6.5/10Mais moi je l'aime !

/ Critique - écrit par juro, le 02/07/2007
Notre verdict : 6.5/10 - Titre pourri, manga réussi (Fiche technique)

Tags : tome mais aime manga eur yoshizumi wataru

Qui aurait crû que derrière un titre aussi peu vendeur que Mais Moi Je l'Aime se cachait un shojô intelligent ?

Wataru Yoshizumi n'en est plus à son coup d'essai et représente l'un des fers de lance du shojô manga de qualité. A la différence des précédentes, sa nouvelle série connaît une traduction pompeuse du titre : Mais Moi Je l'Aime. A vrai dire, la première impression pourrait se révéler totalement négative mais derrière l'apparence se cache un manga bien plus réussi que son titre ne pouvait le laisser suggérer.

Je t'aime... moi non plus

Moka, tombe amoureuse de Masato, élève dans le même établissement qu'elle. Malheureusement, celui-ci n'est attiré que par les filles qui ont déjà un petit ami. Cela n'arrête toutefois pas Moka, qui se dit prête à l'aimer malgré tout. Elle se lance ainsi dans un amour à sens unique...

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Mais Moi je l'Aime (c) Glénat
Et la relation prend dès lors un nouveau chemin, celui d'une amitié qui ne demande qu'à basculer. Contrairement aux apparences, les relents du shojô sont presque absents du manga et les personnages arrivent véritablement à faire vivre le scénario à travers leurs personnalités complémentaires et opposés à la fois. La fille tente de comprendre le garçon qui ne répond pas au stéréotype machiste du genre mais plutôt à un playboy dandy subtil. Les mots font l'essentiel et si certains passages obligés et tape à l'œil parsèment l'œuvre, le manga est plutôt de bonne qualité avec une intrigue jouant sur une relation ambivalente où chacun gagne et perd à chaque coup. Plus profond qu'un grand nombre de la masse de shojô parus ces derniers temps, Mais Moi Je l'Aime possède son quota de scènes classiques et propres au genre mais dans une mesure relative où le drama school et les autres personnages ne sont qu'ébauchés par Yoshizumi et surtout que le manga ne se déroule qu'en deux volumes.

Love Maniac

Les personnages apportent peu à l'intrigue, celle-ci se concentrant sur l'amour répulsif des protagonistes. L'un insouciant, l'autre cherchant à le comprendre. Toute l'attention du manga se retrouve concentré sur le personnage masculin, ses secrets, sa vie antérieure, les raisons de son état... et l'auteure parvient à nous surprendre malgré tout ! Mais Moi Je l'Aime trouve des qualités dans la réflexion d'un scénario inattendu et qui ne s'éternise pas en palabres inutiles et rebondissements stupéfiants. Il va droit au but. Et c'en est d'autant plus admirable car les longueurs polluent trop les shojôs. Un bémol est à apporter concernant le rebondissement de fin de premier volume, tombant totalement en désuétude dès les premières pages du second. Hormis ceci...

Graphiquement, Yoshizumi est au top et l'édition de Glénat met son travail doublement en valeur. Si les personnages n'ont rien de spécial au niveau design, ils se montrent sous un nouveau jour une fois paré de vêtements griffés « Nana style ». Comme sa compère Yazawa, la mangaka apporte un soin tout particulier à draper ses personnages dans les habits les plus valorisants, sans excès, restant dans une certaine justesse du quotidien adolescent. Pas de coupe de cheveu radioactive dans Mais Moi Je t'Aime mais des jeunes gens tout à fait sympathiques avec un goût prononcé pour les motifs sobres.

Wataru Yoshizumi classe une nouvelle fois un shojô avec option « bien » dans sa bibliographie commençant à être fournie. Mais Moi Je l'Aime restera une œuvre courte accessible et qui donne sa pleine mesure par rapport aux autres shojô. Un titre à découvrir et à lire aussi vite.