gosse (c) kaze
esse folle (soutenus il faut le dire par une qualité d'animation plus que convenable) à la bande-son variée, originale et trés réussie en passant par le character design un peu simple mais plaisant et inventif (les yeux félins du Black Cat sont bien rendus et les petits dessins comiques sont trés amusants). Pour résumer tout est classe et chaque scène est prétexte à rouler des mécaniques pour les héros autant que pour les méchants. Les graphismes dans l'ensemble n'ont rien d'extraordinaire, mais la qualité de la mise en scène les met très bien en valeur, grâce à un dynamisme hors du commun et des plans qui s'enchaînent furieusement, un vrai régal esthétique donc, malgré ses limites et l'aspect conventionnel à première vue des personnages.
Un héros torturé et vraiment peu loquace, un "sweeper" (nettoyeur) gentleman mais affamé et qui n'a pas de chance avec l'argent (cela nous rappelle un peu Get Backers), une voleuse mythomane et frivole et enfin une gamine mortellement dangereuse : voilà la fine équipe qui va faire des ravages parmi nos neurones, au milieu de personnages secondaires souvent trop creux mais hilarants (au second degré bien sûr, si on prend le parti de l'auto-dérision).
fumer tue (c) kaze
fumer tue (c) kaze
Au fond rien de bien révolutionnaire mais des ingrédients efficaces sont réunis pour accoucher d'une bonne petite série mariant humour et action, dont le script souffre à première vue de quelques coupures et digressions intempestives qui gènent un peu la continuité de la narration et brisent le rythme de certains épisodes. Mais en fin de compte ces défauts se révèlent être une vraie prise de position de la part du réalisateur et du scénariste pour donner un résultat d'une originalité et d'une imagination artistique impressionnante.
Black Cat est donc une vraie série d'action qui s'assume, bourrée d'idées modernes au niveau des angles de caméra, des couleurs et de l'emploi de la musique, toujours dynamique et qui accompagne les plans au lieu de leur servir de fond.

On remarque également le parti pris de fragmenter la narration du récit qui permet de faire évoluer les différents protagonistes au même niveau et dans des sphères différentes sans privilégier outre mesure le héros (à part en insistant sur sa quête identitaire et sa conscience torturée en arrière-plan bien entendu, un héros qui n'échappe pas au parcours obligatoire mais que l'on adopte trés vite) par rapport à ses compagnons d'aventure, et cet aspect très spécial du déroulement de l'histoire correspond à la démarche originelle tout en densifiant assez le scénario : être le plus "classe" possible sans se préoccuper trop de la plausibilité générale.

Le tueur aux pattes de velours

Soulignons enfin la qualité des piques humoristiques qui font mouche à chaque occasion avec un cynisme rafraîchissant, (ostensiblement revendiqué dans le le premier qui rira aura une... (c) kaze
le premier qui rira aura une... (c) kaze
premier ending Namidaboshi interprété par Puppypet) pour alléger un peu l'ambiance, et qui par leur présence régulière entre chaque scène d'action, chaque flashback ou scène de réflexion, donnent à cette série un rythme et une personnalité particulièrement attrayants. On est effectivement trés intrigués à la fin du premier épisode, impatients de voir quelle tournure vont prendre les évènements.
L'histoire tient la route sans plus de prétention, les épisodes sont un peu trop elliptiques et décousus dans le dernier tiers de la série, toutefois rien d'assez grave pour nous empêcher de suivre l'intrigue qui présente une conception intéressante (même si traitée uniquement en surface) des dangers inhérents à la course à la perfection génétique (un sujet d'anticipation qui se doit d'être abordé avec circonspection car de plus en plus proche de notre réalité), et la relation qui oppose le héros à son ennemi juré est propement fascinante de malsanité.

Se boit comme du petit lait

black cat pack box 1 (c) kaze
black cat pack box 1 (c) kaze
Bilan : des personnages aux noms totalement ridicules (si si j'insiste), des graphismes assez inégaux (un manque d'application sur les détails), un ensemble trés bien mis en scène et trés drôle, des combats qui pétillent, une fille en yukata (kimono d'été) qui se saoûle avec du lait, des personnages secondaires idiots et géniaux à la fois, une schoolgirl tarée qui se nourrit uniquement de sucettes glacées... et au milieu de tout ce bazar un ange adorable, Eve (trop kawaiiii !!!).
Une réalisation impulsive à souhait, une bande son qui est une perpétuelle symphonie virevoltante et enivrante, et dans l'ensemble une bonne première partie de série. Pas de quoi fouetter un chat (noir de préférence) mais on s'amuse comme des petits fous en regardant Black Cat et c'est suffisamment bien emballé pour qu'on ne s'attarde pas sur ses petits défauts et qu'on profite agréablement du voyage.